Parlement : Pravind Jugnauth toujours champion… des questions restées sans réponses écrites

Ce ne sont pas les fonctionnaires et les conseillers en tous genres qui manquent au Prime Minister’s Office et, pourtant, le service minimum en matière de respect de la démocratie n’est toujours pas assuré. La preuve, l’absence de toute réponse aux 37 questions orales qui sont restées en suspens depuis le 3 août 2018. On arrive à un total de 159 questions qui n’ont pas obtenu de réponses écrites jusqu’à l’heure.

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Celles-ci sont censées être circulées si les ministres annoncent qu’elles le seront et si, inscrites comme orales, elles ne sont pas considérées durant le Question Time. A un mois de la rentrée parlementaire du 16 octobre prochain, Pravind Jugnauth conserve la palme des « récidivistes » qui continuent à faire fi de leurs responsabilités envers l’Assemblée nationale avec pas moins de 37 questions qui n’ont pas encore obtenu de réponses écrites. De quoi accréditer la thèse qu’il y a vraiment des choses à cacher au sommet du gouvernement.

Suit de près le champion, son ministre Stéphane Toussaint qui, de manière très antisportive, c’est-à-dire en flagrant délit de manque de fair-play vis-à-vis de ses collègues parlementaires, a ignoré les réclamations de réponses à 16 questions qui lui ont été posées. Et c’est ce même ministre qui, dans une tentative de se dédouaner, avait affirmé à l’Assemblée nationale que tout le problème était imputable au changement d’Assistant Permanent Secretary qui avait la responsabilité du dossier.

Il talonne de près le Premier ministre adjoint et ministre des Services publics Ivan Collendavelloo avec 14 questions restées sans réponses, alors qu’il a étoffé son équipe et qu’il a recruté une nouvelle attachée de presse très dynamique. Du moins pour ceux qui sont appelés à la côtoyer.

Fazila Daureeawoo, jadis plus respectueuse des us et coutumes parlementaires a, à son passif, 13 questions non répondues. Avec le portefeuille de l’Egalité des Genres, il est, en effet, à craindre que la situation se corse davantage.

Coude à coude dans ce hit-parade pas très reluisant, les ministres de la Santé et de l’Education avec 10 questions. On ne sait pas si Anwar Husnoo était trop pris avec les Rs 15 millions de loterie qu’il a obtenues du gouvernement suivant la vente de son terrain à Trianon, mais il rejoint les mauvais élèves du Parlement. Quant à Leela Devi Dookun-Luchoomun, on aurait pu penser qu’à un poste où la notion d’exemplarité aurait été prégnante, c’est visiblement raté.

Son ex-collègue, Roubina Jadoo-Jaunbocus, poussée vers la sortie après la publication du rapport Lam Shang Leen sur la drogue, a 8 questions non répondues à son compteur, tout comme Maneesh Gobin, dont on avait pu croire, après ses discours sur la transparence et « l’accountability », qu’il montrerait la voie, mais il collectionne, lui aussi, 10 questions restées dans un tiroir.

Que Sudhir Sesungkur ait 7 question restées sans réponses ne devrait surprendre personne. A part se faire remarquer par ses nombreuses affaires, les unes plus surprenantes que les autres, lorsque ce ne sont pas les agents MSM de sa circonscription du No 10, les Ganesh Niko et autres Fadil Choonee qui se battent pour défrayer la chronique, il n’y a visiblement rien à attendre de bon du ministre dit de la Bonne gouvernance.

En ex aequo, le ministre de la Sécurité sociale, Etienne Sinatambou avec 7 questions restées dans le néant, probablement trop pris entre la distribution de biscuits aux sinistrés des intempéries, ou encore sous le choc du fameux numéro de la fuite de Cité Barkly.

Circonstances atténuantes

Pour les 6 questions non répondues, on retrouve Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques. Peut-être pourrait-on lui trouver des circonstances atténuantes, lui qui était si pris entre la rédaction de son récit romancé sur les Chagos, “L’archipel du sagrin” et le rôle de communicant du gouvernement pour la réforme électorale.

Définitivement moins pardonnable pour le même nombre de réponses écrites non fournies est son collègue Pradeep Roopun, le ministre des Arts et de la Culture. A moins qu’il ne pratique un art inconnu de la tradition démocratique parlementaire.

On ne sait pas si Alain Wong est trop occupé avec ses divers déguisements, mais à l’Intégration sociale où l’information est capitale pour rassurer les plus démunis, on recense 5 questions toujours en attente de réponses.

Côte à côte pour le 4-4, les Affaires étrangères et le Tourisme. Vishnu Lutchmeenaraidoo et Anil Gayan ont, en effet, tous deux quatre questions auxquelles ils n’ont pas encore répondu. Ils vont sans doute vite se rattraper et fournir les réponses attendues avant la rentrée parlementaire du 16 octobre. A moins que l’un soit en voyage et que l’autre ait été, une nouvelle fois, à la chasse aux requins dans la région de Grand-Gaube.

Jadis plus respectueux de la bonne marche de la démocratie parlementaire, Mahen Jhugroo, a 2 questions qui en suspens. Mais il prend possiblement son temps pour ne pas se défausser comme cette question sur Agaléga avec la promesse de circuler l’accord signé avec l’Inde, mais qui avait disparu du Hansard.

Pour terminer ce classement, juste une question pour chacun : pour Prem Koonjoo, le ministre de L’Economie océanique peut être pris dans d’autres urgences comme la distribution de patentes d’exploitation de barachois aux membres de la famille et autres proches du MSM et Yogida Sawmynaden, le ministre des Technologies de l’Information, lui aussi, sans doute trop préoccupé par les contrats de madame et du beau-frère.

Parmi les bons élèves, toujours les mêmes, le ministre mentor, Sir Anerood Jugnauth, ceux de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, des Petites Entreprises, Sunil Bholah et Eddy Boissézon, ministre de la Fonction publique.

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