Adieu mon île adorée

De : Zo

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À quelques heures d’être père
Me vient une réflexion
Que lui offrir si ce n’est ma terre
Que léguer à ma succession…

Des forêts polluées
Des chasses privatisées
Nos plus belles plages accaparées
Des poissons devenus rareté

Une île Maurice violée
Que les plus offrants ont achetée
De la clé de l’océan Indien
Ne reste plus qu’une petite Inde, tiens!

Nos bourses de paysan
Face aux prix mirobolants
Une cherté qui amenuise
Nos frêles rêves d’enfant

Et que dire de la compétition
À l’élitisme de l’éducation
Celle qui résulte à l’illettrisme
D’une grande partie de la nation

Ceux ne pouvant s’y adapter
Sont d’emblée rejetés
Ils seront obligés de trase
Dans ce merdier
Auquel ils ont été condamnés

Une jeunesse en péril
Mène à une recrudescence
De la délinquance juvénile
Dans une île en perte d’essence

À quelques heures d’être mère
Je me retrouve à penser
Que lui offrir si ce n’est ma terre
Que léguer à mon héritier…

Les arts point reconnus
L’oisiveté guette aux coins de rue
Donc pour s’évader de l’ennui
Trop sont désormais appelés UDI

Le cannabis n’étant pas légal
C’est à coups de synthé qu’on se régale
Avant-goût aux substances plus fatales
Avant de succomber à une défonce létale

La stratégie des drogues ?
Perpétuons celle de Nixon
Traquant, enfermant et condamnant
En espérant qu’ils abandonnent

Et quid des petites copines
Devrons-nous courber l’échine
Pour pouvoir entrer par backing
Et perpétuer ce système débile ?

Des politiciens toujours avides
Qui ne cessent de nous dépecer
Qui souhaitent que l’on abdique
Afin qu’ils puissent mieux trôner

Le capitalisme et ses aberrances
La pauvreté et ses souffrances
Pour le peuple, toute une potence
Et la déprime est une constance

À quelques heures d’être parents
Nos chemins prennent un tournant
Que lui offrir si ce n’est notre terre
Que léguer à notre sang…

Contre vents et marées
Nous menons notre bataille
Mais nos soldats sont éreintés
Par ce système tenaille

Nos désirs sont réalisables
Nous voulons d’un peuple égal
Et non de cette hypocrisie
De se dire peuple multiracial

Que tous aient les mêmes chances
De se développer en accordance
De surmonter nos carences
Et de s’acheminer vers l’excellence

Que tous aient le droit d’aimer
De chérir et de s’embrasser
Et ce qu’importe le sexe
Sans soucis que ça ne vexe

Démocratie s’il en est
Qu’elle prédomine nos peurs
Afin que tous puissent espérer
De lendemains meilleurs

Mais tout cela semble si loin
Y a-t-il encore de l’espoir
Pour nous il n’y en a point
Sur ce on vous dit au revoir

A quelques heures que tu nous viennes

Mieux vaudrait s’en aller

Au-delà de ses terres

Y vivre sera plus aisé

Adieu mon île adorée

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