Affaire classée !

Tout est bien qui finit bien, sommes-nous tentés de dire ! C’est du moins l’interprétation que nous donnent les instances concernées, plus précisément le ministère de la Jeunesse et des Sports, de l’épisode Laayoune. Un territoire occupé en Afrique du nord, mais désormais très connu des Mauriciens. Et pour cause, la Mauritius Football Association (MFA) avait été forcée, par le gouvernement mauricien, de retirer sa sélection nationale de futsal de la Coupe d’Afrique des Nations à la fi n du mois dernier après avoir disputé un match seulement (2-4) face à la Guinée Equatoriale. L’Organisation des Nations Unies ne reconnaissant ni la souveraineté du Maroc et encore moins l’occupation de ce territoire par la République Arabe Sahraouie Démocratique !

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En somme, l’affaire Laayoune, c’est du passé. C’est l’impression que nous avons après avoir pris connaissance d’un communiqué de presse faisant suite à la rencontre de jeudi après-midi, entre les officiers du ministère de la Jeunesse et des Sports et les dirigeants de la MFA, dont son président Samir Sobha. Un communiqué de presse malheureusement résumé à sa plus simple expression ! La presse, voire la population, n’en saura pas plus sur cette affaire qui se referme désormais avec tous ses secrets et ses zones d’ombre. Le MJS ayant décidé de se la jouer “low profile”. Quitte à situer ses responsabilités dans cet incident qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves.

Ainsi, on aura à se contenter des explications futiles du communiqué de presse et des regrets (enfin !) de Samir Sobha, qui, rappelons-le, a tenté, par tous les moyens, de se dédouaner en jouant beaucoup sur les mots en début de semaine. Désormais, on sait que la MFA « assume l’entière responsabilité dans toute cette affaire. » Tant mieux. Pour ce qui est de l’implication du MJS, on n’en saura pas plus, si ce n’est que pour l’heure, soit deux semaines après « l’incident », on n’est pas enclin à endosser la moindre part de responsabilité dans cette affaire. A en croire ce communiqué donc, le MJS n’a rien à se reprocher.

En revanche, ce même ministère avoue avoir participé aux « frais de rapatriement de la sélection nationale » après son retrait de la compétition ! Au total, le ministère que dirige Stephan Toussaint a déboursé Rs 500 000 — sans condition aucune semble-t-il — des fonds publics pour aider une fédération dont la légitimité est toujours questionnée par rapport à la Sports Act 2016. Tout simplement révoltant et inconcevable. Etonnant aussi lorsqu’on constate la facilité avec laquelle le MJS a accepté de participer aux frais de rapatriement.

Ce qui n’a malheureusement pas été le cas récemment d’un mauricien rapatrié d’urgence de Chine en raison du coronavirus. Des dispositions avaient été prises en ce sens par le ministère des Affaires étrangères, mais pas sans conséquence pour le principal concerné. Selon les informations disponibles, il devrait rembourser les frais encourus par l’Etat ! Si cela se confirme, alors le contribuable aura bien des questions à se poser, notamment si Maurice compte deux classes de citoyens, ou encore pour combien de temps encore, son argent, qu’il gagne difficilement, sera dépensé au bon vouloir de nos décideurs politiques.

Le plus grave encore, c’est que le MJS a accepté de cautionner la grosse bévue de la MFA, aussi bien que la sienne, en déboursant autant d’argent pour une fédération qui ne le méritait certainement pas. En revanche, d’autres fédérations butent toujours sur des budgets de misère pour faire la promotion de leur discipline. Demandez à la Fédération mauricienne de Boxe Française Savates si les…Rs 190 000 annuellement suffi sent ? Ou encore, à ses boxeurs ce qu’ils pensent de ce geste plus que généreux du MJS à l’égard de la MFA ? Eux qui ont été injustement pénalisés à l’heure des récompenses, fin 2019, pour une raison qui ne tient pas la route.

Voilà donc à quel niveau le MJS est tombé sous l’ère Toussaint. Au lieu d’encourager les efforts de certains de nos athlètes, on préfère appliquer la guillotine. En revanche, on encourage l’incompétence au lieu de la sanctionner sévèrement et ainsi envoyer un signal très fort à la communauté sportive, voire aux autres fédérations. Les choses étant ce qu’elles sont, nous dirons que Samir Sobha et ses membres s’en sortent qu’avec quelques « égratignures ». Les excuses ayant, semble-t-il, largement suffi au MJS et à Stephan Toussaint, après les politesses échangées dans l’après-midi de jeudi. En somme, tout est pardonné. Pas de dommages collatéraux, ni pour la MFA et encore moins pour le ministre Stephan Toussaint et ses cadres. Pas pour le football toutefois qui, une fois de plus encore, se retrouve traîné dans les bas-fonds de la médiocrité par la faute de ces pseudo-gouvernants qui se prétendent pourtant amoureux du ballon rond…

 

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