AFFAIRE MEDPOINT  : « Paul Bérenger voulait me dépeindre comme un PM corrompu et sans scrupule » selon Navin Ramgoolam

Le procès intenté au vice-Premier ministre Showkutally Soodhun, accusé d’avoir diffusé de fausses nouvelles dans l’affaire MedPoint, a repris aujourd’hui avec le témoignage de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam. Ce dernier, qui avait déposé une plainte le 14 juillet 2011 concernant des allégations du leader de l’opposition Paul Bérenger dans deux conférences de presse sur son éventuelle intervention dans la réévaluation de la clinique, avait déclaré que « M. Bérenger’s statement is false, malicious and unfounded ». L’ex-PM Navin Ramgoolam a été catégorique à la barre des témoins. « Les rumeurs selon lesquelles je suis intervenu et que j’ai donné des instructions pour la réévaluation de la clinique voudraient dire qu’un Premier ministre aurait abusé de son autorité et serait intervenu dans des affaires alors qu’il ne devrait pas ».
Cette affaire fait suite à deux points de presse du leader de l’opposition, le 2 et le 9 juillet 2011, dans lesquelles Paul Bérenger avait évoqué une éventuelle intervention de Navin Ramgoolam, Premier ministre à l’époque, dans la réévaluation de la clinique. Lors du premier point de presse, Paul Bérenger avait fait état « d’un mystérieux personnage », pour par la suite dénoncer Navin Ramgoolam lors du second point de presse comme étant celui qui serait intervenu dans la nouvelle évaluation de la clinique. Questionné par le représentant de la poursuite, Me Jean-Michel Ah Sen, sur les raisons qui l’avaient poussé à porter plainte à la police, Navin Ramgoolam a avancé que, selon lui, Paul Bérenger « voulait dire que je suis intervenu en tant que Premier ministre et que j’ai donné des instructions à un public officer (Ndlr : le Chief Government Valuer Yodhun Bissessur) pour faire une nouvelle évaluation de la clinique MedPoint ».
Le leader de l’opposition avait aussi fait état d’une rencontre entre l’ex-PM et l’ancien directeur de la clinique, le Dr Krishan Malhotra. « J’ai donné un point de presse juste après les allégations de Paul Bérenger, car j’ai trouvé que c’étaient de sérieuses allégations portées contre moi », déclare Navin Ramgoolam. Selon lui, le fait de penser qu’il aurait pu agir de la sorte aurait provoqué un grand bouleversement « and could have disrupted peace and people could have protested », ajoute-t-il. L’ex-PM soutient avoir souhaité rassurer la population en donnant un deuxième point de presse pour nier toute implication dans la réévaluation de la clinique, « car dans un sondage publié par un groupe de presse, 74 % des 600 participants interrogés pensaient que Navin Ramgoolam était intervenu dans cette affaire ».
Dans sa déclaration à la police libellée “false news given by Paul Bérenger”, Navin Ramgoolam avait avancé que « this most serious allegation has shaken the foundation of our society », ajoutant que « M. Bérenger’s statement is false, malicious and unfounded ».
Contre-interrogé par l’avocat du VPM Soodhun, Me Raouf Gulbul, Navin Ramgoolam a acquiescé quand ce dernier lui a demandé s’il avait bien déclaré que Paul Bérenger « wanted to depict you as a corrupt and unscrupulous Prime Minister ». À noter que, lors d’une précédente séance, les témoignages de Paul Bérenger et du Dr Zouberr Joomaye avaient été entendus. Alors que le Dr Joomaye avait souligné que sa conversation avec le VPM Soodhun était d’ordre privé et que la police l’avait forcé à la dévoiler, Paul Bérenger avait quant à lui affirmé qu’il avait commenté l’affaire MedPoint dans des points de presse après avoir reçu des informations du Dr Joomaye « qui provoqueraient des bouleversements ».
Pour rappel, Showkutally Soodhun est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles sous l’article 299 du Code pénal. Selon l’acte d’accusation, le président du MSM aurait, le 24 juin 2011 à la clinique Fortis Darné à Floréal, tenu de faux propos sur le Premier ministre au Dr Zouberr Joomaye. « Se Navin Ramgoolam ki finn intervenir dan ka MedPoint… », aurait-il dit. Il aurait ajouté que le Premier ministre avait rencontré le Dr Malhotra, directeur de la clinique MedPoint, et qu’il aurait ensuite appelé le Chief Government Valuer et directeur de Valuation and Real Estates and Consultancy Services. Selon les allégations de Showkutally Soodhun, c’est suite à cet appel que Yodhun Bissessur aurait fait une nouvelle évaluation de la clinique.

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