AFFAIRE MEDPOINT : Pravind Jugnauth fixé sur son sort mardi

L’heure du jugement approche pour le leader du MSM, Pravind Jugnauth, dans le procès qui lui est intenté par l’ICAC – en sa qualité d’ancien ministre des Finances en 2010 – pour conflit d’intérêts dans l’achat par l’État de la clinique MedPoint. Après avoir entendu les plaidoiries des deux parties le 2 avril dernier, les magistrats Niroshi Ramsoondar et Nizam Neerooa avaient fixé la date du jugement au 30 juin.
Lors des plaidoiries, l’homme de loi de Pravind Jugnauth, Me Ravin Chetty, s’était attardé sur le fait que la décision d’allouer les fonds pour l’achat de la clinique MedPoint avait été décidée par d’autres instances et que l’ancien ministre des Finances n’avait commis aucun délit. L’ICAC avait pour sa part tenté de démontrer que l’approbation de Pravind Jugnauth était nécessaire. L’homme de loi, Me Ravin Chetty, devait soutenir, lors de sa plaidoirie, que Pravind Jugnauth n’avait commis aucun délit sous la Section 13(2) de la Prevention of Corruption Act (POCA), charge pour laquelle il était poursuivi. Il avait expliqué que cette section fait référence à des individus avec une exception, celle des associés. Me Chetty a souligné qu’un associé doit avoir, dans ce cas, au moins 30% d’actions alors que Shalini Malhotra, la soeur de l’ancien ministre des Finances, détenait 23,59% d’actions seulement. La défense avait fait ressortir que l’argent pour le rachat de MedPoint avait été crédité au nom de la clinique et non en celui de Mme Malhotra. De ce fait, la défense estime que Pravind Jugnauth n’aurait pas pu commettre de délit sous la POCA.
La poursuite, pour sa part, menée par Me Kaushik Goburdhun, maintient que Pravind Jugnauth avait pris part à la décision pour l’allocation des fonds. Il a fait allusion aux témoignages du Senior Analyst du ministère des Finances, Cholakumar Ramchurn, qui avait indiqué que les minutes du 23 décembre 2010 indiquaient que l’approbation de Pravind Jugnauth avait été sollicitée pour l’allocation des fonds. L’avocat de l’ICAC a souligné : « There was no decision taken by junior officials. They do not have the authority for reallocation of funds. That is why they sought the approval of the accused. »
Rappelons que, dans cette affaire, l’ICAC reproche à Pravind Jugnauth, l’actuel ministre des Technologies et de l’innovation, d’avoir, en 2010, alors qu’il occupait le poste de ministre des Finances sous l’ancien régime PTr-MSM-PMSD, émis le chèque de Rs 144,7 millions, somme représentant le prix d’achat de la clinique, et ce tout en sachant que celle-ci appartient à son beau-frère, le Dr Kishan Malhotra, et que sa propre soeur, Shalinee Jugnauth, y détient des actions. Or, sous la POCA, un tel comportement de la part du ministre équivaut à un conflit d’intérêts punissable au criminel. Toutefois, Pravind Jugnauth plaide non coupable.?Dès que l’ICAC déclencha son enquête dans l’affaire en 2011, Pravind Jugnauth, qui fut arrêté brièvement avant d’être inculpé, a toujours soutenu être innocent et qu’il n’avait fait « qu’exécuter une décision prise par le Conseil des ministres lors d’une réunion à laquelle je n’avais pas participé, justement afin de ne pas être aucunement associé à des discussions concernant MedPoint ». Tout au long du procès, qui a nécessité plusieurs auditions et a vu défiler une dizaine de témoins, dont l’ancien secrétaire au Cabinet Suresh Seebaluck et des hauts fonctionnaires du ministère des Finances, Pravind Jugnauth a axé sa défense principalement sur le fait que le projet du gouvernement d’acquérir la clinique MedPoint pour la transformer en un hôpital gériatrique avait été piloté par l’ancien ministre de la Santé Rajesh Jeetah et datait de janvier 2010, soit bien avant qu’il  ne rejoigne le gouvernement PTr-MSM-PMSD.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -