Affaire Pell: des médias australiens seront jugés pour violation du black-out

Les principaux organes de presse australiens et des journalistes, accusés d’avoir violé le black-out imposé par la justice australienne au sujet du procès pour pédophilie du cardinal George Pell, seront jugés en novembre, a annoncé mardi un magistrat.

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Des médias appartenant au groupe de Rupert Murdoch ainsi qu’à son concurrent Fairfax Media, désormais aux mains du groupe Nine, font partie des douze sociétés poursuivies pour outrage à la cour aux côtés de 18 journalistes réputés.

Ces derniers encourent cinq ans d’emprisonnement alors que les organes de presse peuvent écoper d’amendes s’élevant jusqu’à 500.000 dollars australiens (300.000 euros).

Le président du tribunal avait émis en mai 2018 une ordonnance qui imposait aux médias de ne pas évoquer le procès du cardinal Pell afin d’éviter que les jurés du second procès ne soient influencés par les débats du premier.

Ainsi, les médias n’avaient pas pu faire  état, y compris sur internet, de la condamnation, en décembre 2018 du prélat pour agression sexuelle sur deux adolescents dans les années 90.

Des médias australiens avaient donc publié des articles sibyllins se plaignant de cette interdiction de rapporter une affaire d’intérêt public majeur.

Ils avaient cependant été accusés d’avoir enfreint l’ordonnance et d »outrage à la cour », même si aucun article n’avait fait état des accusations contre M. Pell ou mentionné son nom.

Les groupes de défense de la liberté de la presse et des libertés publiques avaient alors regretté le fréquent recours des tribunaux australiens à ce type de mesures, notamment à l’âge d’internet et des réseaux sociaux.

Les organes de presse concernés avaient de leur côté vigoureusement contesté les accusations d’outrage.

Cette obligation de silence avait été levée début 2019 quand le parquet avait renoncé à une série de poursuites engagées contre le cardinal, finalement acquitté en appel en avril.

L’avocat Matt Collins, représentant les médias, a déclaré mardi au tribunal que les journalistes « ont hâte que ces affaires soient enfin résolues ».

Le parquet souhaite juger ce dossier au cours d’un seul procès mais Me Collins a fait valoir que cela constituerait une « injustice » pour les journalistes travaillant pour des organes de presse concurrents.

Le juge John Dixon a souligné que cette affaire commençait à « prendre de l’ampleur » et qu’elle devrait être jugée, si possible, cette année.

Il a inscrit le 9 novembre comme date « provisoire », tout en n’excluant pas la tenue de plusieurs procès.

Une audience préliminaire devrait se tenir le 23 juillet.

hr/dm/juf/cr

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