Affaire Roches-Noires : L’ACP Cally situe le rôle de l’ex-DCP Sooroojebally

  • L’ex-Private Secretary de Ramgoolam, Kalindee Bhanji, éclate en sanglots lors de son audition en relatant son « traitement » lors de ses interrogatoires

Le rôle de l’ex-Deputy Commissioner of Police et ex-DG de l’ADSU et de la VIPSU, Ravine Sooroojebally, a été mis en évidence dans l’affaire du bungalow de Roches-Noires.

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En effet, l’assistant commissaire de police (ACP) Yeshwantdev Cally, qui était le chef d’équipe de la police ayant enquêté sur le vol avec violence survenu au bungalow de Roches-Noires le 3 juillet 2011, s’est appesanti, hier, en Cour intermédiaire sur le fait que l’ex-DCP Sooroojebally était bien au poste de police de Rivière-du-Rempart ce jour-là pour le rencontrer et le mener au bungalow de Roches-Noires, où il l’a introduit à Rakesh Gooljaury, qui s’était présenté comme la victime.

L’ACP Cally répondait aux questions de Me Narghis Bundhun, Senior Counsel, avocate de l’ex-DCP Sooroojebally, lors du procès intenté à Navin Ramgoolam ainsi qu’aux ex-DCP Dev Jokhoo et Sooroojebally pour entente délictueuse dans l’affaire Roches-Noires.

Au début du procès, c’est la Permanent Secretary du Private Office de Navin Ramgoolam, Kalindee Bhanji, qui avait été appelée comme témoin de la poursuite. Cette dernière avait été questionnée par Me Mohana Naidoo, Leading Counsel pour la poursuite, sur un téléphone portable qui avait été acheté pour être alloué au Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam.

Au fil des questions concernant les dépositions prises avec elle, le témoin devait éclater en sanglots en se remémorant le « traitement » reçu à cette époque lorsqu’elle devait venir donner ses “statements” dans le cadre de cette affaire.

« J’ai subi beaucoup de pressions de la CCID et j’avais eu à donner 10 à 15 “statements”. Presque tous les matins, des officiers du CCID et même de l’ICAC m’appelaient et me demandaient de venir dans leurs locaux pour m’interroger, et les interrogatoires duraient plus de quatre heures. C’était du harcèlement et j’ai même eu à prendre ma retraite avant l’heure », devait-elle avancer.

Se trouvant dans une situation où le témoin ne semblait pas répondre correctement à ses questions, l’avocate de la poursuite a logé une motion réclamant qu’elle soit traitée comme « témoin hostile ». Motion rejetée par le magistrat Raj Seebaluck, qui a avancé que le témoin « ne refusait pas de répondre aux questions, comme l’a mentionné la poursuite ». L’avocate de la poursuite n’a alors eu d’autre choix que de stopper l’audition de Kalindee Bhanji.

« A serious case to attend »

Dans le second volet, c’est l’ACP Cally qui a été appelé à la barre des témoins. Ce dernier est revenu sur les événements ayant précédé l’enquête au bungalow de Roches-Noires.

Questionné par Me Naidoo, il a expliqué que tôt dans la matinée du 3 juillet 2011, il avait été informé que Rampersad Sooroojebally, alors DCP, voulait qu’il se présente au poste de police de Rivière-du-Rempart avec son équipe pour enquêter sur un “serious case”, sans lui donner toutefois de plus amples détails.

L’ACP Cally soutient qu’il avait alors suivi l’ex-DCP Sooroojebally au bungalow de Roches-Noires, où il avait été introduit à Rakesh Gooljaury, qui disait être « victime de vol avec violence ».

L’ACP Cally a expliqué que son rôle était alors de superviser l’enquête et de « faire des rondes » pour retracer tout témoin de ce qui avait pu se produire dans la nuit du 2 au 3 juillet. Contre-interrogé par Me Bundhun, il avait expliqué d’ailleurs qu’il avait été informé par le sergent Bhujun d’un tournevis se trouvant au sol.

L’objet avait été recueilli par les officiers du Scene of Crime Office. Se basant sur les “stations-relais”, Me Bundhun a confronté l’ACP Cally au fait que l’ex-DCP Sooroojebally n’était pas au poste de police de Rivière-du-Rempart dans la matinée du 3 juillet 2011 et ne l’avait pas rencontré.

L’ACP Cally a insisté sur le fait que l’accusé était « bel et bien là » et que c’est lui-même qui l’avait introduit à Rakesh Gooljaury par la suite à Roches-Noires. Si Me Bundhun avance que Ravine Sooroojebally était au bungalow à Roches-Noires pour veiller à ce que le périmètre soit sécurisé, l’ACP Cally a insisté sur le fait que c’est bien avec Ravine Sooroojebally qu’il avait eu une conversation pour se rendre au bungalow de Roches-Noires.

Me Moorari Gujadhur, l’avocat de Dev Jokhoo, devait confronter le témoin au fait que le dénommé Gooljaury avait avoué en cour avoir menti sur cette affaire de vol. Le témoin a indiqué qu’il ne pouvait répondre à cela.

Le procès reprendra le 24 janvier. La poursuite a demandé à amender la liste des témoins afin d’appeler le caporal Pentiah pour produire des CD obtenus avec l’Independent Broadcasting Authority concernant une interview accordée par Navin Ramgoolam à une radio le 8 janvier 2015.

La poursuite souhaite également que le directeur de la NSS désigne l’officier ayant fait la transcription du contenu du CD et qu’une copie d’un “statement” de Rakesh Gooljaury en date du 3 juillet 2011 soit produit.
Navin Ramgoolam et les ex-hauts gradés de la police Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally ont plaidé non coupables du délit de complot dans l’affaire Roches-Noires.

Navin Ramgoolam y avait été agressé à coups de tournevis par un individu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 en présence de Nandanee Soornack. Ils répondent d’une charge de “conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief in breach of Section 109 of the Criminal Code”.

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