AFFAIRE THANDRAYAN : Le PTr réclame une commission d’enquête

Le porte-parole du PTr est catégorique : la situation est malsaine dans le pays.  « Politique de terre brûlée, dérive dictatoriale, sensationnalisme… Rien ne va plus », dit Arvin Boolell, qui, commentant l’affaire Thandrayan, lors de la conférence de presse des Rouges, hier, réclame une commission sur cette affaire et d’autres cas révélés par le Bar Council. Dans le même élan, il souligne que le gouvernement devrait faire très attention, car la situation — et ce tenant compte de la présence des éléments de Moody’s à Maurice — fait fuir les investisseurs. D’où son appel à une prise de conscience. Parallèlement, le parti se dit motivé à bloc pour les municipales, et misera sur la participation des jeunes.
« Heureusement que nous avons un système judiciaire indépendant. » C’est l’avis du porte-parole du PTr qui condamne la manière « dictatoriale » d’agir du gouvernement qui, dit-il, évolue avec des tentatives d’intimidation en s’ingérant dans les institutions. Selon Arvin Boolell, il n’y a jamais eu à Maurice un climat de soupçon comme c’est le cas actuellement, alimenté par le « sensationnalisme » du gouvernement qui créer une atmosphère de crainte. Abordant ainsi l’affaire Thandrayan, qu’il estime « très grave », il déplore la tentative de brèche de confidentialité des autorités entre l’avoué et son client. Arvin Boolell félicite le Bar Council pour avoir exposé « la dérive du gouvernement avec des tentatives d’intimidation sur des hommes de loi ». Selon lui « la prise de position de cette instance est un wake up call au gouvernement et vise à sensibiliser l’opinion publique et à mettre fin à cette dérive dictatoriale. » Le PTr, dit-il, réclame aussi une commission d’enquête afin de faire la lumière sur l’affaire Thandrayan et d’autres cas révélés par l’instance des avocats. 
Il est également revenu sur la déposition d’Anil Gayan au CCID contre le président de l’Equal Opportunity Commission (EOC), Brian Glover, qui a initié une autre enquête sur la double nomination de Vijaya Sumputh, proche du ministre de la Santé. Pour le PTr, les propos de l’avocat d’Anil Gayan, Ravi Rutnah, est un autre exemple d’intimidation et relève d’une campagne de harcèlement contre Brian Glover. Les Rouges estiment que le député du ML devrait laisser la Commission faire son travail en toute indépendance.
Mesures arbitraires
Déplorant que la main-mise gouvernementale sur d’autres institutions, dont l’ICAC, la MRA, la FIU etc., perdure, le porte-parole du PTr lance un appel au Commissaire de police, Mario Nobin, pour que la police n’agisse pas selon les instructions des ministres. Il commente également la suspension de Kiran Meetarbhan de la Competition Commission. Selon lui, « il s’agit de mesures arbitraires basées sur des accusations farfelues, qui découlent d’une vendetta politique, ce, alors que Kiran Meetarbhan a été recrutée sur une base de mérite et n’est pas une nominée politique ».
Il a abordé aussi l’affaire de micro caché chez les Jugnauth, que, dit-il, « heureusement le judiciaire a set aside ». Néanmoins, dit Arvin Boolell, « j’espère que Pravind Jugnauth réalise ce qu’il a fait en donnant des instructions à la police pour des arrestations arbitraires ».
Climat des affaires : « Maurice s’oriente vers un downgrading, un triple D »
Outre la situation malsaine au niveau de nos institutions, le PTr estime que le secteur financier va très mal. Se référant aux investissements qui dégringolent au niveau de la bourse, il soutient qu’aujourd’hui nous ne sommes plus des « buyers' » mais des « sellers’ markets ». Et en dépit du fait que la Bourse de Maurice est l’une des plus performantes en Afrique, « nous allons vers un country’s risk de downgrading » et que des éléments de Moody’s actuellement dans le pays notent ce qui se passe. Une situation qui, selon le porte-parole du PTr, « nous mènera vers un triple D ». Arvin Boolell soutient que depuis le début de l’année, presque Rs 5 milliards ont quitté la bourse. Et avec ce qui se passe au niveau des banques résultant d’une hausse du taux d’intérêt, avec un impact direct provoquant une hausse des dettes externes, il est normal qu’il y ait un exit des investisseurs.
Et ce ne sont certainement pas les projets de Smart cities qui rétabliront le climat de confiance des investisseurs, estime le PTr. Selon le porte-parole, « le smart city est un grand mirage et il n’y aura aucun investissement ». Il allègue que le gouvernement tenterait de faire pression sur la BOI et ses officiers pour faire croire, à travers des lettres fictives, qu’il y a des investisseurs intéressés.
Arvin Boolell est catégorique : avec ce trend, il n’y aura pas les 5.7% de croissance projetée pour l’année financière 2016. « Et cela aura une conséquence dramatique sur l’emploi », dit-il. Commentant la dépréciation de la roupie, il note qu’avec la flambée des prix, le pays court le risque d’une crise sociale.
Affaire MPCB : « Un député MSM aurait contracté un prêt de plus de Rs 200 M »
Commentant l’affaire de la Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) qui fait actuellement l’objet d’une enquête de la FSC et du ministère des Finances, Arvin Boolell s’interroge sur « comment cette situation de bad loans a perduré aussi longtemps, soit depuis 2003? » Selon lui, il est temps de « name and shame ». Il laisse aussi entendre qu’il y aurait un député MSM qui aurait contracté un prêt de plus de Rs 200M et qui ne l’aurait pas honoré. Rappelant que ce député MSM est en outre une political-exposed person, le porte-parole du PTr souligne que « c’est un droit de prendre un loan avec une banque, mais il faudrait savoir s’il s’agit d’un bad loan? » Il demande ainsi au gouvernement de « guete dans so arrière-cour ».
Pour Arvin Boolell, à trop vouloir faire du sensationnalisme, le gouvernement est en train de malmener le pays. Il estime que le gouvernement est actuellement en train de mener une campagne de désinformation et d’intoxication qui font que les gens sont inquiets. « Il y a un risque de run on the bank », dit-il. C’est dans cette optique qu’il demande au Premier ministre — citant les propos de SAJ concernant le Ponzi Scheme et la situation à Air Mauritius en exemples — de faire attention à ses déclarations publiques notamment.
Concernant la situation au sein de la compagnie d’aviation nationale, le porte-parole du PTr indique que « bien sûr que Xavier Duval, le ministre responsable a toutes les raisons d’être en colère ». Il souligne qu’au PTr, « on connaît ce dossier par coeur. Depuis le rapport Seabury ». S’il trouve une bonne initiative qu’un comité a été nommé pour étudier la situation à MK, Arvin Boolell appelle le Premier ministre et ceux responsables de « faire très attention », surtout lorsqu’il s’agit de compagnies flagship comme Air Mauritius.
Insurance Act : une plainte en Cour
Les amendements apportés à l’Insurance Act ont une nouvelle fois été déplorés par le PTr. Faisant état de ce qu’ils estiment être une provision dangereuse dans la loi, et déplorant la survenue d’expropriation, Arvin Boolell indique qu’il ne faudrait pas s’étonner qu’une plainte soit déposée en cour à cet effet par les petits investisseurs du Bramer Management Fund et du Bramer Propery Fund. A une question de la presse, il indique que les avocats au sein du PTr sont en train d’étudier les possibilités d’entrer une action en cour. D’ailleurs, hier après-midi les membres du PTr devaient rejoindre les petits investisseurs à Belle-Rose pour leur exprimer leur soutien.
La tenue des élections municipales à laquelle le PTr compte certainement participer est une nouvelle occasion de montrer l’intérêt des jeunes pour ce parti. C’est ce que laisse entendre Arvin Boolell qui indique que les réunions avec les éventuels candidats des Rouges se poursuivent et qu’à partir du 13 mai, le PTr entrera de plain-pied dans la campagne électorale. Il fait ressortir que de nombreux jeunes ont montré leurs intérêts d’être candidats et d’autres pour adhérer au parti. Dans la foulée, le porte-parole du PTr fait un appel au Commissaire électoral pour que tout se fasse — en l’occurrence s’agissant du financement des partis entre autres — dans le respect du People’s Representatives Act. Arvin Boolell prévient : « Il ne faut jamais sous estimé les underdogs! »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -