Afrobarometer : déclin de la confiance dans les institutions

  • 72% des sondés souhaitent que la fonction de Premier ministre soit limitée à deux mandats
  • Le chômage des jeunes, principale préoccupation de la population

Un sondage réalisé à Maurice par Afrobarometer en octobre dernier, et qui a été rendu public hier, indique que la confiance de la population dans les institutions a connu une érosion par rapport à un exercice similaire réalisé en 2014. Le sondage indique également que les Mauriciens sont moins satisfaits de la façon dont la démocratie est pratiquée à Maurice. Toutefois, ils sont en faveur d’un système multipartite, insistent sur la redevabilité du gouvernement et expriment un sentiment mitigé par rapport aux performances des leaders politiques.

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Présentant les résultats du sondage dans les locaux de la MCCI Business School hier après-midi, le directeur de StraConsult, Amédée Darga, affirme avoir été le premier surpris par l’opinion qu’avaient les Mauriciens par rapport à certaines institutions, dont le judiciaire, pour lequel le niveau de confiance est passé de 72%, en 2014, à 51% en 2017. Concernant les institutions et les leaders, les sondés, au nombre de 1 200, tous des Mauriciens de plus de 18 ans, avaient à répondre à la question suivante : « How much do you trust each of the following, or haven’t you heard enough about them to say ? ». Une liste de 15 institutions avait été proposée. Il ressort que la confiance populaire dans les principales institutions publiques et les leaders a connu un déclin sensible. « La popularité des partis politiques et de leurs leaders est au plus bas dans une proportion éloquente », a dit Amédée Darga. La popularité des institutions hospitalières publiques, qui est mentionnée pour la première fois dans les sondages, s’élève à 62%, mais toutes les autres institutions connaissent une baisse variable. Ainsi, le taux de confiance de la SMF est passé de 57% en 2014 à 53% en 2017; les leaders religieux, de 61% à 51%; les tribunaux, de 72% à 51%; la police, de 59% à 50%; la MRA, de 62% à 46%; et la Commission électorale, de 67% à 45%. L’ICAC, qui est citée pour la première fois, enregistre un taux de confiance de 44%. Pour sa part, la PSC connaît un taux de popularité de 33%. La présidence de la République passe de 52% à 31%; les administrations régionales, de 53% à 29%; l’Assemblée nationale, de 54% à 27%; le Premier ministre, de 54% à 27%; la coalition MSM/ ML, de 49% à 24%; et les partis de l’opposition de 39% à 23%.

Au chapitre de la “job performance”, la présidente de la République, Ameenah Gurib- Fakim, enregistre un taux de satisfaction de 52%, alors que 35% la désapprouvent. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, connaît un taux de satisfaction de 46% alors que 47% des Mauriciens ne sont pas satisfaits. Un sentiment très partagé est noté pour les administrations régionales, qui enregistrent un taux de 43% de satisfaction et un taux de 43% d’insatisfaction. Seulement 39% des Mauriciens sont satisfaits de la performance des membres de l’Assemblée nationale, contre 50% qui pensent autrement. Le sondage relève que la popularité du Premier ministre et de la présidente est plus élevée dans les régions rurales, chez les personnes âgées et chez les personnes les moins éduquées.

Au chapitre de la démocratie, le sondage indique de 77% de la population est favorables à une compétition entre les partis politiques en vue de proposer à la population un choix réel. Il est de plus intéressant de noter que 72% de la population est en faveur d’une limite de deux mandats pour le poste de Premier ministre. Par ailleurs, 69% estiment que la population doit être plus redevable. Au sujet de la démocratie en général, Afrobarometer fait la constatation suivante : « While two-thirds (68%) of Mauritians consider their country as “a full democracy” or a “democracy with minor problems only half (51%) are satisfied with the way their democracy is working”. » Ce qui explique la raison pour laquelle le taux de satisfaction est passé 66% à 51%.

S’agissant des problèmes affectant le plus la population, le chômage arrive en tête. Ce problème est cité par 73% des sondés. La pauvreté inquiète 44% de la population, la criminalité, 31%; les salaires, 25%; la gestion de l’économique, 20%; et la corruption seulement 5% de la population. Il est à noter que 70% des personnes questionnées, dont 81% des jeunes âgés de 18 à 25 ans, estiment que le gouvernement « ne fait pas suffisamment » pour régler le problème de chômage chez les jeunes.

 

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