«Agaléga» sur l’acte de naissance accepté

La demande des Agaléens pour une indication de leur origine agaléenne sur l’acte de nais- sance des enfants qui voient le jour à Maurice – à cause du manque de facilités médicales pour l’accouchement dans l’archipel – obtient enfin une réponse concrète. Après discussions que le bureau de l’État civil a eues avec différentes autorités concernant une proposition de mention de l’adresse des parents sur l’acte de naissance, le Parquet a donné un avis favorable. Si les Agaléens sont satisfaits de ce « premier pas pour une reconnaissance de l’identité agaléenne », en revanche, ils insistent pour que leurs îles soient dotées des facilités nécessaires pour les accouchements sur place.

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Les femmes enceintes à Agaléga sont jusqu’à ce jour obligées de venir à Maurice pour accoucher à cause d’un « lack of medical facilities » dans l’archipel. Ces déplacements forcés leur causent énormément d’inconvénients et ne sont pas sans conséquence pour leur famille, de qui elles sont séparées pour plusieurs mois. Leur retour à Agaléga dépend, lui, de la date du voyage du bateau.

À la naissance, l’enfant agaléen est enregistré à Maurice en conformité avec la législation en vigueur, soit le Civil Status Act 1981, section 12. De ce fait, à la section “place of birth” est stipulé “Mauritius”, et au- cune part de l’acte de naissance ne fait référence à Agaléga. Ce que contestent les habitants de l’archipel ainsi que les différentes associations défendant les intérêts d’Agaléga. « Si pena moyen dan lopital laba pou ki zot kapav gagn zot zan- fan laba, kifer zot pa kapav deklar zot zanfan kouma Agaleen lor lak-de-nesans ? » avait lancé Sybille Men- bodowah, vice-présidente de l’association Génération Agaléga, lors du lancement du Kolektif Pou Agalega en août 2017.

Mahen Jhugroo, dans son court passage au ministère des Iles éparses, avait demandé à l’État civil d’étudier s’il était légalement possible d’inclure sur l’acte de naissance des enfants agaléens qui naissent à Maurice des informations pouvant indiquer qu’ils sont d’origine agaléenne. Après analyses, l’État Civil a fait part de ses propositions aux autorités concernées. Le parquet a transmis en février son avis au gouvernement : « The appropriate course of action while registering the birth of an agalean baby would be to have address of the name of parents to be Agalega ins- tead of Mauritius and thus in line with section 13 of the Civil Status Act. »

« C’est un premier pas dans la reconnaissance de notre identité agaléenne », se réjouissent des habitants d’Agaléga ainsi que les Agaléens résidant à Maurice.

Toutefois, les habitants reviennent à la charge pour que les accouchements aient lieu sur leurs terres natales. « Less bann Agaleenn akouse dan zil, se zot drwa pou gagn zot baba dan Agalega », martèlent des habitants. Ils sont rejoints dans leur demande par le Kolektif Pou Agalega. Le droit d’accou- cher dans l’archipel figure sur une liste de revendications que le collectif a adressée au gouvernement l’an- née dernière.

Les habitants de l’archipel réclament depuis plusieurs années la rénovation du service de santé afin de permettre aux femmes d’ac- coucher sur place dans des conditions correctes. Sou- lignons que l’ensemble des députés et ministres qui se sont rendus dans l’archipel ces dernières années ont promis de faire le nécessaire à ce sujet.

 

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