AGOA : Un soutien bipartisan se dégage pour son renouvellement

La MEXA insiste sur le renouvellement sur 15 ans de la loi-cadre et des dispositions sous le « Third Country Fabric »
Un soutien bipartisan en faveur du renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) se dégage au sein du Congrès américain. Des représentants du Parti Démocrate, dont fait partie le président Barack Obama et qui contrôle par ailleurs le Sénat, ainsi que du Parti Républicain, qui détient la majorité à la Chambre des Représentants, se sont exprimés pour une extension de l’AGOA.
Des membres du Congrès prônent même un renouvellement sur au moins quinze ans comme le réclame la Mauritius Export Association (MEXA) tout en appelant à une « timely renewal » soit dès cette année ou au début de 2015. L’AGOA expire en septembre 2015. La MEXA insiste également pour que la dérogation sous le « Third Country Fabric » soit étendue pour une période semblable à l’AGOA.
La Commission financière du Sénat américain s’est réunie récemment pour se pencher sur le renouvellement de l’AGOA. Huit membres étaient présents pour cette réunion, à laquelle a participé le United States Trade Representative (USTR) Michael Froman. La présence d’autant de sénateurs à cette audience, indique un observateur, démontre le « strong and bi-partisan support for AGOA ». Michael Froman n’a pas donné beaucoup d’informations sur les intentions de l’administration américaine quant au renouvellement de l’AGOA, donnant l’impression qu’elle laissera au Congrès d’élaborer les recommandations et les détails de la loi qui entrera en vigueur en octobre 2015. Toutefois, il a laissé entendre que l’AGOA doit être renouvelée pour une période appropriée afin de stimuler l’investissement en direction de l’Afrique. Il s’est aussi prononcé en faveur d’un élargissement de l’éventail de produits couverts par la loi tout en faisant comprendre que malgré le fait que les règles d’origine concernant les produits échangés sous l’AGOA sont « généreuses », il y a possibilité de voir comment les améliorer.
Les membres de la commission financière du Sénat ont à maintes reprises mis l’accent sur le besoin de « timely action to renew AGOA » mais le fait demeure qu’aucune ébauche de texte de loi n’a été préparée à ce jour.
Au niveau du Ways and Means Trade Subcommittee, la réunion de travail tenue la semaine dernière a vu la participation de 13 membres de la Chambre des Représentants. Des membres du sous-comité, dont plusieurs députés du Parti Républicain ainsi que le président, se sont déclarés favorables à une extension de l’AGOA sur une longue période mais ont également parlé de la réciprocité dans les échanges commerciaux. Les barrières au commerce, plus particulièrement à l’entrée des produits américains, doivent être enlevées. Des propositions ont aussi été formulées pour que les États-Unis négocient des accords de libre-échange avec les pays d’Afrique subsaharienne. Le cas de l’Afrique du Sud est cité avec persistance.
« There is room for further progress »
Dans un communiqué conjoint publié cette semaine par les membres du Parti Démocrate et du Parti Républicain siégeant au sein des commissions financière et des relations extérieures du Sénat ainsi que des comités Voies et Moyens et relations extérieures de la Chambre des Représentants, un appel est fait en faveur d’un « timely renewal of AGOA », les Sénateurs et députés concernés estimant qu’un tel renouvellement est important pour le maintien et la promotion des investissements en Afrique subsaharienne.
« America’s long-term economic security is enhanced by strong economic and political ties with the fastest-growing economies in the world, many of which reside in sub-Saharan Africa. It is in the interest of the United States to engage and compete in emerging African markets, to boost U. S.-Africa trade and investment, and to renew and strengthen AGOA », écrivent les membres de ces comités dans le communiqué conjoint. Ces derniers rappellent que depuis son introduction en 2000, l’AGOA a contribué à la création de plus d’un million d’emplois en Afrique et plus de 100 000 emplois aux États-Unis. La valeur des échanges commerciaux entre l’Afrique et les États-Unis a plus que triplé alors que les investissements directs américains ont augmenté par environ six fois. « However, there is room for further progress and greater opportunities for mutually beneficial trade and investment that promote economic growth, development, poverty reduction, democracy, the rule of law, and stability », ajoutent-ils.
A la MEXA, on suit de très près les discussions qui se déroulent à Washington dans le cadre du 13e forum de l’AGOA. L’association des exportateurs réclame le renouvellement sur 15 ans de l’AGOA et des dispositions favorables offertes par le « Third Country Fabric ». Celles-ci permettent à un pays africain producteur de produits textiles et d’habillement d’importer ses matières premières d’un pays tiers pour la fabrication des produits finis et de les exporter sans droit de douane vers les États-Unis.
La MEXA observe que l’AGOA ne concerne pas seulement les exportations textiles et produits d’habillement mais également d’autres produits dont ceux de la bijouterie, du seafood (dont le thon), des articles en cuir, des verres solaires, entre autres. Les exportations mauriciennes sous l’AGOA ont presque doublé de 2008 à 2013, passant de Rs 3,5 milliards à Rs 6,7 milliards. Les produits non textiles représentent environ 43 % des exportations totales vers le marché américain.

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