AGRESSION MORTELLE DE JEAN STELLIO COLLET: Cité Bois Marchand s’est enflammé

Les habitants de Cité Bois Marchand ont, jeudi après-midi, été frappés par un drame au cours duquel Jean Stellio Collet, 38 ans, a été mortellement agressé. Cette violente dispute entre plusieurs membres d’une même famille, tous domiciliés dans la localité, a comme toile de fond un vol. C’est sous haute tension que s’est déroulée l’arrestation de ces derniers, nécessitant ainsi l’intervention du personnel de la Special Supporting Unit (SSU) et du Groupe d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM). Traduits en Cour de District de Pamplemousses sous une charge provisoire de meurtre, les agresseurs présumés de Stellio Collet ont été reconduits en cellule, vendredi après-midi, la police ayant objecté à leur remise en liberté. Ils comparaîtront à nouveau en Cour le 29 janvier.
Les faits se sont déroulés durant l’après-midi de jeudi. Stellio Collet, un maçon de 38 ans domicilié à Cité Bois Marchand, rentrait chez lui du travail lorsque des habitants de la localité lui ont indiqué avoir aperçu les fils de Josseline Genave, qui ont la réputation d’être “bane volère niméro ene dans Bois Marsan”, sortir de chez lui. Lorsqu’il alla vérifier si quoi que ce soit avait disparu, il aperçut des traces de boue sur le bord d’une fenêtre et constata qu’une armoire se trouvant au rez-de-chaussée de la maison de son père avait été forcée. Une somme de Rs 5,000 qui avait été gardée à l’intérieur, avait disparu. Parti demander des comptes à la famille Genave, qui habite à quelques mètres de chez lui, Stellio Collet tomba sur plusieurs agresseur. Roués à coups de gourdins, de tournevis et de pioche par un groupe d’individus, il s’est écroulé sous le regard impuissant de ses proches et ses agresseurs ont pris la fuite. Il a aussitôt été transporté à l’hôpital du Nord par des volontaires. Cependant, sur place, les médecins se sont aperçus qu’il avait déjà rendu l’âme.
Entre-temps, la brigade criminelle de Terre Rouge a été alertée. Après avoir appelé en renfort des éléments de la Special Supporting Unit (SSU) et du Groupe d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM), la Criminal Investigation Division (CID) de Terre Rouge a procédé jusqu’au lieu du crime où elle a dû affronter une foule très hostile. Il s’avère que les habitants de la localité n’ont pas hésité à saccager le domicile des suspects, malgré la forte présence policière. L’arrestation de neuf suspects, dans le cadre de cette affaire, s’est faite sous haute tension. Deux véhicules de la SSU ont été endommagés et trois officiers de police ont été agressés par des membres du public. Soumis à un interrogatoire serré le même jour, Joël Genave, 20 ans, Jossley Genave, 25 ans, un fils de 14 ans et leur mère, Josseline Genave, 47 ans, sont restés en garde à vue, tandis que Josian Genave, 28 ans, qui fait également partie des suspects, a été admis à l’hôpital Jeetoo. Il y est actuellement surveillé par des sentinelles.
Le lendemain, soit vendredi, Joël, Jossley, le mineur de 14 ans et leur mère Josseline ont comparu devant le Tribunal de Pamplemousses. Une charge provisoire de meurtre a été logée contre eux. La police ayant objecté à leur remise en liberté, ils ont été reconduits en cellule policière, leur prochaine comparution étant prévue pour le 29 janvier. La victime, Stellio Collet, était le père de trois filles et deux garçons – âgés entre 8 et 18 ans – nés de trois différentes unions. Quelque temps après la mort de sa mère, soit il y a environ trois ans, il est revenu vivre chez son père, à Bois Marchand, avec sa concubine et ses enfants. Ses obsèques ont eu lieu hier, à 15h30. Le convoi mortuaire a quitté le domicile de son père pour se rendre à l’église de Saint Joseph-Terre Rouge. La victime a ensuite été enterrée au cimetière de Bois Marchand.
Une proche : “Line guette moi, après lizié la réfermer”
Fannie Jean, une proche de la famille, raconte : “Li ti content badine avec mo bane zenfants, li ti considère zot pareil couma so bane propre zenfants. Mo pa ti atane pu arrive ene zaffer coume ça ici.” Cette dernière, qui habite à quelques mètres du domicile des Collet, a été témoin des derniers instants de la victime, qu’elle appelait affectueusement Tico. “Ler mo trouve li sorti, mo dire ayo kifer Tico ine desann! Ti ena mama là, so bane garçons avec belle-fille. Zot ine agresse li avec ene la mans pioss, ti ena tounevis avec zot ek deux, trois dibois.” D’après ses indications, Stellio Collet a d’abord été asséné de coups dans la rue, puis a tenté de se réfugier chez lui en voyant qu’il ne serait pas de taille à affronter ses agresseurs. “Mo pane capave tirer à cause mo fek faire ene opération”, ajoute Fannie Jean.  Cela n’a, toutefois, pas empêché les Genave de faire irruption chez la victime pour le tabasser à nouveau. Ce n’est que lorsqu’il a perdu connaissance qu’ils se sont enfuis. “Line vomi disang après li ti pe kimé”, se souvient Fannie Jean, qui s’est ruée jusqu’au domicile de Stellio Collet après le départ de ses agresseurs. “Letemps mo dir Tico! Tico! Guette moi Tico! Line ouvert so lizié, line guette moi, après lizié la réfermer.” D’après les habitants du quartier, ce drame aurait pu être évité “si la police ti kone pran so role au sérieux. Depi mois desamm, volèr ine passe dans lékol et CID au courant kisana ine cokin là-bas. Là, dimans ine recokin dan lékol, CID ine gagne zot nom – expliquent-ils en faisant référence à la famille –, ine conner comier ine rentre là-bas ine cokin mais zot pas fine faire nanier.” Selon eux, si la CID avait pris les dispositions nécessaires à temps, “pas ti pu ena crime ici azordi.”
Depuis que Stellio Collet a été victime de cette agression mortelle, le voisinage n’hésite pas à afficher son mépris pour la famille Genave. “Bisin pas laisse ça bane là dans Bois Marsan, bisin tire zott là! Sa bann qualité dimoune-là pas ti ena dans nou l’endroit. C’est à cause zott qui boukou la porte fermer pou bane habitants Bois Marsan!”, déplorent-ils, et d’ajouter : “Nu pas gagne droit kozer kan nou inn perdi kitsoz. Kan nou kozer, zot pli révolter. Donc, bisin laisse zot cokin? Be ki zot eter?!”
Dream Price: Les braqueurs pris au collet
L’enquête dans le cadre des braquages perpétrés dans les supermarchés Dream Price de Montagne Blanche et de Rose Belle les 2 et 6 janvier dernier respectivement a finalement des résultats probants. Suite à des renseignements précis rassemblés par les éléments du Field Intelligence Office (FIO), la brigade criminelle de Camp Le Vieux, épaulée par la Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord, a labouré le terrain jusqu’à Karo Kalyptis, à Roche-Bois, où elle a procédé à l’arrestation des récidivistes Joseph Patrick Marianne, alias Seigneur, âgé de 51 ans, et Babajee Seewooram, alias Papi, un quadragénaire.
Ces derniers étaient activement recherchés dans le cadre des braquages ayant eu lieu en début d’année et au cours desquels Rs 63 000 avaient été emportées du supermarché de Dream Price de Montagne Blanche et Rs 125 000 de celui de Rose-Belle. Babajee Seewooram a tout avoué au terme d’un interrogatoire serré. Il a confié que ses complices — Joseph Patrick Marianne, Noé Milate et Jude Arekion — et lui sont les auteurs d’une dizaine de vols perpétrés à travers l’île depuis le 30 décembre dernier, notamment celui survenu à la station essence Engen à Roches-Brunes le 15 janvier dernier. Ce jour là, ils avaient emporté la caisse et le sac à main d’une employée.
Ils sont aussi à l’origine de la tentative de vol survenue le 16 janvier dernier dans une quincaillerie à Curepipe. Ils avaient pris la fuite après avoir agressé au sabre un officier de police qui était intervenu. Hier se poursuivait l’interrogatoire des deux récidivistes et au terme duquel les enquêteurs ont pu mettre la main sur les quatre caisses emportées le 6 janvier dernier du supermarché Dream Price de Rose Belle. Celles-ci avaient été cachées dans un champs de canne à Camp Diable. Le même jour a eu lieu la reconstitution des faits.
Par ailleurs, l’enquête suit son cours et l’arrestation des suspects Noé Milate et Jude Arekion devrait avoir lieu incessamment.

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