AGRICULTURE : Mahen Seeruttun part en guerre contre les produits agrochimiques

Les incidences néfastes de l’utilisation de différents types de produits chimiques par les planteurs dans la production vivrière à Maurice ne sont pas à prendre légèrement. Étant la cause de certaines maladies, l’accent est désormais mis sur l’agriculture raisonnée et biologique pour assurer que la population consomme des légumes et des fruits sains pour son bien-être.
« Nous mettons l’accent sur notre manière de cultiver et d’aller vers la production biologique. Nous devons diminuer notre consommation de produits agrochimiques », a déclaré Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie, lundi matin lors d’un atelier de travail sur l’évolution de l’agriculture tenu au Rajiv Gandhi Science Centre à Bell-Village, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation. Inquiet de l’utilisation des produits chimiques par les planteurs pour améliorer la production, il souligne l’impact négatif de ces produits sur l’environnement et la santé publique. « Nous faisons beaucoup d’efforts pour la production de produits alimentaires de qualité », dit-il, en ajoutant qu’il faut vérifier si l’utilisation des produits agrochimiques est faite dans les meilleures conditions.
Mahen Seeruttun n’ignore pas que les planteurs d’autrefois ont utilisé des produits chimiques pour améliorer leur production vivrière, protéger leur culture contre les maladies et les ravageurs. Mais, la donne a changé aujourd’hui car des produits biologiques permettent de lutter contre les maladies qui gagnent facilement les légumes et plantes.
De ce fait, le nouveau Pesticides Bill sera présenté au Parlement pour réglementer l’utilisation des produits chimiques. Si le ministre note un engouement de la part des planteurs pour cultiver des légumes sains, il ajoute que cela est également vrai chez les consommateurs qui sont de plus en plus à la recherche de légumes de qualité. Ainsi, une Soil Health Card sera bientôt remise aux planteurs. Cette carte leur permettra de savoir si le sol sur lequel ils cultivent est riche ou manque des éléments nécessaires pour la pousse de bons produits alimentaires.
Au niveau de l’élevage, Mahen Seeruttun avance que ce secteur mérite plus d’efforts surtout après la fièvre aphteuse. Pour lui, il est temps de relever le secteur car bien qu’il y ait 8 000 éleveurs dans le pays, la production reste marginale. D’où le projet de ferme à Melrose pour la production de génisses qui seront offertes aux éleveurs. Une ferme pour cabris et moutons sera également rénovée pour la relance de ce secteur.
National Wholesale Market
Par ailleurs, concernant l’importation de fruits et légumes, qui est critiquée par les planteurs locaux, Mahen Seeruttun dit avoir donné des instructions pour qu’aucun permis ne soit donné sans vérification. « Nous devons savoir s’il y a un manque sur le marché et une carence au niveau de la production », dit-il, en rappelant que Maurice est un net importer de certains produits qui ne peuvent être cultivés à Maurice. Pour les légumes et fruits qui peuvent être cultivés ici, dit-il, il faudra augmenter la production pour répondre au marché local et à la demande du secteur touristique.
« Il nous faut un marché moderne pour une île Maurice moderne », affirme par ailleurs Mahen Seeruttun. Le ministre regrette que les trois marchés qui ont été construits à Port-Louis, Vacoas et Flacq ne répondent pas à la demande d’un pays moderne. « Nous faisons tout pour que le projet se réalise », dit-il. Selon ses prévisions, la construction du marché débutera très bientôt et sa mise en opération est prévue à la mi-2019.

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