AGRICULTURE : Manque de 400 tonnes de thé d’ici 4 ans si rien n’est fait, selon Ashvin Bokhoree

Maurice subira un manque d’environ 400 tonnes de thé d’ici quelques années « si rien n’est fait maintenant pour relancer ce secteur », a soutenu Ashvin Bokhoree, managing director de La Chartreuse Manufacturing Co Ltd. « L’industrie du thé, qui existe depuis 125 ans, se trouve à la croisée des chemins. Elle est menacée par de nombreux défis, dont une baisse de la productivité ainsi que le vieillissement des plantations et de la population, sans oublier le changement climatique », explique-t-il.
Ashvin Bokhoree dit avoir constaté, depuis ces dernières années, une baisse « très conséquente » et généralisée de la production de feuilles de thé. D’un autre côté, il y a une hausse grandissante et constante de la demande de ce produit. « Nous devons être heureux car la demande augmente mais nous n’avons pas suffisamment de thé pour la satisfaire. Nous avons actuellement un manque d’environ 200 tonnes de thé sur le marché, que nous comblons grâce à l’importation. Il faut relancer le secteur et nous devons accentuer le travail, qui a déjà commencé dans ce sens », fait-il ressortir.
Selon lui, le thé mauricien est en très grande demande, non seulement de la part des Mauriciens mais aussi des étrangers, principalement les touristes chinois. Ces derniers achètent de grandes quantités de notre thé pour les ramener chez eux. « Notre thé est bon pour la santé, d’où l’intérêt accru des étrangers pour notre produit, libre de tout produit chimique. Il a été testé et vérifié, d’autant plus que nos plantes sont vieilles de plus de 80 ans et nous donnent des feuilles de qualité », souligne-t-il.
Sur le plan local, Ashvin Bokhoree dit avoir constaté que beaucoup de travailleurs boivent le thé tout le long de la journée. D’où la hausse dans la demande. « Nous demandons au gouvernement d’augmenter la superficie des plantations de thé dans le pays, et ce avec les bonnes pratiques agricoles. Ainsi, la productivité augmentera également. Pour moi, cette industrie est très prometteuse, viable et très profitable », affirme-t-il. Cependant, il avoue que « ce n’est pas facile de relancer le secteur du jour au lendemain » car « si nous mettons une plante en terre aujourd’hui, ce n’est que dans cinq ans que nous pourrons en récolter ses feuilles ». Il ajoute : « Donc, chaque année de retard dans la relance de ce secteur, c’est cinq ans de retard que nous aurons à combler. »

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