AIDE AUSTRALIENNE : Une « self care unit » inaugurée hier à la prison des femmes

Une nouvelle étape dans la réhabilitation et la réinsertion des femmes qui sont détenues à la prison de Beau-Bassin a été franchie hier, dimanche 15 septembre. L’ambassadrice australienne pour les femmes et les filles, Natasha Scott Despoja, a procédé à l’inauguration d’une self care unit dans l’enceinte de la prison des femmes.
Cette structure sera désormais l’espace où les détenues seront amenées à se familiariser davantage avec les normes de la vie extérieure, devant ainsi faciliter leur retour dans la société active. Le Commissaire des Prisons (CP) Jean Bruneau n’a pas manqué de louer cette initiative, fruit d’une riche collaboration entre Maurice et l’Australie.
Cette inauguration s’est déroulée en présence notamment de K.O. Fong Weng-Poorun, Senior Chief Executive du Bureau du Premier ministre, et Jean Bruneau, Commissaire des Prisons.
Introduite suite à la visite des cadres des prisons dans les établissements pénitentiaires en Australie, et avec le soutien de William Cullen, Correctional Consultant de l’United Nations Office on Drugs and Crime, cette initiative se situe dans le cadre de la stratégie du gouvernement visant à moderniser les prisons et de réduire la récidive. La self care unit donnera l’occasion à huit détenues de mener une vie moins institutionnelle et se préparer pour leur réinsertion dans la société. Ces détenues seront logées dans un bâtiment rénové dans l’enceinte de la prison qui comprendra une cuisine, un salon, une salle à manger et un jardin où elles pourront cultiver des légumes. Elles seront responsables de préparer leur propre repas et partageront les tâches ménagères telles que la cuisson et le nettoyage. De plus, les détenues apprendront à vivre en groupe et régler tout problème de façon amicale.
« Bien entendu, a déclaré Jean Bruneau, il s’agit toujours d’une structure qui se trouve dans l’enceinte de la prison. Mais cette self care unit est inspirée et adaptée selon les normes australiennes que Mme Fong-Weng Poorun, des officiers de la prison et moi-même, avons eu la chance de découvrir lors d’une visite en Australie. » Pour le CP, « il est clair que cette self care unit aidera énormément les détenues à réussir leur retour dans la société active. »
Selon le Commissaire des Prisons, le passage entre la détention et la vie « normale » est un changement énorme dans les conditions de vie des détenus. « Bien souvent, a-t-il souligné, les ex-détenus, hommes et femmes, ne parviennent pas à gérer cette transition et retombent trop vite dans des comportements délictueux. D’où l’importance d’améliorer le temps de détention en vue de favoriser une réinsertion durable dans la société. »
M. Bruneau soutient que cette unité incitera toutes les détenues à démontrer un comportement respectable et une bonne conduite, cela afin d’être éligibles pour être admises à la self care unit. « Les détenues seront toujours sujettes à la supervision, la discipline et les conditions de travail de la prison et seront appelées à démontrer davantage de discipline et de responsabilité pour vivre dans cette unité », a encore précisé le CP Bruneau.
Le concept de self care est largement utilisé dans plusieurs pays dans le milieu carcéral y compris le Royaume-Uni, la Nouvelle Zélande et l’Australie, en vue de la préparation de la réintégration des détenus dans la société. Cette méthode vise à assurer que les détenus sont dotés d’aptitudes nécessaires dans l’optique de contribuer à leur épanouissement personnel, donner un sens à la période de détention et améliorer les perspectives d’une réinsertion réussie.
Ce concept cadre avec les exigences internationales des droits humains stipulant que les détenus doivent être traités avec respect, dignité et diminuer les effets institutionnels de l’incarcération.
 

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