Air Mauritius : l’intersyndicale obtient des arriérés à 10%

  • L’augmentation comprend 4% additionnels en avril 2018
  • Les discussions se poursuivent afin de définir les modalités du paiement des arriérés
  • Préoccupations sur le fonds de pension déficitaire

L’intersyndicale d’Air Mauritius, qui avait obtenu un vote consultatif pour la grève, n’ira pas de l’avant dans cette voie, du moins pour le moment. Un accord a en effet été trouvé avec la direction concernant la révision salariale. Les employés au sol regroupés au sein de l’AMSA, l’AMTSSU, la PTEU et l’UEAML auront ainsi droit à une augmentation de 10% applicable à partir d’avril 2015 et 4% additionnels en avril 2018. Cette proposition a été acceptée par les assemblées respectives des travailleurs. Toutefois, l’intersyndicale ne cache pas ses préoccupations pour le fonds de pension, qui accuse un déficit de Rs 1 Md.
Après deux semaines mouvementées, suivant un vote consultatif déclarant le litige, le calme est revenu à l’intersyndicale d’Air Mauritius. Le management, qui initialement proposait une grille salariale sans arriérés et sans compensation, a finalement revu sa position. Un accord entre les deux parties est intervenu hier pour une augmentation de 10% à partir d’avril 2015 et 4% additionnels pour avril 2018. Les nouveaux salaires seront applicables à partir de fin juin. La prochaine négociation se fera dans cinq ans. « Cela donne le temps à la direction de se réorganiser pour sortir de la situation actuelle », dit Jack Bizlall.

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Toutefois, le mode de paiement des arriérés, c’est-à-dire pour la période d’avril 2015 à avril 2018, reste à définir. L’intersyndicale reprendra les discussions à ce sujet afin de trouver une formule appropriée. Jack Bizlall invite les autres syndicats de la compagnie, soit celui du “cabin crew”, des pilotes et des ingénieurs, à s’asseoir à la même table de discussion à cet effet. « Il nous faut mettre la tête ensemble pour trouver une formule commune. » Selon lui, il y a plusieurs possibilités de trouver les fonds nécessaires pour payer les sommes dues. « Soit on emprunte, soit on fait un monitoring des finances de MK, en évitant le gaspillage et les détournements, soit on vend les actions. »

Environ 2 000 à 3 000 employés de la compagnie sont concernés par cette augmentation salariale. Jack Bizlall se dit cependant très concerné par les 800 à 900 employés d’Airmate qui, eux, ont des conditions de travail moins favorables que ceux d’Air Mauritius. Il fait un parallèle entre cette situation et celle des cleaners des écoles primaires, défendus par la CTSP, qui ont dû avoir recours à une grève de la faim pour obtenir une meilleure considération. « Aujourd’hui, il y a des “job contractors” partout. Les services public et parapublic sont les plus concernés. Aujourd’hui, pour le même travail, un employé d’Airmate peut toucher Rs 12 000 alors que celui d’Air Mauritius touche de Rs 20 000 à Rs 25 000. »

L’autre préoccupation concerne le fonds de pension de MK. « Il y a en fait deux fonds de pension : le Defined Benefit Scheme et le Defined Contribution Scheme. Le Defined Benefit Scheme est déficitaire à hauteur de Rs 1 Md. À mon avis, il est impossible de gérer des fonds de pension sans passer par le ministère des Finances. Si le gouvernement n’intervient pas, le fonds de pension risque de s’écrouler. La loi doit être revue à ce sujet. » Parlant des autres syndicats de MK, qui n’ont toujours pas abouti à un accord, Jack Bizlall invite à ne pas se comporter « en opportuniste et à vouloir chercher plus que les autres ».

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