ALLIANCE LEPEP : Vives contestations de la candidature de Menon Murday

Le congrès de l’Alliance Lepep à Grand-Bois hier a tourné au vinaigre lorsque Pravind Jugnauth a présenté les candidats de la circonscription. Il s’agit de l’avocat Manish Gobin et de Menon Murday, ancien président de la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF). Certains activistes ont haussé le ton en entendant le nom de Menon Murday. On lui reproche de n’avoir rien fait pour la région. Les partisans du MSM n’apprécient guère plus l’évincement de Brenda Thanacoodee, qui était sur le terrain depuis le mois de juillet. Par ailleurs, il nous revient que des activistes ont aussi contesté le candidat musulman qui devait être présenté à l’électorat du N° 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac) dans la soirée.
Ce congrès avait pourtant tous les éléments nécessaires pour être une réussite. Le Mohall Hall était plein à craquer et la foule était réceptive aux discours des différents intervenants. Mais l’ambiance a vite dégénéré lorsque Pravind Jugnauth a présenté les candidats de Rivière-des-Anguilles/Souillac. Certains partisans ont protesté en entendant le nom de Menon Murday, ancien président de la MTTF. « Menon Murday n’a rien fait pour notre région lorsqu’il était président de la fédération. Qui plus est, ce n’est pas juste envers Brenda Thanacoodee qui a quitté son enfant pour mener campagne sur le terrain depuis le mois de juillet », dit un des partisans mécontents.
Brenda Thanacoodee, qui est originaire de Souillac, avait en effet été pressentie pour être candidate dans un premier temps aux côtés de Soorooj Phokeer. Interrompu par les contestataires alors qu’il s’adressait à l’assistance, Menon Murday a tenté tant bien que mal de se justifier. « Je sais que je suis nouveau ici, mais j’ai fait du travail social », devait-il déclarer, racontant au passage l’histoire d’une fille issue d’une famille très pauvre qu’il avait aidée pour ses études. Mais les partisans en colère ne voulaient rien entendre, mettant même en doute ce témoignage.
Le leader du MSM, Pravind Jugnauth, visiblement agacé, a essayé en vain de leur faire entendre raison. Finalement, il s’est engouffré dans sa voiture en déclarant « pa pou kapav, pa pou kapav » à la requête des partisans, qui n’ont pas caché leur déception. « On ne peut nous prendre un Lutchmeenaraidoo pour nous envoyer des candidats qui ne font pas le poids face à l’adversaire », pouvait-on entendre. Certains laissaient apparaître leur préférence pour Coomaren Chetty, le candidat du PMSD au N° 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes). D’autres encore évoquaient la nécessité d’un « coup d’État » pour faire partir Menon Murday du N° 13, avançant même que « si pa tir Menon Murday isi, mo al fer kanpagn pou Sithanen aster lamem ».
Cependant, contactés ce matin, les activistes concernés semblaient revenus à de meilleurs sentiments et nous ont déclaré qu’ils réfléchissaient à la marche à suivre.
Par ailleurs, le troisième candidat de l’Alliance Lepep n’a pas été présenté hier, contrairement à ce qui était prévu. Selon le profil ethnique de la circonscription, celui-ci est généralement un musulman. Or, il nous revient que des partisans musulmans auraient manifesté leur mécontentement au sujet de la personne choisie. Ce qui a poussé Pravind Jugnauth à demander « encore un peu de patience » pour le troisième candidat.
Autrement, le congrès s’était déroulé dans une bonne ambiance avant l’annonce des candidats. Pravind Jugnauth est revenu sur les mesures annoncées par l’Alliance Lepep, dont une augmentation de différentes pensions, la baisse du prix de l’essence et du diesel, la révision du permis à points et une commission d’enquête sur le trafic de drogue, entre autres. Il a aussi parlé du « complot » entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam pour « amender la Constitution à leur avantage ».
Le leader du MSM a également parlé de la « claque de l’Inde au gouvernement mauricien » quand la ministre des Affaires étrangères indienne, Sushma Swaraj, a accepté de le rencontrer. Il est aussi revenu sur la teneur de sa lettre au Premier ministre indien, Narendra Modi. « Je lui a fait comprendre que le contrat pour le métro léger ne pouvait être signé étant donné que l’assemblée avait été dissoute. M. Modi lui-même est contre la corruption et il a bien accueilli ma lettre ».
Vishnu Lutchmeenaraidoo et les autres intervenants sont eux revenus sur la « politik dominer » de Rama Sithanen en tant que ministre des Finances. « Lion inn avoy zot Misye Tax, zot bizin donn li enn leson », ont-ils soutenu, tout en invitant les partisans à voter bloc et non pas « koupe transe ».
À signaler que Sir Anerood Jugnauth, annoncé comme intervenant hier, n’a finalement pu faire le déplacement, étant pris ailleurs.

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