André Sunassee : « Le Père Laval, un Noir parmi les Noirs, un esclave parmi les esclaves »

155 ans après sa mort, l’image du Père Jacques Désiré Laval domine le paysage mauricien, à l’occasion du pèlerinage du Père Laval les 7 et 8 septembre prochains ainsi que durant la visite du Pape François le 9. André Sunassee, prêtre et directeur du pèlerinage depuis trois ans, explique pourquoi, aujourd’hui encore, le Père Laval est l’apôtre de l’Unité des Mauriciens. Il nous rappelle comment de son vivant, il était « un Noir parmi les Noirs, un esclave parmi les esclaves » et les difficultés auxquelles il était confronté face aux mentalités qui prévalaient jadis. Pour lui, le pèlerinage au tombeau du Père Laval a débuté au lendemain de la mort de ce dernier.

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La visite du pape bouleversera l’organisation du pèlerinage cette année. Pouvez-vous nous en parler ?

Les préparatifs vont bon train. Il y a eu cette année de gros travaux d’aménagement dans la cour de l’église, dans les alentours du caveau, dans le caveau et sur les routes dans les environs de l’église. Le pèlerinage ainsi que la visite du Pape seront deux grands événements que connaîtra le pays cette année. Vu que le caveau sera interdit au public le 9 septembre en raison de la visite du pape, on a eu à repenser le pèlerinage dans son ensemble. Comme vous le savez déjà, le pèlerinage aura lieu le 7 et le 8 septembre. Par conséquent, les pèlerins commenceront à marcher le 7 septembre au matin. On a également décalé l’horaire des messes d’une demi-heure. La première messe sera célébrée à 17h30 au lieu de 18h à l’intérieur de l’église. La grand-messe qui sera célébrée par le cardinal Maurice Piat et qui sera le point de convergence des marcheurs venus de tous les coins de l’île aura lieu à 20h. Elle sera animée par le groupe Zezi Vre Zom qui célèbre son dixième anniversaire d’existence. Les membres de ZVZ seront accompagnés de leur famille, leur épouse et leurs enfants. Une dernière messe sera célébrée pour les pèlerins à 22h30 et prendra fin vers minuit. Les pèlerins auront la possibilité de se rendre au caveau jusqu’à 1h du matin. C’est un des plus gros changements prévus cette année : pour la première fois dans les annales, le caveau sera fermé à partir de 1h du matin. Nous avons engagé un millier de volontaires pour travailler pour le pèlerinage pendant toute la journée du 7 septembre. Beaucoup travailleront également lors de la visite du pape et devront être à pied d’œuvre le 9 septembre au matin. On veut leur donner un temps de repos. Le caveau rouvrira ses portes à 5h30 le matin. Les pèlerins auront une première messe le dimanche 8 septembre à 6h. Par la suite, les messes seront dites toutes les deux heures et un autre grand changement est que la dernière messe sera dite à 16h. Il n’y aura pas de messe à 17h. Les pèlerins auront un peu plus d’une heure pour se rendre à l’intérieur du caveau qui sera fermé à partir de 18h. Dès ce moment, il sera placé sous le contrôle de la force policière chargée de la sécurité du pape jusqu’au départ de ce dernier le lendemain dans l’après-midi du 9 septembre.

Depuis quand y êtes-vous affecté ?

Je suis à Sainte-Croix depuis trois ans et je succède au père Bernard Hym comme prêtre et directeur du pèlerinage et qui a fait ce travail pendant trois ans. Je dois vous avouer que je suis très frappé par cette affluence de pèlerins qui défilent toutes la journée et qui ont toujours des témoignages de grâces et de remerciements. Ils témoignent toujours que le père Laval les a guéris ou les a transformés, leur a donné la paix au cœur. À vrai dire, le père Laval n’est jamais seul dans son caveau. Il y a au moins un millier de personnes qui passent chaque jour. Elles viennent en pèlerinage chaque jour à partir de 5h. Beaucoup sont présents dès l’ouverture des portes du caveau. C’est la première fois que je vois un Mauricien symboliser à ce point l’unité du peuple mauricien. Je reçois les Mauriciens de toutes les cultures et de toutes les religions. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les mettre à l’aise, les accueillir et nous prions avec eux. Les hindous prient à leur manière. Pour eux, le père Laval est un vrai gourou. Ils croient en la réincarnation, et pour eux, le père Laval peut être la manifestation d’un dieu hindou de par sa façon de faire, sa générosité et sa proximité. Dans mes conversations avec eux, je comprends qu’ils considèrent le père Laval comme celui qui a atteint le nirvana. Il est une “atma”, une grande âme. En venant au caveau, ils cherchent la bénédiction du père Laval. Pour les musulmans également, c’est un saint homme qui a été accueilli par Dieu.

Le Père Laval est considéré comme l’apôtre de l’unité mauricienne. C’est un titre bien mérité. Il est comme un père spirituel. Lorsque les chrétiens et les frères des autres religions sont en face de ce papa qui accueille leurs souffrances, leurs doléances, leur pauvreté, leur tristesse et leur joie, cela crée une fraternité culturelle au sein de cette population multireligieuse, multiethnique est multiculturelle.

Il est toujours bon de rappeler qui est le Père Laval. Pouvez-vous nous en parler ?

Jacques Désiré Laval vient d’un petit village de la vallée de l’Eure, précisément à Croth, dans la région de Normandie en France. Il est né dans une famille humble le 18 septembre 1803. Il a grandi avec ses parents. Il avait onze ans à la mort de sa mère. Il vient d’une famille qui a initié ses enfants à la foi. Jacques Désiré Laval vivait sa vie comme tous les jeunes. Il s’amusait comme tous ceux de son âge, fréquentait les bals et les discothèques et avait même sa copine. Il voulait être prêtre, mais est devenu médecin. Il a travaillé en France pendant quatre ans. En tant que médecin, il a toujours été aux côtés des plus pauvres en leur donnant des consultations gratuites. Il a été guidé par son oncle qui était abbé, il a pris conscience des conditions difficiles dans lesquelles vivaient les gens à cette époque. Une chute de cheval qui aurait pu être mortelle est venue s’ajouter à sa prise de conscience, à une remise en cause de la vie qu’il menait et a mené à sa reconversion. Il était convaincu que c’est Marie qui l’avait sauvé de cet accident. Il se sentit appelé. Après mûre réflexion et des recherches, il a confirmé ses désirs d’être prêtre, il est parti à Paris pour des études sacerdotales. Il est entré au séminaire Saint-Sulpice et a été ordonné prêtre.

Comment est-il devenu missionnaire ?

Une fois devenu prêtre, l’abbé Laval était dans sa paroisse de Pinterville. Il reçoit un jour la visite de très bons amis séminaristes qui rentraient d’un pèlerinage. Ce sont eux qui lui racontent qu’il y a un certain père François Libermann qui a l’intention de fonder une congrégation de missionnaires afin d’envoyer des prêtres dans les colonies. En vérité, ce sont le père Levavasseur de La Réunion et le père Tisserand de Haïti qui étaient venus avec le père Libermann pour lui dire qu’il fallait faire quelque chose parce que dans les colonies comme La Réunion, Haïti ou Maurice, il y avait beaucoup de pauvres et de Noirs qui étaient très mal considérés. C’est donc grâce à ses amis du séminaire qu’il découvre la congrégation du Saint-Coeur de Marie qui a été créée par le père Libermann en 1841. Laval a donc été parmi les premiers prêtres à se joindre à cette congrégation. Après quelques mois de noviciat afin de s’initier à cette congrégation, il a été envoyé à Maurice où Mgr Collier, nommé vicaire apostolique de l’île Maurice, accepta ses services pour l’apostolat des Noirs récemment affranchis de l’esclavage. Il arriva le 13 septembre 1841. Il avait 38 ans. Il reçut la charge de la Mission des Noirs. C’est ainsi que le Père Laval entre en contact avec une population d’affranchis qui baigne dans la misère. Ces affranchis étaient traités comme des bêtes et vivaient dans une situation pire que celle qu’ont connue les Chagossiens après le débarquement à Maurice. La population blanche d’alors traitait ces affranchis comme les derniers des derniers et ne s’occupait pas d’eux. Les prêtres blancs de la colonie ignoraient totalement cette population noire qui ne connaissait rien à la religion et à la parole de Dieu. Pour le Père Laval, c’était une situation très pénible et il s’est mis au niveau de ces affranchis. Il se mit à apprendre le créole, écrivit un catéchisme de base en créole et repéra parmi les esclaves, définitivement affranchis par les autorités britanniques le 1er avril 1839, le petit groupe de ceux qu’il pourrait former pour qu’ils deviennent ses aides. Aujourd’hui, la mission nous interpelle, on parle de Cléopas et se penche sur comment catéchiser les gens, la vocation de laïcs. Or le Père Laval avait déjà fait tout cela lors de sa formation. Ce qui nous frappe aujourd’hui, c’est le respect qu’il avait pour ces Noirs. Il refusait de parler le français qui était la langue de la classe supérieure à Maurice pour parler le créole.

Le Père Laval a pris donc à contre-pied le clergé d’alors ?

Exactement. Lorsqu’il catéchise les Noirs qui étaient des serviteurs dans les maisons des bourgeois, il se trouve, dans de nombreux cas, que ce sont ces mêmes serviteurs qui ont enseigné à leur patron le signe de croix et qui leur demandaient d’aller à la messe.

De nombreux témoignages indiquent que ces Blancs n’étaient pas satisfaits de la proximité du Père Laval avec les affranchis. On disait qu’il les côtoyait trop. Les prêtres venus de France ne comprenaient pas comment le Père Laval abandonnait les Blancs pour s’occuper des Noirs. Il disait une messe à midi à l’intention des Noirs qui commençaient à entrer dans l’église. Cela ne plaisait pas aux Blancs. À l’époque, il y avait des choses très frappantes. Par exemple, pour le vendredi saint, il y avait une croix en or pour la célébration à l’intention de la population blanche et une croix en bronze pour la population noire. Cela avait révolté le Père Laval. Il a eu à surmonter beaucoup de problèmes et l’opposition de la population blanche.

L’action du Père Laval s’inscrivait-elle dans une démarche de conversion ou d’humanisation ?

D’humanisation, évidemment. Dans sa façon de faire, Laval agissait comme un père pour ces personnes. Lorsqu’on parle de père, il y a automatiquement une filiation. Il ne faut pas oublier que parmi ces Noirs, il y avait des hindous, des musulmans, les affranchis venus de Madagascar, du Zimbabwe, du Sénégal. Il y avait une violence et des tensions entre eux, et la population noire était divisée. Il y avait une grande différence entre eux. C’est le Père Laval qui a engendré une certaine fraternité entre eux. Cette fraternité s’est construite et a permis d’amener une certaine unité dans la population des affranchis qui était divisée.

Le fait est que les prêtres blancs de la colonie n’ont jamais été aussi proches des Noirs comme l’a été le Père Laval. Ce qui amène les Noirs à se demander comment un Blanc peut-il être de leur côté. C’est cela qui fait la grandeur du Père Laval. Mais, lui, il était un des leurs. Comme le disait saint Paul, il était juif parmi les juifs, grec parmi les Grecs. Le Père Laval était noir et esclave parmi les Noirs et les esclaves. C’est cela qui a créé l’attachement de la population à lui. Il pratiquait ce que le pape demande de faire dans l’église d’aujourd’hui. Il était déjà dedans. Il était missionnaire.

Cela me ramène à ma mission au Pakistan où j’ai travaillé pendant 12 ans avec les intouchables. Je suis parti en 1993, j’ai travaillé pendant huit ans dans le désert avec les intouchables, une population hindoue semi-nomade qui vit dans le désert et qui est victime de discrimination sur tous les plans. Ils doivent se retirer dans le fin fond du désert pour se protéger contre l’hostilité de la population majoritaire. Lorsque je suis arrivé dans ces villages où vivaient les Marwari Dheell, j’ai ressenti la même chose que le Père Laval lorsqu’il est arrivé à Maurice. Le fait d’avoir été intouchable parmi les intouchables m’a fait beaucoup de bien. Cela m’a permis de développer beaucoup d’attachement avec ces personnes. J’ai été très inspiré par le Père Laval.

À quel moment avez-vous été frappé par le Père Laval. Est-ce après votre ordination ?

Bien avant. Je suis entré dans la congrégation du Saint-Esprit avec l’idée de me rendre en Afrique. J’ai été au Sierra Leone pendant cinq mois. En retournant, je me suis arrêté au Sénégal et je me suis arrêté dans une brousse où j’ai terminé mon cycle de recherche. J’ai été très frappé par la misère sur le continent. Je m’étais dit comment faire pour retourner en Afrique C’est ainsi que je me suis engagé dans les actions missionnaires. Il y avait beaucoup de spiritains aux Sierra Leone et mon rêve était d’y retourner. Finalement, jamais je ne suis retourné. On m’a demandé au Pakistan. Ce que j’ai accepté parce que l’obéissance fait partie de mon engagement. Je ne regrette pas. La mission au Pakistan m’a façonné. Ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce au temps que j’ai passé avec les Marwari Dheell.

Pour en revenir à la mission du Père Laval comme je vous l’ai dit, il était l’apôtre de l’unité mauricienne. On dit ici que « dan so kafe pena triaz, li pa get ras ou kominote ou kouler ». Il accueille tout le monde. Son charisme permet de mettre les gens ensemble. Aujourd’hui encore, c’est une figure qui fait l’unanimité.

Pendant les 23 années à Maurice, il n’est jamais reparti dans son pays natal. Il a tout consacré au service des plus pauvres. Tous ses biens et son héritage ont été légués à la Congrégation du Saint-Esprit. Tout ce qu’il recevait de France, il le consacrait aux pauvres. Il menait une vie d’ascète et ne mangeait presque pas. Il se réveillait très tôt le matin. Après son oraison, il préparait la messe. Il visitait la prison qui se trouvait à côté de la municipalité. Il allait prier. Il rassemblait les gens pour enseigner le catéchisme. Dans l’après-midi, il rassemblait quelque 200 personnes pour leur formation. Il a fait un grand travail de catéchèse.

Le père Laval savait également rendre les gens responsables. Il ne pratiquait pas une pastorale paternaliste. Avant la fondation de la société Saint Vincent de Paul, il a aidé les affranchis à mettre en place des quêtes de solidarité afin d’aider ceux qui étaient dans le besoin. Cette caisse était gérée par les gens eux-mêmes

On raconte que ses funérailles avaient rassemblé une foule considérable…

C’est vrai. À sa mort, la foule qui suivait son cercueil depuis la cathédrale était estimée à 40 000 personnes. Il est bon de savoir que le corps du Père Laval n’a jamais quitté Sainte-Croix depuis sa mort le 9 septembre 1864. Les rumeurs veulent que son corps se trouve à Rome. C’est faux. Son cercueil a été ouvert 59 ans après sa mort en 1923 en marge de la procédure de sa béatification, en présence de Mgr Murphy, évêque de Port-Louis. Son plus grand désir a toujours été que son corps soit enterré à Sainte-Croix bien qu’il passât son temps à la Cathédrale. Son corps a été replacé dans un cercueil plombé qui a été placé dans un sarcophage en pierre dans le premier caveau. À l’époque, le caveau était très petit, seules six personnes pouvaient y entrer ensemble. Il faut faire ressortir que ce caveau n’avait pas été construit pour cultiver une odeur de sainteté, ni pour développer un culte, des rites ou des gestes superstitieux. C’est un sentiment de respect pour ceux qui venaient y manifester leur reconnaissance envers le défunt missionnaire.

C’est à l’intérieur de ce caveau que M. Edgar Beaubois a été guéri instantanément le 17 juillet 1923. Il était atteint d’un eczéma purulent. Il était entré dans le caveau la tête recouverte d’une serviette. Après le départ de ceux qui l’accompagnaient, il a enlevé la serviette pour le passer sur tombeau du Père Laval avant de la remettre sur sa tête. Mais lorsqu’il a enlevé la serviette, son visage était complètement guéri. Si le Père Laval continue à attirer les pèlerins aujourd’hui encore, c’est parce qu’il est à leur écoute et qu’il intercède pour eux auprès de Dieu, notre père.

D’ailleurs, au lendemain de sa mort les gens ont commencé prier sur sa tombe. C’est à ce moment-là qu’à commencé le pèlerinage du Père Laval. Ce qui  amené la construction du premier caveau.

Combien de caveaux y a-t-il eu ?

Il y a eu un premier caveau construit grâce à la contribution des Mauriciens et des autorités diocésaines et qui a été ouvert en 1870. Un deuxième caveau a été construit en 1965 après le passage du cyclone Carol, qui avait démoli l’église de Ste-Croix, une œuvre du Père Laval. Un autre caveau a été érigé en même temps que l’église actuelle. Il pouvait accueillir jusqu’à 100 personnes. Finalement à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa mort, un nouveau caveau a été construit. Il a été dessiné par Sylvie de Leusse et le père Bernard Hym. Le deuxième caveau, conçu par M.Boullé, a été intégré dans la construction du nouveau caveau.

Si le père Laval était là aujourd’hui quel aurait été son engagement?

Difficile à dire. Mais au vu de la situation actuelle, il se serait engagé pleinement dans la lutte pour une meilleure vie, pour le bonheur de tous. Pour lui c’est le pauvre qui est roi. Il aurait participé aux efforts pour faire sortir les gens de la misère matérielle et spirituelle et contre la dépendance de la drogue également.

Comment se présente la visite du Pape à Ste-Croix?

Ste-Croix est le lieu où un grand nombre de personnes pourront voir le Pape de près. Il est attendu au croisement de l’allée Père Laval vers 16h. Il passera de sa voiture pour prendre le papamobile. Ensuite, il empruntera l’allée Père Laval. On souhaite que les personnes présentes soient munies de palmiers, de drapeaux mauriciens ou de ceux du Vatican.

Le Pape se dirigera vers le caveau. Il s’arrêtera devant l’église où une centaine d’enfants acclameront un chant de bienvenue. Deux prêtres, à savoir le père Lélio Prudence, curé de la paroisse, et moi-même, accueilleront le pape. Il se dirigera vers le caveau où, à l’entrée, une famille lui offrira un bouquet de fleurs comme celui que les pèlerins déposent au caveau. S’y trouveront des prêtres spiritains, quelques laïcs ainsi que quelques malades, des victimes de la drogue et leurs parents. Après un temps de prière et de méditation, le pape rencontrera d’autres malades ainsi que les familles représentant l’arc-en-ciel mauricien avant de repartir.

Dans la cour nous permettrons à quelque 2 000 personnes d’entrer dans la cour de l’Église. Une fois entrées, elles ne pourront sortir. Ils sont invités, par conséquent, à apporter de quoi manger et de quoi boire. Des écrans seront installés le long de l’allée Père Laval pour la messe et la visite du Pape.

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