Angola Connection – L’ICIJ expose l’axe Quantum Global-KPMG

  • L’International Consortium of Investigative Journalists a publié hier des documents financiers sur la compagnie Capoinvest Ltd, hébergée par la banque AfrAsia
  • Carlos Lopes d’Angolan Sovereign Wealth Fund: “Angola seeks closer cooperation with Mauritius’s financial regulatory body”

Une nouvelle série de documents a été publiée hier soir par l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) et signée par le journaliste américain, Will Fitzgibbon. La teneur des révé- lations met en avant la relation entre la firme d’experts-comptables, KPMG, et la compagnie de Jean Claude Bastos de Morais, Quantum Global. En toile de fond, l’un des comptes gelés, soit celui de Capoinvest Ltd, qui se trouve à la banque AfrAsia. Entre-temps, une mission de l’Angola Sovereign Fund Wealth, dirigée par le nouveau patron, l’ancien ministre ds Finances, Carlos Lopes, devait arriver à Maurice, hier, pour des consultations avec les autorités mauriciennes, dont la Financial Services Comission, la Financial Intelligence Unit et l’Independent Commission Against Corruption(ICAC) suite au gel de 91 comptes bancaires d’un montant variant entre Rs 25 milliards et Rs 30 milliards.

- Publicité -

Avant son départ d’Angola pour Maurice, en début de semaine, Carlos Arlberto Lopez, devait confirmer que “Angola seeks closer cooperation with Mauritius’s financial regulatory body. The trip is aimed at exchanging information with the authorities of Mauritius and informing them about Angola’s investigations perspective and the strategy of allocating its funds.”

L’Angola veut assurer le contrôle de la gestion de ses ressources financières de l’ordre de trois milliards de dollars (Rs 100 milliards). Calos Lopes a ajouté que “ the Sovereign Fund’s organizational structure ensures that appropriate review mechanisms are in place through the adoption of good practice at the global level.”

Selon l’article publié sur le site web de l’ICIJ, la firme KPMG a travaillé avec Jean Claude Bastos de Morais et Quantum Management à Maurice. Ainsi, des dizaines de millions de dollars ont transité entre l’Angola et Maurice, mais aussi au-delà. L’ICIJ avance que « Quantum Global a établi sept entités à Maurice pour gérer des milliards de dollars au nom du fonds du gouvernement angolais après que des propositions similaires à Jersey et à l’île de Man ont été rejetées ou abandonnées ». L’ICIJ ajoute que l’homme d’affaires Bastos et Quantum Global, comme beaucoup d’autres acteurs offshore, ont « bénéficié de relations étroites » avec des avocats et des banquiers ainsi qu’avec le géant de la comptabilité KPMG.

La publication de l’ICIJ aborde cette fois le cas de la compagnie Capoinvest. Selon l’ICIJ, « la Cour suprême de Maurice a gelé un compte auprès de la Mauritius Commercial Bank (MCB), deux comptes auprès de la State Bank of Mauritius (SBM) et 22 comptes à AfrAsia Bank Mauritius avec le numéro 19 de la liste des comptes bancaires d’AfrAsia comme étant celui de la société Capoinvest Limited, des îles Vierges britanniques ».

D’après l’article du journaliste Will Fitzgibbon, en 2015, AfrAsia avait proposé à Capoinvest Limited d’ouvrir un compte bancaire à l’île Maurice, selon les courriels de Paradise Papers. Le fonds d’investissement du gouvernement angolais a, par la suite, versé USD 20 millions pour acquérir des actions de cette société.

L’ICIJ avance aussi que le bureau de KPMG à Maurice a donné des conseils sur les structures fiscales et a aidé à structurer les actifs offshores de Quantum Global de même que les sociétés auditées pendant des années. Des informations établies selon des courriels, des relevés bancaires et des rapports financiers qui émanent des Paradise Papers. Sollicité par le consortium, KPMG a déclaré être « incapable de commenter » sur sa relation avec Bastos et a refusé de répondre aux questions sur l’enquête de Maurice, confirmant toutefois qu’il avait été auditeur de deux fonds Quantum Global.

Les Paradise Papers révèlent également que KPMG avait accepté de travailler avec Bastos et Quantum Global, alors même que d’autres spécialistes offshores de Jersey et de l’île de Man avaient trouvé que son activité angolaise était « trop risquée ». Selon l’ICIJ, vers fin 2011, les conseillers de Bastos avaient contacté le cabinet d’avocats offshore Appleby à Jersey et à l’île de Man. Cela dans le but d’aider l’entrepreneur angolaissuisse à mettre en place une socié- té offshore pour gérer ses impôts et ses intérêts dans Quantum Global. Toutefois, un employé du bureau d’Appleby à Jersey avait émis des réserves. « Nous aurions besoin de comprendre la source de la richesse et la source des fonds », avait écrit l’avocat à ses collègues dans un courriel. En réponse, un employé d’Appleby en Suisse a suggéré que la relation étroite de Bastos avec KPMG était « un bon signe ».

En plus de travailler pour Quantum Global, KPMG a également été conseiller fiscal personnel de Bastos, selon un courriel dont dispose l’ICIJ.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -