APRÈS SUMPUTH ET SANSPEUR : Bérenger veut connaître les émoluments d’autres grosses légumes du gouvernement MSM/ML

Même si les rémunérations de plus de Rs 300 000 mensuellement de Vijaya Sumputh et de près de Rs 500 000 de Gérard Sanspeur sont connus, Paul Bérenger, leader du MMM, estime que le summum n’est pas encore atteint. Il s’insurge, à cet effet, contre le refus du gouvernement de révéler les émoluments mensuels que perçoivent certaines autres grosses légumes du gouvernement MSM/ML oeuvrant dans des corps parapublics et autres compagnies à capitaux d’Etat. A l’exemple, dit-il, du Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT), Sherry Singh dont le pay packet mensuel, selon le leader des mauves, « doit dépasser Rs 1 million ». Paul Bérenger indique que le MMM se joint au PTr et au PMSD pour demander au Premier ministre, Pravind Jugnauth, de suivre l’exemple de son homologue britannique, Theresa May, et rappeler le pays aux urnes en vue de la tenue de législatives anticipées. « Qu’il fasse preuve, pour une fois, de courage et de dignité», dit-il. Dans ce même contexte, le leader des mauves affirme une fois encore que, comme en 2010, le MMM se présentera seul à de nouvelles élections générales que celles-ci aient lieu « dans trois mois ou dans six mois ». Tout en soutenant qu’il convient de « changer le pays en profondeur », il donne particulièrement rendez-vous aux jeunes à Rose-Hill pour le meeting du 1er mai de son parti.
Paul Bérenger précise que c’est avec lui comme candidat au poste de Premier ministre pour cinq ans que le MMM s’apprête à se présenter à de nouvelles élections. Une décision unanime de ses collaborateurs à la tête du parti, indique-t-il, même s’il assure qu’il aurait, lui, personnellement souhaité que le MMM se présente davantage, « comme une équipe » à de nouvelles consultations. La raison : ne pas donner le sentiment qu’il tient coûte que coûte à être Premier ministre pour cinq ans. « Mais notre choix est fait et, en temps et lieu, nous verrons qui présenter comme candidat au poste de vice-Premier ministre », dit-il.
Commentant le déroulement des travaux parlementaires, Paul Bérenger dit « malheureusement » constater que la démocratie parlementaire continue, selon lui, à être bafouée « avec la complicité de la Speaker ». Il accuse, en effet, la présidente de la Chambre de recourir à des subterfuges dans sa manière de présider les travaux. Le leader du MMM rend, ainsi, Maya Hanoomanjee responsable du fait que pour la séance inaugurale de la nouvelle session en cours, seulement quatre interpellations toutes inscrites au nom du député de la majorité, Soodesh Rughoobur, ont pu être traitées lors du Prime Minister’s Question Time (PMQT).
« Sanspeur insulte les petits salariés »
Il s’insurge d’autant plus que pour la dernière séance de mardi dernier, la Speaker se serait montrée, selon lui, tellement indulgente envers le Premier ministre que ce dernier a pris tout son temps pour répondre en longueur aux premières interpellations qui lui étaient adressées. Si bien que, dit-il, seulement trois questions parlementaires ont été répondues alors que le temps imparti pour le PMQT s’était écoulé. Paul Bérenger, qui prévoit que Maya Hanoomanjee, ne sera plus Speaker de l’Assemblée nationale une fois que de nouvelles élections générales auront été organisées, trouve que cette dernière est « bien partie pour entrer dans l’Histoire comme l’un des pires présidents de la Chambre législative ».
Abordant le cas du conseiller spécial du Premier ministre, Gérard Sanspeur, le leader du MMM indique qu’en sus de ses salaires avoisinant les Rs 500 000 mensuellement et des quinze missions qu’il a effectuées en deux ans, son parti veut, maintenant, connaître le montant de tous les per diem dont ce dernier a, jusqu’ici, bénéficié. Paul Bérenger critique aussi ce qu’il juge être « l’arrogance des commentaires » du conseiller spécial de Pravind Jugnauth pour justifier ses gros salaires. Des propos qui, pour lui, constituent « une insulte aux petits salariés ». Paul Bérenger trouve aussi que le conseiller spécial « pèche par manque de modestie » quand il insiste sur ses « grandes compétences». « Les personnes réellement compétentes n’éprouvent pas le besoin de le faire savoir », fait-il remarquer. 
Mais, concède le leader des mauves, avec les salaires désormais connus des Vijaya Sumputh et autres Gérard Sanspeur, « le summum est loin d’être atteint ». Il s’élève, à ce propos, contre le refus du gouvernement de révéler, de la même manière, les salaires princiers des responsables des corps parapublics et autres compagnies à capitaux d’Etat dont, en premier lieu, celui du Chief Executive Officer de Mauritius Telecom (MT), Sherry Singh. Selon le leader du MMM, en effet, ce dernier doit bien toucher « au-delà de Rs 1 million mensuellement. Et il y a bien des Shery Singh et Gérard Sanspeur en poste ».
Paul Bérenger revient sur le cas de la conseillère de la présidence malgache, Claudine Razaimamonjy qui a trouvé refuge à Maurice, alors qu’étant sous le coup d’enquêtes pour malversations alléguées dans son pays, elle n’était pas en droit de quitter le territoire malgache. « Ce scandale continue de faire grand fracas à Madagascar », explique le leader des mauves. Il soutient qu’un jet privé spécialement affrété ne pourrait ainsi atterrir aussi facilement à Plainsance sans autorisation venant d’en haut.
« Il faut bien que les autorités aéroportuaires aient eu l’autorisation nécessaire du Premier ministre ou du ministre mentor pour que cet avion privé puisse atterrir », soutient-il. Le leader du MMM souhaite, dorénavant, que l’interpellation parlementaire inscrite à ce propos au nom du député MMM, Veda Baloomoody, puisse être abordée mardi prochain dans la tranche des questions adressées au Premier ministre.
L’affaire Gunness: « Coup monté »
Paul Bérenger qualifie, par ailleurs, de « véritable coup monté » la charge provisoire retenue par la police contre le secrétaire général du MMM, Ajay Gunness, accusé d’avoir fait obstruction à une enquête policière pour une affaire alléguée de conduite sous influence de l’alcool dans laquelle est impliquée son beau-frère. Il s’étonne, notamment, qu’entre le moment de l’incident et l’heure à laquelle une entrée a été faite au poste de police de Flic-en-Flacq, il y a une différence de trois longues heures. Le leader du MMM parle aussi, dans ce cas, « d’utilisation abusive du recours à une charge provisoire comme sous le précédent gouvernement Ramgoolam ».
Paul Bérenger rappelle les engagements formels pourtant pris par le gouvernement du jour en vue de mettre un terme à des poursuites sous accusation provisoire. Il rappelle comment l’actuel Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait, lui-même, dû faire face à une charge provisoire sous le gouvernement Ramgoolam. « Emu par la peine qui se lisait sur le visage de ses enfants traumatisés, j’étais alors  personnellement intervenu en débarquant aux Casernes centrales », se rappelle-t-il.
Le leader du MMM explique qu’Ajay Gunness avait proposé aux dirigeants de son parti qu’il se mette en congé politique jusqu’au 24 mai quand ses avocats contesteront en cour en charge provisoire retenue contre lui. Toutefois, explique-t-il, le Bureau politique des mauves convaincu qu’il s’agit d’un « véritable coup monté » et d’un « abus dans l’utilisation de la charge provisoire » a exprimé sa « totale solidarité » au secrétaire général du MMM.
En matière d’abus, Paul Bérenger ajoute à cela la toute récente décision des mairies de réclamer au MMM Rs 1000 pour chaque banderole installée dans les villes dans le cadre du rassemblement du 1er-Mai. D’où son appel pour que l’on vienne dire à Rose-Hill le jour de la Fête du Travail : « Non à toute forme de dominère. »
Répondant aux questions, le leader du MMM explique qu’il est une pratique largement répandue dans le monde démocratique qu’un président ou une présidente de la République bénéficie d’immunité contre toute poursuite judiciaire durant tla période de son mandat présidentiel. Cela dit, Paul Bérenger se dit « peiné » qu’en dépit des appels à la démission qui lui ont été faits, Mme Ameenah Gurib-Fakim s’obstine à demeurer en fonction. Aussi, pour lui, la dernière demande du leader de l’opposition, Xavier Duval, pour qu’un président ou une présidente de la République ne bénéficie plus d’une telle immunité contre toute poursuite « est une autre façon élégante de demander à Mme Gurib-Fakim de partir ».
Paul Bérenger qui dit suivre avec intérêt l’élection présidentielle française dont le premier tour a lieu ce dimanche, de même que les législatives anticipées en Grande-Bretagne annoncées pour le jeudi 8 juin, regrette le nouvel attentat de jeudi soir sur les Champs Elysées à Paris qui a coûté la vie à un policier. Il estime, néanmoins, « contrairement au président américain, Donald Trump », que cet attentat « ne changera pas grand-chose » au résultat de ce premier tour du scrutin. Cela dit, le leader du MMM s’abstient, quand même, à émettre un pronostic quant à qui l’emportera disant « laisser le soin à la démocratie française de s’exprimer ».

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