Arrestation du chauffeur de la Jeep « Born to Fly »

Le cas de Hit and Run sur la Nationale, à 10 h 30, hier, ayant coûté la vie au sergent Roopsing Gunowa, âgé de 42 ans, habitant Vallée-des-Prêtres, est sur le point d’être élucidé. Les limiers de la CID de Port-Louis, agissant sur la base de certaines informations, ont pu identifier la Jeep de couleur noire avec un design de zébra sur les deux flancs et ont procédé à la saisie du véhicule et l’arrestation du propriétaire dans la région de Rivière-Noire après une nuit de filature.
Le chauffeur, Nicolas Falcou, un ressortissant français, placé en état d’arrestation depuis ce matin, rejette les accusations portées contre lui selon lesquelles il a été l’auteur de cet accident mortel sur la Nationale.
D’autre part, le Premier ministre suppléant, Xavier-Luc Duval, s’est rendu à Vallée-des-Prêtres, hier après-midi, en signe de solidarité avec la famille endeuillée du sergent tué dans cet accident de la route.
Depuis cet accident hier, des témoins oculaires, notamment des chauffeurs de véhicules, s’orientant vers Port-Louis ou qui ont été doublés par cette Jeep de couleur noire et au design unique frappé du slogan Born To Fly à deux endroits, avaient donné des indications sur le signalement de ce chauffeur. Vu que le suspect est très bien connecté politiquement et que la victime n’est nulle autre qu’un sergent affecté à la Traffic Branch de la police, les enquêteurs de la CID de Port-Louis Sud préfèrent procéder par étapes dans le cadre de ce qui pourrait se développer en une High Profile Probe.
Des témoins, qui étaient venus de l’avant depuis hier, suite à l’appel à témoins lancé par les autorités, ont confirmé formellement la présence de ce véhicule particulier sur ce tronçon de la Nationale peu avant l’accident mortel. Au moins un d’entre eux, qui voyageait dans une des voitures doublées par la Jeep Born To Fly, a identifié formellement le Français Nicolas Falcou comme étant le chauffeur. C’est ce qu’elle a déclaré aux enquêteurs de la police en fin de matinée.
« Le chauffeur de ce véhicule de couleur noire avec un design de zébra montrait des signes d’impatience et d’irritation au volant de son véhicule alors que les autres chauffeurs faisaient preuve de prudence à l’approche de l’entrée de la capitale. Il a doublé ma voiture de même que deux autres avant de se rabattre à gauche. Pendant quelques instants, il s’était placé derrière la motocyclette du sergent de police », raconte un des chauffeurs, qui a assisté impuissant aux zigzags de ce chauffeur, proche d’une importante personnalité politique.
« Ene kout, mo trouve sa jeep nwar-la al a gos et nou tende baw ! Enn tapaz ki kapav fer leker arete. Nou touve ene dimounn nek prozete e tourne lor koltar. Jeep-là kontinie ale », ajoute ce témoin, qui donnera l’alerte et appellera les secours. Le temps que l’ambulance du SAMU ne soit sur place, soit moins d’une dizaine de minutes après, le sergent Roopsing avait déjà succombé à ses graves blessures vu qu’il a heurté lourdement le parapet. L’autopsie pratiquée par le Principal Police Medical Officer, le Dr Maxwell Monvoisin, a attribué le décès à une fracture du crâne.
En sus des versions des faits des témoins oculaires, les experts de la police ont procédé à un examen minutieux de la Jeep Safari en vue de relever des traces d’impacts physiques, notamment au niveau des pneus. Nicolas Falcou, qui est également engagé dans le business d’hydravion pour touristes à Rivière-Noire, rejette les accusations et affirme n’être nullement impliqué dans cet accident meurtrier de la route.
Toutefois, sur la base des témoignages directs versés dans le dossier à charge et les indices de l’expertise de la voiture, la police a pris la décision de loger une inculpation provisoire d’homicide involontaire contre le ressortissant français avec objection à la remise en liberté provisoire. En effet, Omduth Chummun, âgé de 61 ans, habitant Plaine des Papayes, qui s’était rendu au poste de police de Pailles après cet accident, a passé une nuit en détention policière.
Ce chauffeur, qui était au volant de la voiture, immatriculée BC 859, a soutenu qu’il n’est nullement responsable de cet accident mortel car c’est la motocyclette du motard, portant l’immatriculation 2 RM 14, qui est venue se donner contre la voiture. Il a comparu en Cour ce matin et a été remis en liberté contre une caution de Rs 20 000.

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