ARTS ET CULTURE – ANNONCE DU MINISTRE BABOO : Une loi pour définir le statut de l’artiste

Le ministre des Arts et de la Culture Santaram Baboo a annoncé la venue prochaine d’un expert de l’Unesco pour aider le gouvernement à élaborer un texte de loi en ligne avec la Déclaration de Belgrade sur le statut de l’artiste (1980). C’était hier lors d’une conférence de presse bilan 2015 au ministère de tutelle, à Port-Louis, au cours de laquelle quelques projets pour 2016 ont été évoqués, dont la préparation d’un plan d’action pour les Arts et la Culture.
Le ministre Baboo a soutenu hier, lors d’une conférence de presse, que contrairement à certains pays, comme la Chine et la France, où un budget conséquent est alloué aux arts et à la culture, tel n’est pas le cas à Maurice. « Étant donné que Maurice n’a pas de ressources naturelles, nou bizin fer larzan rantre e bit minister Ar e kiltir se fer larzan rant dan pay a traver patrimwan e leritaz ki nou ena», a-t-il déclaré.
Le ministre des Arts et de la Culture a noté que lors, de sa visite à Paris à l’occasion d’une exposition intitulée “History and significance of the National Archives in the Republic of Mauritius”, au siège de l’Unesco, en mai 2015, pour marquer le bicentenaire des Archives nationales de Maurice, il avait rendu visite au directeur du musée du Louvre. Santaram Baboo relate avoir sollicité l’expertise de cette institution pour améliorer les musées mauriciens qui opèrent sous le Mauritius Museums Council (MMC), sous l’égide de son ministère. Le musée parisien d’art et d’antiquités, d’après le ministre, mettra à la disposition de Maurice cette année le service de ses consultants. Un accord entre le ministère des Arts et de la Culture et l’ambassade de France à Maurice sera signé dans ce sens en février.
Le ministre Baboo affirme avoir également sollicité le soutien de l’Unesco pour « la rédaction d’une loi appropriée et en conformité avec la déclaration de Belgrade (1980) sur le statut de l’artiste ». Trois noms avaient été proposés par l’Unesco, affirme-t-il. Maurice a fait son choix et l’expert est attendu « very soon ».
À savoir que la déclaration de Belgrade définit l’artiste comme « toute personne qui, crée ou participe par son interprétation à la création ou à la récréation d’oeuvres d’art, qui considère sa création artistique comme un élément essentiel de sa vie, qui contribue ainsi au développement de l’art et de la culture, et qui et reconnue ou cherche à être reconnue, en tant qu’artiste, qu’elle soit liée ou non par une relation de travail ou d’association quelconque ». Parmi ses recommandations, la déclaration de Belgrade relève que les états membres conscients de la nécessité de renforcer le prestige social des artistes en leur accordant sur le plan moral et matériel le soutien convenable en vue de remédier à leurs difficultés, sont invités, entre autres, à « rechercher les moyens d’étendre aux artistes la protection juridique concernant les conditions de travail et d’emploi, telle qu’elle a été définie par les normes de l’Organisation internationale du travail ».
Sur la même lancée, le ministre des Arts et de la Culture a annoncé « la révision de la Copyright Act de 2014 ». Dans ce sillage, Santaram Baboo affirme que l’expertise de la World Intellectual Property Organisation (WIPO) a été sollicitée. D’ailleurs, dit-il, tous les documents relatifs ont été transmis à la WIPO et des experts seront bientôt à Maurice pour un audit de la Rights Management Society (RMS).
Par ailleurs, Santaram Baboo a révélé la création d’un « stade musical » pour la tenue de concerts. Une requête pour identifier un terrain approprié a été envoyée au ministère des Terres et du Logement. Dans le cadre de l’objectif du gouvernement de promouvoir le tourisme culturel, le ministre des Arts et de la Culture indique qu’un comité a été mis en place pour travailler sur un parcours thématique lié à l’héritage mauricien.
Quelques réalisations du ministère des Arts et de la Culture en 2015 ont été évoquées lors de la conférence de presse, notamment : l’organisation des journées commémoratives du 1er février, du 12 mars et du 2 novembre; l’organisation de la Fête du printemps, de l’Eid-ul-Fitr, de Divali et de Noël sur « un plan national »; l’organisation d’événements réguliers avec la collaboration des organisations tombant sous l’égide du ministère de tutelle, comme la journée de la musique et le Dragon Boat Festival; et l’Africa Day.
Santaram Baboo a aussi parlé des activités culturelles que le pays a accueillies sous les accords de coopération avec des pays amis. Parmi, les projets réalisés par la Mauritius Film Development Corporation, qui a accompagné « 80 troupes étrangères et 26 locales dans le cadre des tournages », la tenue des « 7 Day challenge 2015 compétition en novembre dernier » et la première compétition de films à travers les téléphones mobiles à Rodrigues durant le même mois. Le ministère des Arts et de la Culture a souligné que son ministère travaille sur un plan stratégique pour définir son orientation future.

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