Assemblée nationale | Faits du jour du Question Time : Agaléga, le métro et le CEB(FiberNet) en vedette !

  • Le député Bhagwan : « La région de Vandermeersh est devenue un enfer pour les riverains avant l’arrivée du métro »
  • Collendavelloo soumis à un feu roulant d’interpellations supplémentaires portant sur les investissements de plus de Rs 1 milliard dans le projet de câble à fibres optiques METISS
  • Agaléga : la fixation de la « Confidentiality Clause » de l’accord de la VPM Daureeawoo hante les échanges

La seconde tranche du Question Time à l’Assemblée nationale d’hier a été marquée par une tentative du ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, de convaincre sur le projet Metro Express alors que le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, a été soumis à un feu roulant de questions sur la présence du Central Electricity Board à coup de milliard dans le projet de METISS Cable dans l’océan Indien. La vice-Première ministre, Fazila Daureeawoo, a eu toutes les peines du monde sur le dossier d’Agaléga avec la clause de confidentialité dans l’accord signé avec l’Inde sur les projets de piste d’atterrissage et de jetée. De son côté, par le truchement d’une intervention lors du Statement Time, le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, a confirmé que le moratoire accordé aux employeurs pour le paiement du Minimum Wage de Rs 9 000 a expiré depuis le 31 mars. Le ministère a déjà fait servir des “Compliance Notices” à des employeurs récalcitrants avec des menaces de poursuites.
Cette partie des travaux parlementaires, qui était placée sous la présidence du Deputy Speaker, Sanjeev Teeluckdharry, a vu le No 2 du gouvernement rendre son compte au Backbencher Bashir Jehangeer. Ce dernier avait préféré quitter l’hémicycle le temps de la mise au point du Deputy Prime Minister.

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Ce départ précipité dans les rangs du gouvernement devait susciter des piques comme suit :
Henry : Kot to pe alle Bashir ?
Bérenger : Zoure avan to alle.
Shakeel Mohamed : Enn walk-out dan gouvernman

Par ailleurs, le député du MMM Rajesh Bhagwan n’est pas passé par quatre chemins pour étaler les malheurs et désagréments subis par les habitants de Beau-Bassin/Rose-Hill, et plus particulièrement les riverains de Vandermesch. « La rue Vandermesch est devenue un enfer avec les travaux du métro s’y déroulant », devait s’exclamer le député de l’opposition, tout en faisant état de l’amertume des électeurs de Rose-Hill/Stanley (No 19), représentés au sein du gouvernement par un Deputy Prime Minister et une vice-Prime Minister. Il a rappelé qu’avec les travaux en cours, des habitants de cette région des Villes-Sœurs ont été privés d’eau pendant trois jours avec des inconvénients causés par la poussière envahissante et les bruits assourdissants la nuit.

« Provision had been made for the contractor to carry out impact assessments and propose remedial or mitigation measures, according to European Standards, in respect of relevant environmental parameters. Environmental Management and Sustainability requirements had been subsequently incorporated in the conditions of the contract to ensure that the contractor complies with these obligations for this project », s’est évertué à expliquer le ministre des Infrastructures publiques dans sa réponse liminaire.

« I have been advised that the EIA, prepared by the SCE, is a benchmark and contains a checklist of measures, as well as monitoring regime, for the contractor to be assessed against. Larsen and Toubro Ltd has acknowledged and confirmed that the recommendations of the EIA Report will be incorporated in its D&C Environmental Management Plan is so far as they are within the scope of the Employer’s Requirements. Further, the SCE has confirmed that the Contractor, Larsen and Toubro Ltd has generally adequately addressed the relevant environmental impacts as a result of its construction and project activities », a poursuivi Nando Bodha en dressant un état des lieux de l’avancement des travaux sur le chantier du projet Metro Express.
Un autre dossier qui a donné du fil à retordre au ministre des Infrastructures publiques concernait les travaux de réhabilitation de la route Terre-Rouge/Verdun. Toujours en réponse à une Parliamentary Question de Rajesh Bhagwan, il a refait l’historique des travaux de construction de cette route plus que « mofinn ».

« The contract for the Repair to Embankment on Motorway M3 at Ripailles project was awarded to Transinvest Construction Ltd (TCL) on 28th March 2017 for a sum of MUR 283 556 663. Pending the completion of the repair works, a diversion road had to be constructed to allow traffic to continue using the Terre Rouge/Verdun Link Road », a fait comprendre le ministre Bodha en soulignant qu’en juillet 2017, avec les travaux en cours, « cracks were noted on the diversion ». Ainsi, les autorités se sont engagées dans une série de consultations techniques avec des experts étrangers.

Le dernier des spécialistes en date est le Pr Magnan, un chef de département de l’Institute of Science and Technology for Transport, Deployment and Networks de France. « From the data collected from various tests carried out and the heavy torrential rainfall which led to the failure and the cracks, Prof Magnan highlighted that the problem was multi-faceted in nature », dit le ministre, en annonçant qu’un design préliminaire de la firme CEREMA était attendu vers la fin de cette semaine et que le projet final le serait à la fin de ce mois. « Upon receipt of the final design, the RDA will work on the cost estimates and on the best way forward about the piles. Prof Magnan is expected to be back in Mauritius at the end of April. He will present the final design and the works will start then », a déclaré Nando Bodha, qui s’est gardé de s’aventurer pour mettre un chiffre sur les dépenses encourues jusqu’ici avec les travaux de construction de la route Terre-Rouge/Verdun.
Bhagwan : Le Pr Magnan a-t-il donné un ordre de grandeur des coûts des travaux à être encourus ?
Bodha : There have been different solutions proposed over time. Prof Magnan is proposing the installation of 100 piles… I would like to reassure the Honourable Member that is not going to cost billions…
Osman Mohamed : It is not going to cost billions. But it will cost hundreds of millions. Maintenant que les ingénieurs de la RDA ont été exonérés de tout blâme dans cette affaire, le moment n’est-il pas venu pour le gouvernement de loger des réclamations aux consultants et aux contracteurs. The onus on the rehabilitation works should fall on the consultant and the contractor ?
Bodha : Il y a eu une enquête qui a été diligentée. There is no final report yet.
De son côté, le député Adrien Duval était en quête de garanties contre d’autres dégâts à cette route en termes d’éboulements lors des pluies diluviennes. Reza Uteem est revenu sur la nécessité de réclamations pour les dépenses encourues avec les travaux de réhabilitation.
Lesjongard : Le ministre peut-il confirmer que le tracé de cette toute avait été modifié en raison de l’acquisition de terrains appartenant à des intérêts privés ?
Bodha : This is not the correct alignment. The soil is too loose to bear the road…
Bhagwan : Ce que la population veut savoir, c’est le coût global de la route Terre-Rouge/Verdun ?
Bodha : Le coût initial de ce projet était de Rs 2 milliards. Puis il est passé à Rs 4 milliards. Pour les travaux de réhabilitation de 2015/16, le coût était de Rs 800 millions et il est resté à Rs 800 millions…

Le ministre Bodha a été mis à l’épreuve avec une PQ du député Ameer Meea sur la sécurité routière. De 2014 à cette semaine, 578 accidents de la route meurtriers ont été enregistrés, soit 125 en 2014, 127 en 2015, 132 en 2016, 152 en 2017 et 42 de janvier à la fin de la semaine dernière.

Le nombre de cas de “Hit and Run” se monte à 41 pour la même période alors que le nombre de véhicules impliqués est de 206 (dont 71 motocyclettes) en 2014, 174 (dont 64 motos) en 2015, 172 (dont 68 motos) en 2016 et 228 (dont 77 motos) en 2017. Le nombre de piétons tués sur la route varie de 39 en 2014 à 48 l’année dernière. « It is sad because every death is a tragedy and we have seen that there are young people out of the 40 there are about 30 of them who are less than 30 years old. It is a disaster is for the family and for the country but this is a fight and we have to fight it and I am very open to all suggestions from all both sides of the House to win this battle », a encore ajouté Nando Bodha.

Le ministre a annoncé d’autres mesures en vue de renforcer la sécurité sur nos routes, dont l’institution d’une Trafic Offence Court. « My Ministry is coming up with amendments to the Road Traffic Act to provide for a more efficient regime for the Penalty System with increased fines as well as an increased number of cumulative road traffic offences from 11 to 24. A serial offender over a period of 24 months is to be disqualified and ordered to follow a rehabilitation course. The list of offences in relation to which a Fixed Penalty Notice may be served is being consolidated. Furthermore, new legislation on drug driving will also be introduced », a-t-il poursuivi.

Il a aussi annoncé des changements dans la formule des assurances. « My Ministry is also considering a change in the insurance system as it is the case abroad that we are proposing not to insure for the vehicles, insure the driver’s option. For example, today you have one vehicle which is insured and it is driven by 4 people and abroad it’s different. You insure the driver and not the vehicle. So we will come with the possibility of an option and we are working with the insurance companies », a-t-il dit, en faisant un plaidoyer en faveur d’une « road safety culture among road users ».

Le député Joe Lesjongard a attiré l’attention du ministre au sujet des rallyes illégaux du côté de Côte-d’Or les samedis soirs, avec plus d’une centaine de voitures en bord de routes et des femmes prenant part à la compétition. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a parlé d’absence dramatique de trottoirs sur le réseau routier.

Le Deputy Prime Minister a eu à affronter quatre PQ, inscrites au nom du député travailliste Osman Mohamed, sur le projet de METISS Cable et les investissements de la filiale CEB FiberNet. Il a justifié la participation du CEB à hauteur de 15,3% dans le capital du projet piloté par la Commission de l’océan Indien (COI), METISS Cable, et qui sera opérationnel à partir de l’année prochaine, par le fait qu’a partir de 2015, le projet SAFE sera “Phased Out”. Par ailleurs, ce projet, qui connectera les îles de l’océan Indien, dont Maurice, La Réunion et Madagascar, avec l’Afrique du Sud, et ce à l’aide d’un câble sousmarin de 3 000 kilomètres, dispose de l’appui de l’Union européenne. « METISS Cable will be 20 times faster than any other submarine connection in the region », a-t-il renchéri, en rassurant que « this investment is very profitable ». A des interpellations supplémentaires, il dira que, selon les projections établies, des soldes positifs de USD 41,9 millions sont prévus au cours des cinq premières années pour passer à USD 109 millions pour les dix prochaines années.

De son côté, le leader de l’opposition a jugé que des investissements d’un montant de Rs 1,2 milliard dans un réseau de câble optique constitue un « risque pour le CEB » et qu’il serait mieux de laisser cela au privé. « I am glad you are no longer in government. What you are suggesting is that this valuable asset of the CEB shall go to the private sector. There is a political divide between you and me », a rétorqué le Deputy Prime Minister.
Tout au long des échanges sur ces quatre interpellations connectées au projet METISS Cable, le Deputy Prime Minister a fait preuve de maîtrise sur le volet de Good Governance, et ce à deux reprises. D’abord, il a concédé l’omniprésence d’un dénommé Seety Naidu, qui non seulement est le Chairman du board du CEB mais aussi de la filiale CEB FiberNet.
Osman Mohamed : N’est-ce pas là une violation flagrante des principes de Good Governance?

Le DPM devait acceoter que cette démarche ne relève pas des principes de Good Governance. “La situation n’est pas conforme aux règles. In the very immediate short term, Naidoo will stop being the chairman of the subsidiairy”, ajoute-t-il.
Un peu plus tard, le même député travailliste devait revenir à la charge sur la participation du Chief Finance Officer du CEB, un dénommé K. Balgobin. Celui-ci est coiffé de plusieurs casquettes de valeur au sein de la société CEB FiberNet. Il occupe en effet les fonctions de Chairperson du comité sur le Procurement et sur la BID Evaluation.

Osman Mohamed : Would it not be more prudent to have different persons in charge of the Tender Committee, the Bid Evaluation Committee and Chief Finance Officer at the CEB ? Tout cela au nom de la bonne gouvernance ?
Collendavelloo : I’m not sure that this disqualifies him. I will consider the matter…
Pour sa part, Fazila Daureeawoo n’a pas eu la partie facile avec la PQ d’Ameer Meea sur le dossier d’Agaléga. D’entrée de jeu, elle a situé la « fundamental importance » des travaux d’agrandissement de la piste d’atterrissage et de réhabilitation de la jetée. Mais elle devait faire une fixation sur la “Confidentiality Clause” de l’accord entre Maurice et l’Inde, au point d’irriter l’opposition dans son ensemble.
Meea : L’année dernière, le précédent ministre, répondant à une PQ, avait fait état de la fin des travaux pour l’année prochaine. Mais la vice-Première ministre n’a divulgué aucun détail sur l’état des travaux depuis l’année dernière. Can we know where matters stand ?
Daureeawoo : We are at bidding stage. There is a confidentiality clause. I’m not in a position to give more information.
Meea : We understand that there is a confidentiality clause. Mais nous voulons savoir si les travaux ont démarré et seront livrés cette année ? C’est aussi simple que cela.
Daureeawoo : We are at the bidding stage.
Meea : Peut-elle confirmer s’il y a une obligation pour des EIA Requirements ?
Daureeawoo : Because of the Confidentiality Clause, I won’t be able to give any information (des brouhahas montent au sein de l’hémicycle).
Selvon : Selon la haute commission de l’Inde, il y a trois militaires indiens (elle cite les noms et les grades de ces officiers) qui sont postés à Agaléga. Comment expliquer la présence de militaires pour des projets civils ?
Daureeawoo : Il n’y a jamais eu d’accord pour faire d’Agaléga une base militaire.

Le député de la majorité Ravi Rutnah assurera l’intermède en se demandant « whether since independence any government has bothered at all of the people of Agalega ». Devant les protestations de l’opposition, il en ajoutera une couche en ajoutant que « they know that they have failed the people of Agalega when they were in government ».
Boolell : Puisqu’il a été établi qu’il y a une garnison militaire engagée dans les travaux de la piste et de la jetée à Agaléga, Maurice, exerçant sa souveraineté, n’est-elle pas en mesure de savoir ce qui s’y passe ?
Daureeawoo : Je n’ai jamais dit qu’il y a des militaires à Agaléga. There is a confidentiality clause…
Shakeel Mohamed : We are a sovereign State. My information is that there is no Confidentiality Clause. That’s’ my information. C’est le même principe de transparence adopté par le gouvernement Modi comme il a été pour l’accord avec les Seychelles. This is the same pattern for Mauritius. We challenge the Vice-Prime Ministre.
Daureeawoo : Are you doubting my word. I say there is a Confidentiality Claus. Believe or not…
Xavier-Luc Duval : Can she read the Confidential Clause in the agreement…
Daureeawoo : I don’t have the document with me… Please come with a substantive question.


CES ENVOLÉES PARLEMENTAIRES QUI COLLENT

« I wish to remind you that you should not make remarks to the Chair. I warn you » (Maya Hanoomanjee à l’adresse de Thierry Henry)

« The Minister Mentor has managed to unite the opposition. Thank you » (Xavier-Luc Duval suite à une des réponses de SAJ lors de la PNQ)

« It takes no time at all » (Xavier-Luc Duval au sujet du délai pour l’installation de caméras CCTV dans des postes de police)

« Nine years, he has been in government. What has be done for CCTV cameras ? He was minister of Finance » (SAJ rétorquant à la remarque du leader de l’opposition)

« I’m really amazed ! I don’t know if he has listened to my answer. He repeats again that we’re not abiding to the Capital Adequacy Ratio. How am I going to make this Honorable Member understand ? » (Pravind Jugnauth, éberlué, répondant à Ameer Meea sur le Capital Adequacy Ratio de la MauBank)

« During 10 years when the precedent government was in power, there were more tant 2 000 complaints. How many officers have been suspended. How many have been convicted ? » (SAJ en réponse à Arvin Boolell lors de la PNQ)

« There is no road safety culture » (Le ministre Bodha)

« I hate to use the term more democratic access » (Ivan Collendavelloo sur l’accès à l’internet avec le METISS Cable)

« There is a grat political divide betwen you and me » (Ivan Collendavelloo à Xavier-Luc Duval)

« Go to India. You will see » (Le DPM à l’opposition au sujet de l’engagement des compagnies d’électricité dans l’internet)

« It’s not arrogance. It’s explaining. It’s being pedagogical » (Ivan Collendavelloo)

« Get Thierry Henry ! » (Une répartie du ministre Gayan suite à une interpellation supplémentaire d’Adrien Duval sur les cas de “Hit and Run”)

« Gayan pa kumanse la. Taler nu sircule to foto ek Sobrinho la » (Aurore Perraud tenant entre ses mains une photo montrant le ministre avec, à ses côtés, Alvaro Sobrinho à la State House).

« My people in my constituency have asked me to express my gratitude to the DPM for the work he is going » (Le backbencher Ravi Rutnah)

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