ASSISES—AFFAIRE RAMGOTEE : La version de Deepak Bahadoor confrontée par la défense

Dans le cadre du procès d’Avinash Ramgotee, la Cour d’assises a écouté ce matin Deepak Bahadoor, un témoin clé. En effet, c’est dans la cour de ce dernier que l’accusé s’était réfugié, après qu’il aurait été agressé par son oncle Rajesh Ramlogun. Lors de son contre-interrogatoire par l’avocat de la défense cependant, il a été confronté à des détails qui ne correspondent pas à ce qu’il avait déclaré à la police et en cour.
Dans la soirée du 6 janvier 2006, Avinash Ramgotee a été retrouvé avec un couteau dans le ventre dans la cour de Deepak Bahadoor, habitant à Vinoba Road, rue parallèle à Bharuth Road, là où résidaient les belles-soeurs Jhurry.
En cour, ce matin, Deepak Bahadoor, policier, est revenu sur les faits. Ce jour-là, il était en congé car il recevait du monde chez lui. Il a soutenu que vers 20 h, son beau-frère et lui étaient sur la terrasse quand ils ont entendu un homme dans le champ de cannes en face de sa maison proférant des injures. « Nou finn kontinie amize ek 20 minit apre, Sunrise finn vinn dan lakour » (ndlr : il fait ici référence à l’accusé qui était connu sous ce nom par ses amis). Il a aussi indiqué que l’accusé le connaissait bien car ils avaient l’habitude de jouer au football ensemble et que ce dernier habitait à proximité de sa maison. Ils se connaissaient depuis environ trois ans.
Deepak Bahadoor a ainsi raconté qu’en entrant dans sa cour, l’accusé lui aurait dit « Deepak sap mwa, mo pou mor-la ». Toutefois, il devait demander à l’accusé de décliner son identité car ce dernier portait une casquette, ce qui l’empêchait de voir son visage. « Li dir mwa sa Sunrise », dit-il. Le témoin se serait par la suite approché de lui et lui aurait demandé ce qui s’est passé. Avinash Ramgotee lui aurait répondu « mo pa konn li, li pe swiv mwa ». Deepak Bahadoor a indiqué à la cour ce matin qu’Avinash Ramgotee lui avait aussi demandé de se servir de son téléphone portable pour appeler ses parents. Deepak Bahadoor a déclaré n’avoir trouvé aucun téléphone portable sur lui ce jour-là.
Cependant, lors du contre-interrogatoire, Me Siv Pottaya lui a déclaré que dans ses dépositions à la police, il avait indiqué autre chose. À une question de la défense sur le lieu où il avait donné sa deuxième déposition, Deepak Bahadoor devait hésiter avant de répondre à la CID de Flacq. C’était au poste de police de Lallmatie. Il ne s’est pas non plus souvenu de l’inspecteur qui avait consigné sa déposition. Me Siv Pottaya a produit ces documents en cour aujourd’hui.
Dans l’une de ses dépositions, Deepak Bahadoor avait indiqué que l’accusé essayait de passer un appel avec son téléphone mais c’est à ce moment-là qu’il a été emmené par la police. Dans sa déposition, il avait même identifié le téléphone comme un Nokia, dont il connaissait pas le modèle. Me Siv Pottaya l’a aussi confronté sur l’heure à laquelle il avait appelé le poste de police de Lallmatie pour rapporter l’incident. Dans sa déposition, il avait dit 21 h alors que dans l’entry de la police, c’est indiqué 21 h 30. Le témoin a préféré ne pas répondre à plusieurs questions de la défense. Me Siv Pottaya a ainsi demandé au témoin laquelle des versions données était vraie; Deepak Bahadoor a répondu « se ki monn dir lakour ». Le père de Deepak Bahadoor, qui était aussi présent ce jour-là, a été appelé à la barre des témoins dans l’après-midi.

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