ATHLÉTISME: Boissèque et Manikion en patrons !

Il n’y a presque plus de doute. Nicholas Boissèque et Prisca Manikion sont bien partis pour imposer leur suprématie dans cette présente édition de la ligue de cross. Hier, ils ont enlevé la 2e manche courue sur le terrain de jeu de la sucrerie de Médine avec autorité, surtout Boissèque, qui a repoussé le challenge de Xavier Verny sur un parcours étendu cette fois à 8 km. Les deux leaders réalisent ainsi la passe de deux après leur victoire à Trianon.
Il n’y avait heureusement pas de forte chaleur qui régnait hier dans la matinée à Médine. Ce qui était à l’avantage des coureurs, petits et grands. Le parcours comportant également un petit détour dans les champs situés à côté de la base des opérations. Et cela offrait à cette deuxième manche un cachet spécial. Lancée sur des bases rapides, la course des as vit Xavier Verny porter d’entrée une attaque. Après le départ, il profita du détour dans les champs pour creuser un écart d’une quarantaine de mètres sur son plus proche poursuivant, Nicholas Boissèque.
En fait, les deux hommes s’étaient déjà démarqués du peloton pour se livrer un nouveau duel. Mais une fois la première des six boucles du parcours entamée, Nicholas Boissèque combla l’écart pour se maintenir à hauteur de son adversaire jusqu’à l’entame de la dernière boucle. C’est alors qu’il décida de partir. Il s’était jusqu’ici contenté de réprimer les assauts sans cesse répétés de Xavier Verny sur près de 3 km de course. Sans doute lassé par l’attitude coriace de son adversaire, celui-ci finira par lâcher au moment crucial.
Comme à Trianon, Boissèque s’est détaché sur la fin. « Je n’avais plus de finish. Si je pourrai combler cette faiblesse d’ici à la fin de la ligue ? Je n’en sais rien », avouait-il après la course, un peu dépité. « Aujourd’hui, j’ai essayé une autre tactique en partant plus vite au début pour éviter un finish au sprint. Je voulais faire la différence à deux tours de l’arrivée. Mais il (Boissèque) ne s’est pas laissé faire. À chaque attaque, il revenait jusqu’à ce que je ne pouvais plus me relancer… »
Effectivement, Verny avait tout donné sur les quatre premiers kilomètres. Et il faut dire que l’absence de réaction d’autres coureurs tels le marathonien Nitesh Soodun, qui avait émergé entre-temps d’un peloton complètement décimé, le laissa sans recours. Il subira le rythme soutenu que lui imposait sur la fin son compagnon d’échappée.
« Malgré ma défaite à Trianon, j’étais confiant de pouvoir m’imposer aujourd’hui. Je suis un peu déçu. Mais j’étais seul en tête face à Boissèque. C’était toujours moi qui attaquais. Sauf au dernier tour quand il m’a attaqué. Mais je n’avais plus de réaction. L’avenir nous dira si je pourrai répliquer la prochaine fois. »
Confiance
Plus loin et visiblement plus serein, le vainqueur de l’étape sait lui qu’il a bien remporté une victoire psychologique sur son adversaire. Mais toujours aussi réservé, il dira qu’il s’est toujours accroché. « Il a démarré cette fois plus rapidement, espérant faire le trou pour ensuite gérer jusqu’à la fin. Mais je suis toujours bien revenu en attendant de porter l’assaut final au dernier tour. Il a imprimé un rythme rapide et je l’ai laissé faire. Je savais que personne d’autre que moi n’allait pouvoir suivre. C’était plus rapide qu’à Trianon. »
Maintenant qu’il a démontré ce qu’il avait dans les jambes sur 8 km, Nicholas Boissèque s’attend à remporter les autres manches, comme il nous l’a confié. Mais il lui faudra compter la semaine prochaine au MGI avec l’entrée des marathoniens Jean-Luc Vilbrim, le champion national en titre, et de Dharamjai Jeetun. Boissèque remercie son coach Jacques Lebon et son ami Donovan Labury de son soutien.
Dans la course élite dames, tout devient plus facile pour Prisca Manikion au fur et à mesure que le parcours se prolonge. Sur 4,4 km hier, elle s’est imposée devant Christiane Louis et Sabrina Keisler. « Elles étaient là pour me pousser, car on fait la course ensemble jusqu’au dernier tour quand je suis partie. Je crois que la suite s’annonce désormais plus facile pour moi », estime Manikion.
Ailleurs, la hiérarchie a été plutôt respectée avec les victoires de Cyril Rasoamanana (poussins), Laëticia Belloguet (benjamines), Béatrice Pierre-Louis (minimes), Mélivan Dauphin, Emilie Ng Foong Po (cadets), Laval Marjolin et Joëlle Cotte (vétérans). Par contre, l’absence de Matthieu Mamet (jr) a favorisé les desseins de Mohamed Dookun, 2e à Trianon, alors que Sylvestre Sénézan termina 2e.
« Cette victoire me met en confiance. Je savais que cela allait se jouer entre Sylvestre et moi. Je regrette toutefois l’absence de Matthieu car il m’aurait poussé à me surpasser. Mais je suis content de ma victoire », a lancé Mohamed Dookun.
En benjamins, la victoire est revenue à Gaël Martoson, alors qu’Hansley Jean-Pierre (minimes) et Annabelle Leon (poussines) ont cette fois damé le pion à Kaushal Dhurmee et Lucile Puren respectivement.
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Gaël Martinson : une grande première !
Gaël Martinson, treize ans, a été exact au rendez-vous chez les benjamins, terminant sa course avec un chrono de 9’49 sur un parcours de 2,6 km. C’est la toute première réussite de sa jeune carrière.
Ce coureur curepipien fréquente le Mauritius Collège. Il s’entraîne sous la férule de Brigitte Écumoire, du Club de Curepipe Harlems. « Je suis très fier de ma performance aujourd’hui. J’ai couru dans le peloton de tête et dans le second tour j’ai pris les commandes », confie-t-il.
« Il a amélioré son temps de dimanche dernier à Trianon et a fait une très bonne course. J’ai vu son potentiel en compétition et c’est un athlète qui a beaucoup progressé. Il est aussi très attentif à l’entraînement. La séance de cette semaine sera basée sur sa course livrée à Médine », avance Laval Écumoire, président des Harlems.
Gaël Martinson s’entraîne deux fois par semaine au Vélodrome de Curepipe, le mardi et le jeudi, après les heures de classe. Il a déjà participé à la ligue de cross l’année dernière et ne s’est jamais imposé dans une étape.
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Laëticia Belloguet monte en puissance
Chez les Belloguet à Beau-Bassin, Laëticia, âgée de treize ans et qui a commencé l’athlétisme à l’âge de neuf ans, est la fierté de la famille. Elle fréquente le collège Patten de Rose-Hill et a remporté deux victoires dans la catégorie benjamines dans cette ligue de cross 2012. Hier, personne n’a pu encore la contrer sur le 1,6 km qu’elle a couvert en 8’17.
Laëticia, de nature très timide, s’entraîne trois fois par semaine au collège La Confiance au sein du Club d’athlétisme de Beau-Bassin que dirige Berty Juckreelall, entraîneur et président du club.
« Dès le départ, je savais que Laëticia allait remporter la course. Avant le départ, je lui ai dit de garder son rythme, de ne pas faire trop d’efforts et de bien gérer. Et quand un adversaire s’approche d’elle dans la course, elle doit accélérer. Elle a glissé sur le terrain boueux mais heureusement elle n’a pas chuté. Si Laëtitia se prépare minutieusement pour cette ligue de cross, elle devrait remporter toutes ses courses facilement », dira son coach.
Laëticia Belloguet avait réussi un sans-faute dans la catégorie benjamines l’année dernière dans cette même ligue de cross.

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