Je ne me gênerai pas pour affirmer qu’en 2005, dans la mouvance de dégoût devant le spectacle d’abus, d’arrogance et de mégalomanie du régime au pouvoir, je trouvais dans l’alliance de l’Avenir une certaine fraîcheur et beaucoup d’espoir en vue de redonner à notre pays et ses institutions ses lettres de noblesse. Quoi de plus « socialisant » comme programme que « dan 100 zour nou pou sanz ou lavi ». Quand je constatais avec quelle ferveur des anciens du MMM et militants engagés (Dharam Gokhool, Kader Bhayat et surtout les Zul Ramiah, Joganah brothers, etc) se regroupaient, s’embarquaient spontanément à bord du navire de l’Avenir, je fus réconforté dans mes propres interrogations sur le gouvernement d’alors. Si grande était la déception parmi les gens assoiffés de justice, d’éthique et de bonne gouvernance. Je me disais que le peuple désabusé ne peut être mené en bateau pour toujours. Il y avait un autre navire plein d’espoir et d’avenir… avec un message accrocheur « dan 100 zour nou pou sanz ou lavi ». J’estimais sincèrement que ce n’était pas que du slogan, mais une part importante du contrat social avec le peuple, surtout les plus démunis. Tout averti et ouvert que je pensais être, je ne pris pas la pleine de décrypter davantage ce fameux message de l’Alliance de l’Avenir et à qui ce ‘sanz ou lavi’ s’appliquait effectivement et dans quelle direction ce ‘sanzman’ allait véritablement s’opérer. Pourtant sous le gouvernement Remake j’avais de quoi me la couler douce en favorisant une mentalité de statu quo. Non, j’aime trop mon pays pour me laisser tenter par l’égoïsme et tolérer l’abus de pouvoir et la tyrannie. Vint ensuite le changement de gouvernement, et vite mon espoir pour le meilleur commença à volatiliser. Pire, pour mon attachement aux mêmes valeurs qui menèrent la nouvelle équipe au pouvoir je fus victimisé systématiquement jusqu’à ce qu’un jour du mois d’août 2010, je fus (avec un autre collègue) suspendu de mes fonctions. Puis, faute de raisons convaincantes, on nous força diplomatiquement à une retraite prématurée. Combien d’autres personnes compétentes et de bonne foi ont dû souffert les pires injustices au profit des incompétents serviles ?
Passons, comme dirait l’autre. Il faut croire en notre pays et ses dirigeants. Oublier ses tribulations personnelles. Mettre l’intérêt du pays avant le sien. Surtout, faire et refaire confiance aux vieux routiers ou gaffeurs pour créer une nation unie, moderne, juste, et aider à consolider la démocratie. J’accorderai ce bénéfice du doute encore fois. Pas parce que j’attends à ce que ‘dan 100 zour nou pou sanz ou la vi’ . Non. Non. C’est plutôt, parce que cette fois-ci, je vois chez tous les politiciens mainstream une véritable volonté vers la ‘respiritualisation’ de la politique. Vous êtes choqués ? On n’a qu’à regarder avec quelle compassion, compréhension, grandeur d’âme les divers adversaires acharnés se pardonnent les uns les autres, oublient les injures échangées des années durant, et se réconcilient sans se culpabiliser. Faut le faire ! Cela, dans l’intérêt supérieur du pays (n’est-ce pas ?), et avec comme témoin privilégié… l’incontournable Peuple Admirable.
Cette grande magnanimité de notre classe dirigeante devrait faire école ailleurs, surtout au niveau des familles où le divorce fait rage et la réconciliation presque impossible de nos jours. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, nos politiciens avec les qualités acquises en la matière sont sûrement des parangons du pardon et de réconciliation au sein de leurs familles respectives. Si seulement ils pouvaient partager le secret des valeurs du pardon et de réconciliation avec nous, les communs des mortels, notre pays serait véritablement paradis sur terre. Plus de crimes, plus de violence et de séparations. Autant dans l’intérêt supérieur du pays, autant dans celui de la famille ! Bel exemple à suivre…
AU-DELA DES SLOGANS CREUX : Un programme synonyme de ‘respiritualisation’ de la politique ?
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