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Au rythme du blues

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Au rythme du blues

25% des cours éliminés. Est-ce à dire que lesdits cours ne faisaient pas le buzz au campus ? On serait tenté de le croire et de penser que le buzzness est un maillon fort de l’engrenage éducatif. Faudrait faire évaluer tout ça par une autorité indépendante et non corrompue. Car ça craint que de contribuer à créer une main-d’œuvre plutôt mal armée. Et je vous passe la rat race entre mes copines Kato ver et Fourmi rouz et tout le tintouin folklorique. Aprann pa zis ve dir pas lexame.

Environ 9,000 collégiens ont complété le cycle secondaire en 2018. Combien ont contribué au business des leçons dites particulières ? Ces cours privés sans quoi les étudiants n’atteignent pas le niveau voulu et ne pétaradent pas d’euphorie. Est-ce bien normal que des profs fassent leurs choux gras sur l’avenir de leurs élèves ? L’éducation est-elle si gratuite qu’on le prétend ?

J’ai envie de dire que ce système compétitif perpétue les inégalités. Si les parents n’ont pas les moyens de payer les meilleurs enseignants, eh bien, tant pis pour leurs gamins ! Exceptionnellement, un enfant des basses couches parviendra à briller, mais en règle générale, nos camarades lauréats sont issus de milieux aisés. La course aux bourses deviendra par la suite celle du meilleur salaire…

Ce système compétitif semble valorisé par la société. Quid de ceux qui auront foiré leurs études ? Beaucoup semblent s’en foutre comme de l’an quarante. On dira que plusieurs formes d’intelligence existent pour divers métiers. Et si ce système privilégiait les gosses de riches au détriment des pauvres ? Ce n’est qu’une question, ne prenez pas la mouche !

Des 9,000 étudiant(e)s de la promotion 2018- 2019, combien entreprendront des études ? Ceux ayant les meilleurs résultats iront à l’université à l’étranger… à nos frais. Ceux des strates inférieures iront dans un autre pays mais les parents passeront à la caisse. D’autres obtiendront un prêt bancaire. Si vous n’avez pas les garantis voulus, le préprofessionnel vous est destiné !

Et après vient l’université publique, après quoi l’on entreprendra sa maîtrise ailleurs ou par correspondance (si l’on n’a pas trop de fric). Est-ce à dire que les universités payantes de Maurice recruteraient essentiellement des gosses de riches n’ayant pas le niveau requis pour intégrer une université étrangère ou celle de Maurice ?

Ces gamins se retrouveront sur le bazar de l’emploi. Ils feront valoir leur diplôme pour négocier leur salaire. Exceller dans un secteur ou un autre relève bien souvent de la pratique en situation réelle. Les diplômes ne sont pas forcément d’un grand recours, sans savoir-faire pratique…

Maurice étant ce qu’elle est, connaître du monde apparaît comme un moyen pour décrocher ce job où l’on pourra s’épanouir en privé ou en public. Ce genre de petits arrangements entre amis semble légion. Je ne suis pas non plus en train de dire que le jeune fraîchement sorti du tertiaire est infoutu de se débrouiller tout seul dans la vie. Ils ou elles ont certes des qualités académiques, mais là n’est pas mon propos.

Ce qui m’inquiète c’est la perpétuation de la mauvaise pratique, que l’on retrouve au plus haut échelon et à divers niveaux sociaux. On “fait entrer” son garçon ou sa fille à un poste, avec le sentiment du devoir accompli. Ce népotisme a la peau dure et ne semble pas près de prendre fin dans ce beau pays qui est le nôtre.

Passons à un chapitre plus tendre pour conclure ce doux billet. Vous excuserez l’auteure de ces lignes de terminer sur des paroles d’A fleur de toi, empruntées à Vitaa, qu’elle écoute en boucle dans des moments de blues… genre la St-Valentin.

“Les jours passent mais ça ne compte pas. J’ai tant de mal à vivre, ivre de ce parfum si différent du tien. Pire, j’ai compté chaque minute qui me retient à lui, comme si j’étais ma propre prisonnière. Ça fait bientôt un an qu’il m’a sauvé de toi. Souvent je me demande où j’en serais pour toi. Souvent je me demande ce que tu fais, où tu es, qui tu aimes…”

Doux St-Valentin !