AUSTRALIE: la Première ministre, Julia Gillard, confirmée à son poste par les travaillistes

Les travaillistes australiens ont confirmé à son poste lundi la Première ministre Julia Gillard aux dépens de son chef de la diplomatie Kevin Rudd qu’elle avait évincé en 2010 et qui souhaitait reprendre ses fonctions pour mener la bataille des législatives l’an prochain.
Mme Gillard avait souhaité mesurer le rapport de forces par un vote à bulletin secret des parlementaires du Labour, élus de la Chambre des représentants et du Sénat.
L’ancienne avocate de 50 ans a remporté le vote à bulletin secret par 71 contre 31, un écart parmi les plus importants jamais enregistré par un dirigeant travailliste dans un scrutin interne, alors que sa cote de popularité est au plus bas, à 26% d’opinions positives.
« Les Australiens en ont assez. La question de la direction (du parti travailliste) est réglée. Je peux vous assurer que ce drame politique est terminé », a déclaré Julia Gillard à la presse. « Unis, nous pouvons gagner les prochaines élections », a-t-elle ajouté.
M. Rudd, qui avait annoncé la semaine dernière sa démission du gouvernement pour cette échéance, a dit accepter le verdict du « caucus » (le comité électoral) et promis de « se dévouer à travailler à la réélection » de Julia Gillard.
« Je ne nourris nulle rancune. Je n’en veux à personne. Et si j’ai nui de quelque façon que ce soit à quiconque par mes paroles ou mes actes, je leur demande pardon », a-t-il ajouté.
Premier ministre entre 2007 et 2010, Kevin Rudd, 54 ans, avait été écarté après un vote de l’exécutif travailliste qui avait désigné Mme Gillard pour lui succéder.
Celle-ci avait convoqué des législatives quelques semaines plus tard, à l’issue desquels les travaillistes avaient formé une fragile majorité avec des indépendants et les écologistes.
Les sondages et les politologues leur prédisent une cuisante défaite aux législatives de 2013 face aux conservateurs de Tony Abbott.
D’ici là, Mme Gillard devra remanier son gouvernement et remplacer les ministres qui l’avaient publiquement désavouée en apportant leur soutien à Kevin Rudd.
Ce dernier pourrait être remplacé par le ministre de la Défense, Stephen Smith, qui était titulaire du portefeuille jusqu’en 2010.
La large victoire de Mme Gillard n’a cependant réduit tous les frondeurs au silence. Le député Doug Cameron a ainsi prévenu que si les sondages n’évoluaient pas dans les mois à venir, « ceux qui ont installé Julia Gillard chercheront un candidat pour la remplacer ».
Première femme à accéder aux fonctions de Premier ministre en Australie, pays du Commonwealth dont la reine d’Angleterre est le chef d’Etat, Julia Gillard s’est fréquemment heurtée aux conservatismes d’une partie de la classe politique australienne depuis le début de sa carrière dans les années 1980.
Mais cette rousse, coiffée au carré strict, née en 1961 au Pays de Galles et arrivée en Australie avec sa famille à l’âge de cinq ans, assume ses choix: athée, républicaine et sans enfant.
En 2007, un élu conservateur avait provoqué un tollé en jugeant qu’une femme « délibérément stérile » ne pouvait conduire les affaires du pays.

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