Le jeune Mauricien Mathieu Dacruz, ancien élève du collège du Saint-Esprit, et un des membres fondateurs du premier réseau des étudiants, le National Forum for Colleges (NAFCO), qui poursuit ses études en Tanzanie, a participé il y a quelques jours à l’ascension d’un des sommets les plus convoités du monde, le Kilimandjaro. Une aventure s’étalant sur six jours : quatre pour monter et deux pour la descente. Il confie, en ses mots, cette expédition sans pareil, ses difficultés et ses sentiments.
« Faire flotter le quadricolore national au sommet du continent africain : nous n’avons pas souvent cette chance ! Aussi, quand je me suis retrouvé embarqué dans cette expédition, j’ai immédiatement pris la mesure de ce qui m’attendait. Faire flotter notre drapeau au sommet de l’Afrique m’a fait me sentir très fier, un vrai moment de patriotisme; celui qui est malheureusement éloigné de notre île, mais heureusement éloigné de ses récupérations politiques. Ce n’est pas tous les jours qu’on arrive à faire flotter les couleurs de son pays au sommet du continent ! Toucher le sommet était un moment riche en émotions, quelque chose d’indescriptible, en lien avec le mystique. C’est une belle leçon d’humilité que nous a offerte la nature ! »
C’est accompagné de 25 de ses camarades de l’United World College (UWC) East Africa et de quelques profs que Mathieu Dacruz a entrepris cette expédition. Il explique : « L’ascension du Kilimandjaro a été une expérience très enrichissante, faite entre amis. Je concède que cette entreprise a été mentalement et physiquement éprouvante. Une fois dépassé les 4 700 m d’altitude, par exemple, le manque d’oxygène se faisait ressentir, entraînant des maux de têtes, nausées, vomissements, et d’autres difficultés respiratoires. »
Mais relever de tels défis est ce qui séduit ce jeune compatriote intrépide. « Avec une préparation adéquate, la majorité de notre groupe a pu atteindre le toit de l’Afrique. Notre école nous permet d’ailleurs de nous entraîner à travers notre “Outdoor Pursuit Program”, qui compte quatre autres sommets en Tanzanie. Nous avons ainsi pu expérimenter la longue ascension d’autres montagnes, comme le cratère Ngorongoro, avant d’entamer le Kilimandjaro. »
Le jeune homme est activement engagé sur le plan écologique. On se rappelle qu’il avait été sélectionné, avec Karishma Ansaram, pour représenter Maurice en juin 2021 au Youth 4 Climate Forum, organisé par les Nations Unies en Italie. Dans sa présente quête, l’ascension du Kilimandjaro lui a permis de découvrir « sa riche biodiversité et ses cinq différentes zones climatiques, qui en font un endroit unique au monde, ainsi que ses glaciers de plusieurs dizaines de mètres situés dans sa zone arctique ».
Exténué en rentrant au campus de son établissement, ce n’est pourtant pas demain que le jeune homme effacera les souvenirs de sa mémoire ! Il dira à ce propos : « Après quatre jours de randonnée et d’acclimatation, l’ascension finale commence aux alentours de 23h (après quelques petites heures de sommeil !) afin d’atteindre le sommet aux petites heures du matin. Rester éveillé et faire face au froid et au manque d’oxygène n’était pas évident. Mais une fois arrivé au sommet, tout l’effort se fait rapidement oublier, et l’on ne peut s’empêcher de se laisser emporter par l’ivresse des sensations qui nous traverse… L’immensité du cratère et ce paysage martien nous font vite réaliser à quel point l’humain est petit ! »
Mathieu Dacruz peut désormais ajouter à son déjà très riche et dense portfolio la conquête de l’un des “Seven Summits” du monde. Culminant à plus de 5 800 m d’altitude, conclut-il, « le Mont Kilimandjaro est considéré comme une “Wonder of Africa” ». Il ajoute : « Elle est la plus haute “free-standing mountain” du monde, ce qui veut dire qu’elle ne fait pas partie d’une chaîne de montagnes, tels que l’Himalaya. J’avoue que je suis K.O, mais super-content d’avoir flirté avec ce sommet africain. »