Auto-École | Nouveaux règlements : La Driving Instructors Federation demande au gouvernement de revoir sa copie

Les instructeurs d’auto-écoles déplorent les nouveaux règlements en vigueur depuis le 1er mars dernier, notamment l’interdiction d’utiliser certaines routes lors des formations. Une situation qui sème la crainte et la colère chez de nombreux moniteurs. Selon eux, certains élèves, surpris de ces nouvelles mesures, ont préféré renvoyer leur examen de pratique par crainte d’échec. Une réunion est prévue cet après-midi entre la fédération et le ministère des Infrastructures publiques.

- Publicité -

« Nous n’avons pas été informés ni consultés avant la prise de cette décision », soutient le président de la Driving Instructors Federation, Govinden Venkatasamy. Selon lui, la décision d’interdire certaines routes aux moniteurs d’auto-écoles et à leurs élèves, telles les rues Jemmapes, La Chaussée, John Kennedy, Labourdonnais, Royale, Pope Hennessy, D’entrecasteaux, Moka et Deschartes, « n’est pas correct ». Il ajoute : « On nous accuse de causer plus d’embouteillages le matin et l’après-midi. Or, ce n’est pas le cas. Il faudra voir le nombre de véhicules qui entrent dans la capitale tous les jours par rapport à 30 auto-écoles. » En effet, selon les nouveaux règlements, les moniteurs n’ont pas le droit d’assurer des formations de 6h à 10h et de 15h à 19h tous les jours. La fédération suggère néanmoins de revoir les heures, soit « de 6h à 8h30 et de 15h30 à 17h », et ce bien que la majorité des membres estiment qu’il faut simplement retirer cette nouvelle mesure. Une injonction en cour, la semaine prochaine, est d’ailleurs envisagée par ces membres.

« L’apprenant préfère avoir ses leçons avant d’aller travailler ou après les heures de travail. Cette décision n’a pas sa raison d’être car on pénalise l’apprenant », dit-il. La situation est la même à Curepipe. Le président soutient que les moniteurs sont remontés car les auto-écoles ne peuvent pas opérer de 10h à 17h. « Comment travaillerons-nous avec une telle décision ? » se demande-t-il.

Govinden Venkatasamy réfute l’argument des autorités que les auto-écoles sont « la cause d’embouteillage » à Port-Louis. Il s’interroge sur la raison de ces mesures alors que les examens pratiques continuent de se faire. « Cela ne provoque pas d’embouteillage ? » demande-t-il. Le président est d’avis que les examens pratiques « sont aussi la cause de bouchon » et ajoute que les moniteurs « sont plus aptes à maîtriser le véhicule de leurs élèves que l’examinateur ». Par ailleurs, il demande aux autorités de prendre en compte les moniteurs n’ayant pas de permis mais qui donnent des cours « de manière illégale ».

« Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision car nous n’avons pas été consultés », avance un moniteur, qui a souhaité garder l’anonymat. Moniteur depuis plusieurs années dans la capitale, il soutient que cette décision va « à l’encontre » des moniteurs et des élèves. « La majorité des moniteurs que  j’ai rencontrés sont remontés en raison de cette décision. Ils ont peur car leur métier est en danger. Ils ont pris l’engagement avec leurs élèves et cette décision est irrationnelle », ditil. Selon lui, les apprenants préfèrent les routes qui sont habituellement choisies pour les examens pratiques. Pour lui, la restriction d’empêcher les élèves de conduire durant certaines heures est à leur encontre. « Les apprenants renvoient leurs examens car ils ne pourront pas apprendre à conduire pendant les heures interdites », dit-il. Il avance que la plupart choisissent leurs leçons le matin ou l’après-midi en fonction de leur travail et ajoute qu’après 9h, la majorité des auto-écoles sont aux casernes pour les examens. « Nous n’avons réellement pas d’élèves pendant la journée », dit-il. Le moniteur dit avoir réduit le nombre de ses leçons, causant ainsi un manque à gagner. Une lettre a d’ailleurs été écrite au ministère des Infrastructures publiques à ce sujet. Une rencontre a aussi eu lieu entre les membres de la fédération et les offi ciers du ministère pour des discussions.

Ses propos sont les mêmes d’un autre moniteur d’autoécole de la capitale. « Nos élèves nous attendent tous les jours devant la stationservice vis-à-vis des Casernes et devant la Victoria House, à Port-Louis. Où devons-nous maintenant les prendre ? » se demande-t-il. Selon lui, les vrais coupables ne sont pas les auto-écoles dûment enregistrées qui sont la cause des embouteillages. « Il faut qu’il y ait une vérifi cation du nombre de voitures qui sont enregistrées pour octroyer des leçons », dit-il, avant de réfuter tout argument à l’effet que les auto-écoles sont la cause de bouchons. Certains élèves sont aussi remontés contre cette décision. Selon Nancy, habitante de Floréal qui travaille à Rose-Hill et qui prend des leçons de conduite à Port-Louis, les nouvelles mesures sont « irréfléchies ». Elle poursuit : « J’apprends à conduire depuis deux mois et demi. Les nouveaux horaires ne me conviennent pas car à l’heure où je termine, il n’est pas évident de conduire. Donc, je dois renvoyer les leçons pour les week-ends », dit-elle. Cette mère de famille souligne qu’elle devra maintenant chercher une personne pour la garde de son enfant avant de venir à Port-Louis pour ses leçons. Elle demande au gouvernement de revoir cette décision qui, selon elle, « pénalise les élèves ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -