AUTOMOBILE ASSOCIATION : Voitures vintages, la passion ne suffit pas

Morris Oxford, Morris Minor, MG Midget, Mini Moke, Triumph TR3, Singer Gazelle, Jaguar, Ford Corsair, Beach Buggy… des noms qui ne finissent pas d’émouvoir les amateurs de voitures anciennes – vintages ou classiques. Cependant, les souvenirs d’enfance, leur valeur monétaire ou leur élégance ne suffisent pas pour en faire des propriétaires heureux. Krishna Thirapathi, président de la nouvelle Automobile Association, qui regroupe des propriétaires de voitures classiques et vintages depuis juin, affirme qu’il est important de « connaître du monde dans le milieu, à la fois pour pouvoir acheter un véhicule authentique et pour savoir le maintenir ».
Contrairement à ce que l’on est tenté de croire, maintenir une ancienne voiture en état ne coûte pas cher mais il faut avoir du temps pour le faire, dit Krishna Thirapathi. « Je peux par exemple trouver une pièce d’origine à Rs 75 à Port-Louis mais, il me faudra être prêt à passer une demi-journée ou même plus à la chercher. Parfois, il m’est plus facile d’en acheter sur e-bay d’Angleterre ». Même si cela lui revient à plus cher. Pour ce passionné de voitures anciennes et propriétaire d’une Morris Oxford, depuis septembre 2012, le temps passé à chercher à Maurice compense le prix plus élevé payé sur e-bay. Notre interlocuteur souligne qu’il peut aussi y trouver le plan détaillé de la mécanique de la voiture.
Autre point important : il faut avoir un mécanicien qui puisse maintenir le côté mécanique, à plus forte raison que ce sont des compétences qui tendent à se perdre avec les nouvelles voitures dotées de technologies de pointe. « Au niveau de la mécanique, c’est plus simple mais il faut connaître ». Pour maintenir sa voiture, M. Thirapathi indique qu’il a un mécanicien tout aussi passionné que lui, Ameer Woozeer. « Son père avait une Morris Oxford et comme il était le dernier de la famille et mécanicien, il s’en occupait. Donc, on fait la révision de la voiture à deux : il faut aimer, avoir la passion de faire des recherches et de chercher les pièces, de démonter et de remonter… Même pour le mécanicien, ce n’est plus un travail, cela devient une passion ». Membre de la nouvelle association, Ameer Woozeer a une Vauxhall Victor de 1962.
Pour un propriétaire, poursuit Krishna Thirapathi, « il est important de garder sa voiture à l’abri des intempéries. D’autant plus qu’à l’époque, même si la tôle était plus épaisse, on n’utilisait pas des produits antirouille pour la protéger. Il faut la garder dans un endroit sec et lorsqu’il pleut, il faut s’assurer que la voiture est séchée par la suite ».
Pour Krishna Thirapathi, il est important de connaître des gens qui sont versés dedans. « J’ai un cousin passionné également et à travers lui, j’ai rencontré des personnes qui s’y connaissent. Si on ne connaît personne, c’est très difficile d’avoir une vintage car, car très souvent, on est berné par ceux qui veulent à tout prix se faire de l’argent. Et lorsqu’on se rend compte que la voiture n’a pas la valeur indiquée, c’est trop tard. C’est pour cette raison que nous avons choisi de monter cette association. Nous souhaitons à travers nos actions montrer ces voitures au public et lui montrer ce qu’il faut savoir avant d’acheter une voiture vintage et comment en prendre soin ».
Si elles sont entretenues comme il faut, la valeur de ces voitures ne pourra que grimper, conclut-il.

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