AVEC LE GEL DES AVOIRS : Rs 4,5 milliards de propriétés au National Property Fund

Dès son entrée en opération, le National Property Fund, qui assurera des émissions de Debentures en faveur des gros souscripteurs du Super Cash Back Gold de BAI, pourra compter sur le patrimoine immobilier du conglomérat en faillite. La Book Value assignée aux 62 propriétés immobilières de l’empire BAI, qui font l’objet d’un Restraining Order (gel) émis par la juge Rita Teeluck, jeudi, est de l’ordre de Rs 4,5 milliards. Mais elles ne comprennent ni le château de Rome, dont la valeur est estimée à Rs 500 millions, ni l’immeuble à la Marylebone Road à Londres, acheté en début d’année pour la somme de Rs 100 millions, ni les résidences aux Etats-Unis, dont les appartements au Ritz-Carlton de Washington, ni les propriétés en Europe. Il y a encore des investissements de Rs 490 millions dans la société Britam au Kenya à recouvrer par le Special Administrator, qui sera nommé cette semaine.
Dans l’immédiat, l’opération de remboursement des victimes du Super Cash Back Gold nécessitera des décaissements de Rs 6,4 milliards, dont Rs 2,5 milliards le 15 mai et Rs 3,9 milliards au 30 juin au plus tard. Le scénario avalisé par le Conseil des ministres prévoit que le financement de ces deux tranches sera assuré par les Liquid Assets de BAI, que transmettra le Special Administrator à la National Insurance Company Limited, dont le début des opérations est prévu à partir de cette semaine avec des garanties du gouvernement.
Dans leur rapport préliminaire, les Conservators de PwC, André Bonieux et Mushtaq Oosman, ont évalué les Equity Securities de BAI  Rs 2,5 milliards, dont Rs 1,5 milliard sur la Bourse de Maurice et Rs 490 millions à l’étranger.
De ce fait, le Special Administrator se gardera de réaliser des avoirs immobiliers du groupe BAI vu les risques de Predators’s Spree. D’où l’importance du National Property Fund, qui agira en tant que Warehousing des propriétés immobilières de BAI actuellement sous Restraining Order, que ce soit à Maurice et à l’étranger. Le portefeuille d’actions de BAI au sein de Britam au Kenya, dont la valeur est estimée à Rs 490 millions, ne sera nullement adjugé dans la conjoncture alors que les 48,45% des actions du groupe BAI dans la GlobalCapital à Malte n’est lorgnée par nul autre que le consul de Maurice à Milan, Paolo Renato Catalfamo, une vieille connaissance de Dawood Rawat. Il existe de très minces chances que ce Bid des Italiens soit retenu.
Par contre, le National Property Fund pourra compter sur les 62 propriétés immobilières réparties entre 11 entités du groupe Rawat, dont les principales sont comme suit :
BAI Co (Mtius) Ltd : patrimoine foncier estimé à Rs 3 milliards, dont la clinique Apollo Bramwell avec des investissements de Rs 2,5 milliards en date du 23 août 2013, des complexes commerciaux, dont Kapu Kai à Grand-Baie, d’une valeur d’un peu plus de Rs 270 millions sans oublier trois appartements dans le complexe Diplomat Gardens (Rs 9 millions en date du 30 mai 2013) ;
Bramer Property Fund : Rs 877,7 millions, la Bramer House à Ebène au coût de Rs 455 millions le 3 décembre 2010, Bramer Holding : Rs 440,5 millions, dont l’immeuble abritant la BAI à la rue Pope Hennessy, évalué à Rs 410,7 millions en date du 23 décembre 2011 ;
Seaton Investment Ltd avec un poids foncier de Rs 237,5 millions, dont des Commercial Outlets et des portions de terrains à Phoenix-Les-Halles.
Courts Ltd avec des immeubles valant Rs 33,6 millions, dont des emplacements à Port-Louis, Rose-Hill et Curepipe ;
Iframac (Rs 28,3 millions) avec quatre immeubles dans la région de Pailles.
Dans les milieux des affaires, l’on compte suivre avec attention les premiers moves du Special Administrator car l’on concède que « jusqu’ici il faut reconnaître que la BAI Saga a eu un impact non négligeable sur le marché bousier ». Ils ajoutent que « l’Acid Test de la démarche du gouvernement est de constater dans quelle mesure le recouvrement des avoirs du groupe aura rapporté des dividendes ».
Tout en affirmant que la bataille juridique sur les avoirs s’annoncera rude, des observateurs du secteur privé n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme en soulignant que « nous espérons que cette démarche ne va pas influer sur le niveau de la dette publique ».
Toutefois, le plus à craindre porte sur la perception de Maurice dans le monde, ou encore le Credit Rating du pays. « Le FMI se prépare à débarquer pour son exercice post-budgétaire d’Article IV Consultations. Avec l’affaire BAI, il faudra s’attendre à un Assessment plus étendu du système financier comme ce fut le cas en 2004 et en 2007. But there is also the fact that Moody’s will ask questions », fait-on comprendre en guise d’avertissement A la préparation des réponses dès maintenant pour éviter le pire demain…

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