Bastos Dealings : Silence inquiétant de la Banque Centrale

  • Le juge Bobby Madhub émet 31 autres ordres de gel de comptes à l’AfrAsia Bank pour un montant de Rs 5,1 milliards à la requête de la Financial Intelligence Unit
  • Le cap de 100 Freezing Orders de la Cour suprême sur les comptes du Quantum Global Group, avec presque 75 pour la seule AfrAsia Bank, bientôt franchi
  • La mission de l’Angola Sovereign Fund, avec pour conseils légaux l’étude de Norton Rose, repousse son arrivée au début de la semaine prochaine
  • Le délai imposé par la FSC au Quantum Global Group au sujet de la suspension des sept Closed-End Funds expire en fin de semaine avec une menace de révocation formelle à confirmer

Le silence de la Banque de Maurice (BoM) avec le déferlement des Freezing Orders de comptes bancaires dans les banques commerciales, principalement l’AfrAsia Bank Ltd, est jugé « inquiétant » dans les milieux de la haute finance. Avec l’Angola Connection dans le Global Business Sector, que ce soit avec les placements de plus d’un milliard d’Alvaro Sobrinho dans le complexe Royal Park Balaclava, ou encore le transfert d’au moins Rs 17,8 milliards de l’Angola Sovereign Wealth Fund, sans compter la succession de Judge’s Orders pour geler des comptes de Quantum Global Group ou encore ceux au nom de Jean-Claude Bastos de Morais, le Low Profile de la Banque centrale est diversement commenté. Certes, le gouverneur de la Banque de Maurice, Yogendranath Googoolye, est actuellement en mission officielle au Fonds monétaire international. Mais le n° 2 de la Banque centrale, Renganaden Padayachy, qui assure la suppléance, est également le président de la Financial Services Commission. De ce fait, au vu des Freezing Orders de la Cour suprême servis à la Banque de Maurice et le n° 2 en tant que Chairperson de la FSC, le régulateur des banques peut difficilement jouer aux abonnés absents vu les risques d’impact sur l’économie avec le mouvement des fonds de cette envergure. En tout cas, la Bastos Saga continue à fournir son lot de gels des comptes alors que la mission de l’Angola Sovereign Wealth Fund à Maurice, annoncée pour cette semaine, a été officiellement repoussée à lundi prochain.

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Entre-temps, la Financial Intelligence Unit (FIU) était de nouveau en Cour suprême hier pour soumettre des requêtes de Freezing Orders d’un montant de Rs 5,1 milliards sous l’article 4 (2) de l’Asset Recovery Act. Après le juge David Chan, pour une première série en date du 7 avril, et la juge Shameem Hamuth-Laulloo, pour une autre série, un Judge’s Order bloquant un transfert de Rs 160 millions aux Bahamas lundi soir, le juge Bobby Madhub, siégeant en référé, a ordonné hier à l’AfrAsia Bank Ltd de geler 31 autres comptes de Quantum Global Group ou du clan Jean-Claude Bastos de Morais (voir fac-similé de l’ordre plus loin).
De ce fait, le nombre de Judge’s Orders sous forme de Restriction Order découlant de l’article 27 de l’Asset Recovery Act s’approche de la barre des 100, l’AfrAsia Bank Ltd se taillant la part du lion, soit presque 75 avec un montant dépassant facilement les Rs 10 milliards des Rs 17,8 Mds en question. Les trois autres banques commerciales concernées par ces ordres de la Cour suprême sont la Mauritius Commercial Bank, la State Bank (Mauritius) Ltd et la Standard Chartered Bank Ltd.
N’empêche que face aux ordres obtenus par la FIU et la FSC, l’absence de réactions de la Bank of Mauritius Tower sur cette situation nouvelle, ayant un potentiel de générer des répercussions sur les opérations des Major Banking Players, et encore sur l’économie, n’est nullement réconfortante. A priori, ces importants mouvements de fonds dans les tiroirs des banques n’auraient jamais pu échapper à la vigilance de la Banque centrale au nom de la Due Diligence. A posteriori, le problème se pose quant à un éventuel trou dans les opérations bancaires en cas de retrait simultané de ces importants placements.
D’aucuns affirment qu’il est dans l’intérêt du régulateur de faire connaître sa position sur toute cette affaire dans les meilleurs délais. Et cela, même si les indications venant d’Angola sont que des retraits bancaires brusques ne sont pas à l’agenda. Cette certitude devra être donnée par la délégation de l’Angola Sovereign Wealth Fund, dirigée par le nouveau Chief Executive Officer et ancien ministre des Finances de l’Angola, Carlos Alberto Lopes. L’arrivée de cette mission, qui était prévue pour demain, a été repoussée à lundi prochain.
Les responsables de l’Angola Sovereign Wealth Fund, qui seront accompagnés de leurs conseils légaux de la firme internationale, Norton Rose, auront des séances de travail avec la Financial Services Commission et la FIU, de même qu’avec les autorités mauriciennes au sujet des dessous de ce scandale financier, ayant débouché sur le limogeage du fils de l’ancien président Eduardo Dos Santos, qui était à la tête de ce fonds. L’Angola Sovereign Wealth Fund compte dévoiler aux autorités mauriciennes ses plans par rapport aux Rs 17,8 milliards, placées dans des comptes en banques, de même que son intention de résilier le contrat de gestion de ces fonds avec le Quantum Global Group et la Management Company, JurisTax Ltd.
En parallèle, le délai imposé par la FSC aux représentants de Quantum Global Group pour justifier pourquoi la suspension des Global Business Licences des sept Closed-End Funds ne devrait pas être transformée en révocation expire dans les 48 heures. À la réception de la correspondance de Jean-Claude Bastos de Morais, la direction générale de la FSC décidera si tout le dossier devra être confié à l’Enforcement Department pour des sanctions aux termes des dispositions du Financial Services Act.
Affaire à suivre…

 

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