« Bater Bis Saga » : Les factures d’hôtel de Sinatambou embarrassent

La “Bater Bis Saga” étalant les factures d’hôtel au nom du ministre de la Sécurité sociale et de l’Environnement, Etienne Sinatambou, (voir Le Mauricien de samedi) embarrasse plus d’un à l’hôtel du gouvernement. Le principal concerné se retrouve en effet en mauvaise posture après que des factures en son nom de l’hôtel Maritim, circulant sur la place publique, indiquent qu’il ait profité d’un séjour dans cet établissement hôtelier du pays sous forme de “complimentary accomodation” en septembre 2018. Une autre facture datée du 30 juin dernier fait, elle, mention d’une Free of Charge (FoC) pour un dîner avec six personnes à table.

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Pour ce qui est du séjour de l’année dernière, la note qui circule concerne deux nuits, les “Billing Instructions” indiquant que « the amount to be absorbed by the hotel ». Cet étalage de factures suscite également la controverse car, selon les informations officielles, au 19 juillet dernier, Maritim Mauritius Ltd était en contact administratif avec le ministère de l’Environnement dans le cadre de son application d’Environmental Impact Assessment concernant son « proposed extension and refurbishment works within the hotel premises of Maritim Resort and Spa » à Balaclava.

Cette situation peut entraîner une enquête de l’ICAC pour faire la lumière sur cette polémique, avec l’article 15 (a) de la Prevention of Corruption Act stipulant que « any public official who solicits, accepts or obtains a gratification for himself for any other person, from a person whom he knows to have been, to be, or to be likely to be, concerned in any proceedings or business transacted or about to be transacted by him, or having any connection with his functions or those of any public official to whom he is subordinate or of whom he is the superior shall commit an offence ». Déjà que ce n’est pas la première fois qu’une situation semblable se produit, impliquant des Public Officials.

Face à cette situation la balle serait dans le camp de l’ICAC de Navin Beekarry de décider de la marche à suivre dans cette affaire, avec maintenant plus de 48 heures écoulées depuis que ces factures traînent sur la place publique, notamment en ligne. Au niveau de l’élu du MSM au No 16, Vacoas-Floréal, l’on crie déjà au « complot » visant à nuire l’image du ministre. L’Inner Circle du ministre Sinatambou concède que ce dernier est un « client habituel » à l’hôtel Maritim et explique que le séjour, datant de septembre 2018, était dans le cadre d’un événement officiel, à savoir le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien. Il ajoute que cette note devait être réglée par le ministère des Affaires étrangères qui avait, à cette époque, Vishnu Lutchmeenaraidoo à sa tête.

Pour ce qui est du dîner, les collaborateurs du ministre de la Sécurité sociale expliquent que ce dernier, étant un client fréquent dans cet établissement hôtelier, dispose d’un compte personnel et qu’il a l’habitude de régler ses factures ultérieurement. Mais on ne donne toutefois aucune explication quant à la mention de “Free of Charge” sur la facture. Au niveau de l’Hôtel du gouvernement, on n’apprécierait pas qu’un autre ministre soit traîné dans une autre controverse en cette fin de mandat.

Déjà que le prédécesseur d’Etienne Sinatambou au ministère de l’Environnement, Raj Dayal, est poursuivi par l’ICAC pour implication dans une affaire de corruption en relation à un permis EIA à un promoteur immobilier. « Pa ler akimil problem la. Mo espere li donn so eksplikasion kler lor sa size-la », laisse entendre un membre de la majorité gouvernementale. Mais la question qui se pose pour l’heure demeure toutefois si un autre ministre du MSM ferait l’objet d’une enquête de l’ICAC. Affaire à suivre…

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