Bem Recycling : l’intervention du GM sollicitée pour le recyclage

BEM Recycling, situé à La Chaumière, experte dans la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), a ouvert ses portes mercredi aux différents opérateurs économiques pour leur montrer les différentes étapes mises en place ainsi que les méthodes innovantes après la reprise d’appareils en fin de vie. On y trouve ainsi du matériel informatique, des équipements d’impression, des câbles, des réfrigérateurs, des piles, des téléphones mobiles et des batteries, entre autres.

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Thierry Malabar, projet manager de cette entreprise, a donné la garantie aux invités qu’il a mis en place des processus et des « méthodes innovantes » pour que les opérations de collecte et de recyclage des appareils soient conformes aux standards internationaux et aux réglementations mauriciennes. « Un appareil électronique ou électrique pourrait être réparé mais dans certains cas, le coût de réparation est prohibitif. Qu’on le veuille ou pas, avec les innovations perpétuelles, les équipements électriques ont envahi notre quotidien avec, pour résultat, une consommation grandissante de ces produits, que ce soit à Maurice ou partout ailleurs dans le monde. »

Il a ainsi expliqué aux opérateurs la raison pour laquelle la BEM a choisi ce créneau, « qui est une occasion pour les citoyens de se débarrasser de leurs appareils », devenus encombrants. « Quand la réparation et la réutilisation ne sont plus possibles, la meilleure option environnementale pour nous est le recyclage, dont les grandes étapes sont le démantèlement et le broyage des appareils que nous récoltons. L’étape de démantèlement des appareils est d’ailleurs très importante. Elle permet en effet de séparer les matériaux, notamment des composants dangereux comme les piles. »

Qu’en est-il des données enregistrées, souvent sensibles ? « Nous vous donnons la garantie que nous avons pris toutes les dispositions. Il n’y a aucun risque qu’elles soient détournées,volées ou utilisées à d’autres fins commerciales », rassure Thierry. Le projet manager se dit en outre satisfait des réactions de nombreux opérateurs économiques après discussions. « L’intérêt qu’ils portent pour le traitement des déchets nous incite à aller plus loin dans notre engagement, qui est aussi une grande responsabilité sociale. À mon avis, c’est une affaire qui doit concerner tout le monde si nous voulons léguer un meilleur environnement à la future génération. Les Mauriciens ne peuvent plus continuer à jeter leurs carcasses de voiture au bord de la route et leurs vieux appareils électroménagers dans les rivières. Je trouve vraiment dommage qu’on n’applique pas les lois. Je crois que si on ne réagit pas et qu’on ne change pas notre mentalité, notre île deviendra une jungle. »

La BEM est spécialisée dans la valorisation des DEEE depuis plus de 15 ans. Pour y arriver, Thierry dit avoir investi afin de se doter des moyens pour redonner une deuxième vie aux matériaux usagers. « C’est une démarche citoyenne mais nous le concédons, nous ne sommes pas philanthropes. Il est temps que le gouvernement nous apporte son soutien pour exporter nos produits vers d’autres pays, comme l’Inde et la Chine. Mais il y a des obstacles qui nous bloquent. Il serait idéal que l’État mauricien puisse profiter des bonnes relations qui existent avec ces pays pour trouver un moyen d’écouler nos produits. La Chine, qui avait démarré l’opération Green Fence 2013, avait adopté la National Sword Campaign 2017 sur les importations de 24 catégories de déchets solides interdits pour combattre la “contrebande d’ordures étrangères”. De notre côté, nous avons la maîtrise dans l’organisation de la prise en charge des déchets jusqu’au traitement final. Mais nous avons aussi besoin du soutien et de l’intervention du gouvernement. »

Pour Catherine Gris, l’Executive Officer de l’Association of Mauritian Manufacturers, le travail « ne fait que commencer ». La BEM est « une démarche citoyenne, dit-elle, qui vise à réduire l’effet des déchets sur la nature et qui permet une valorisation dans une perspective d’économie circulaire. On ne peut se contenter de cela. D’où le soutien du secteur privé à une telle initiative. On pourrait éventuellement solliciter Business Mauritius et d’autres instances économiques. Mais là où il a des obstacles, il faut absolument l’intervention de l’État. Une décision politique peut faire avancer les choses. »

Une intervenante très concernée par la gestion des déchets des équipements pense, elle, que la décision du Premier ministre, Pravind Jugnauth, de relancer les travaux de la National Environment Commission(NEC) est « une bonne chose ».Elle suggère aux gérants de BEM Reclycing d’approcher la commission pour promouvoir ses activités. La NEC, pour rappel, cordonne et surveille tous les programmes de gestion de l’environnement.

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