Boeing estime à 15.000 milliards de dollars le marché des avions commerciaux d’ici 20 ans

Le géant américain Boeing prévoit un doublement de la flotte mondiale d’avions d’ici 20 ans et un marché des services autour de leur exploitation de 15.000 milliards de dollars, témoin de l’optimisme du secteur porté par la hausse du trafic planétaire.

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« Au cours des 20 prochaines années, nous prévoyons une demande totale de 15.000 milliards de dollars, lorsque vous prenez la demande de nouveaux avions ainsi que les services commerciaux », a déclaré Randy Tinseth, le vice-président en charge du marketing du géant américain, mardi au salon aéronautique de Farnborough près de Londres.

« Nous voyons une demande totale d’avions neufs (d’une valeur) de 6.300 milliards de dollars, (…) à cela s’ajoute une demande pour 8.800 milliards de dollars de services commerciaux », a-t-il dit en présentant les perspectives commerciales de Boeing.

Airbus, qui a présenté ses propres prévisions en amont du salon, table également sur un doublement de la flotte mondiale d’avions de ligne au cours des 20 prochaines années. Cela va entrainer un besoin de 37.390 avions et cargos neufs, pour une valeur de 5.800 milliards de dollars, selon l’avionneur européen.

La flotte d’avions en service va être de 48.000 appareils à la faveur d’une croissance du trafic aérien solide de 4,4% par an, a-t-il indiqué dans ses propres prévisions 2018-2037.

Boeing entend tirer profit de cette croissance pour se renforcer dans les services, en se concentrant sur le marketing, les opérations de vol, la maintenance, l’ingénierie et les modifications des avions.

Le géant de Seattle s’est doté fin 2016 d’une troisième division, Boeing Global Services (BGS), aux côtés de ses deux piliers constitués par l’aviation commerciale d’un côté, la défense et l’espace de l’autre. Il vise un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars dans ce domaine d’ici dix ans, dans le civil et le militaire.

Airbus a pris le même chemin, et vise un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars à la même échéance, notamment grâce à sa plate-forme, Skywise, destinée à la gestion des flottes d’avions grâce au big data.

Bientôt des véhicules volants autonomes

La croissance est portée par les pays émergents et l’apparition d’une classe moyenne qui prend de plus en plus l’avion. « Ces marchés ont des populations importantes, des économies qui croissent rapidement et en conséquence nous avons un rapide augmentation des classes moyennes », a souligné Randy Tinseth.

Le segment moyen-courrier, avec notamment le 737 MAX et l’A320neo, est le principal bénéficiaire de cette croissance. Boeing prévoit ainsi 31.360 livraisons de nouveaux moyen-courriers d’ici 2037, sur un total de 42.700.

Cette bonne santé du marché se reflète dans les commandes annoncées par les deux géant lors du salon, où au deuxième jour l’avionneur européen a déjà annoncé des accords pour 44 milliards de dollars au total et son concurrent américain pour 45,8 milliards.

Les deux avionneurs n’entendent pas pour autant en rester là. Boeing a annoncé à l’occasion de ce salon la création d’une nouvelle entité baptisée « Boeing NeXt » autour des enjeux du vol autonome et de la gestion du trafic aérien sans pilote.

« Nous arrivons à un moment de l’histoire où les avancées technologiques et les tendances sociétales convergent et requièrent des solutions audacieuses et une nouvelle façon de voyager », a déclaré Greg Hyslop, directeur de la technologie chez l’avionneur américain. « Avec Boeing NeXt, nous entendons capitaliser sur notre capacité à ouvrir de nouvelles frontières pour transporter les hommes et les marchandises au moyen de technologies éprouvées ».

Ce segment est également dans la ligne de mire d’Airbus, qui a fait voler quelques dizaines de secondes en début d’année son véhicule volant autonome à décollage vertical. Vahana est un aéronef à décollage et atterrissage vertical (VTOL, vertical take-off and landing) autonome, capable de voler seul de manière autonome et qui pourrait emporter des passagers ou du fret.

Se rendre de Saint-Louis (Missouri) à Chicago prend 40 minutes en avion pour un trajet de plus de 400 km, mais il vous faut une heure et demi pour vous rendre de l’aéroport au bureau, a fait valoir Greg Hyslop, pour appuyer la pertinence de ces solutions de transport. Selon lui, ce type de véhicules « voleront dans quelques années » grâce aux nouvelles technologies et l’Intelligence artificielle.

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