(BoM) Xavier-Luc Duval : « Le PM ne réalise pas la gravité de la situation »

Après la Private Notice Question consacrée vaux Rs 18 milliards en provenance des Undistributed Reserves du Special Reserve Fund, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, est revenue lors d’un point de presse sur « cette question compliquée, mais extrêmement grave pour le pays ».

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« La situation est tellement grave et nous avons un ministre des Finances qui a été très mal conseillé. Il ne réalise pas que ce qu’il fait est extrêmement grave. Il a répondu à une question totalement en passant à côté de la plaque. Il mélange les torchons et les serviettes. Son incompréhension met en danger la population. Sa démarche équivaut potentiellement à mettre en faillite la Banque de Maurice », a-t-il dit.

Pour Xavier-Luc Duval, « ce que veut faire le gouvernement est une démarche délibérée pour dévier l’attention et embrouiller » la population. « En fait, soit nous avons un Premier ministre qui est “genuinely confused”, soit il fait semblant de ne pas comprendre. Je lui accorde le bénéfice du doute et pense qu’il est “genuinely confused” parce qu’on ne lui a pas bien expliqué », soutient-il.

La définition du Special Reserve Fund faite par Xavier-Luc Duval diffère de celle du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Ce fonds de réserve spécial a été créé en 2004. Un montant de Rs 13 milliards avait alors été versé dans le fonds. Depuis, la Banque de Maurice a puisé de ce fond et, aujourd’hui, quelque 60% de ce fonds représentent du “paper money” (“unrealised”). C’est-à-dire qu’il a un montant spéculatif (un “profit douteux”).

« Ce que Pravind Jugnauth ne réalise pas, c’est que ces Rs 238 milliards comprennent Rs 220 milliards de créances, c’est-à-dire de l’argent que la banque centrale a emprunté au public pour acheter des devises. La différence de Rs 18 milliards comprend Rs 2 milliards de “share capital” et son profit accumulé.

C’est ce profit accumulé que la banque doit garder pour faire ses opérations. Si demain il y a un problème et que la roupie est menacée, s’il faut éponger l’excès de liquidité ou si la Banque de Maurice a fait des pertes sur ses opérations, ils disposent de ces réserves accumulées pour se tirer d’affaire. Toutes les banques disposent de profits accumulés. La loi stipule qu’il faut maintenir 15% du Reserve Fund de la General Reserve. »

« Il y a une confusion grave dans la tête du Premier ministre. On mélange les torchons et les serviettes, c’est-à-dire les réserves et les actifs en devises. Nous mélangeons les profits accumulés. Lorsque j’étais ministre des Finances, j’avais pris Rs 1 milliard, c’est vrai, parce que la Banque de Maurice est le banquier du gouvernement. »

Répondant au Premier ministre, qui l’a accusé d’avoir transféré un montant de Rs 1 milliard en 2011 dans les caisses de l’État, il ajoute que le gouvernement « a un compte à la Banque de Maurice, dans lequel il peut puiser s’il en a besoin ».  Il accuse le Premier ministre « de faire un amalgame entre le compte bancaire du gouvernement à la BoM, les réserves en devises étrangères et les profits accumulés ».

« La Banque de Maurice doit avoir ses profits accumulés pour défendre la roupie et défendre sa politique monétaire. D’ailleurs, elle a accusé des pertes de Rs 1,7 milliard l’année dernière et de Rs 5 milliards en 2017. Elle a besoin de cet argent pour mener sa politique monétaire. C’est ainsi que l’année dernière, elle a utilisé Rs 2,5 milliards pour sa politique monétaire et Rs 1,9 milliard en 2017 », dit-il.

Interrogé sur le communiqué émis par la Banque de Maurice, Xavier-Luc Duval a observé que ce communiqué a « délibérément induit la population en erreur ». Il a dénoncé le rôle du gouverneur adjoint, M. Padayachee, « qui est au ministère des Finances tous les jours ». Et de conclure : « Aujourd’hui, l’indépendance de la Banque de Maurice est à zéro ! »


XLD: « De la mauvaise foi irresponsable »

1)En 2011 le capital de la Banque de Maurice a ete augmenté de Rs1 milliard par un transfert de la Special Reserve Fund.

2)Ceci  en stricte conformité avec le Bank of Mauritius Act. 3)Ce transfert visait à consolider la structure financière de la Banque.

4) Ce qui se trame aujourd’hui,  consiste au contraire à dépouiller la Special Reserve Fund de la BOM de Rs18 milliards pour éponger la dette publique.

5)Cela fragilise la BoM

6)Prétendre le contraire relève de la mauvaise foi irresponsable

 

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