BREXIT ET CHAGOS : Bérenger accuse le gouvernement d’avoir «péché par imprévoyance»

Commentant hier, d’une part, l’issue du référendum britannique sur le Brexit et, d’autre part, les derniers développements sur le dossier des Chagos, Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM, a accusé le gouvernement de sir Anerood Jugnauth d’avoir “péché par imprévoyance” depuis les élections générales. “Gouverner c’est prévoir et c’est prévoir le pire”, devait-il soutenir. Le leader des mauves n’a pas manqué l’occasion de rappeler comment certains au gouvernement ont cru nécessaire de le ridiculiser quand il a choisi d’évoquer l’éventualité d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (UE) dans sa dernière PNQ adressée au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth. Citant, entre autres, la chute conséquente du cours de la livre sterling de même que le grand affolement sur les grandes places boursières, le leader de l’opposition soutient que l’impact du Brexit se fait déjà sentir sur l’économie mondiale. Sur cette question de même que sur les Chagos, il s’étonne du mutisme à ce jour du ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Paul Bérenger considère surtout surprenant l’écart important de quatre points séparant le camp du “oui” au Brexit à celui du “non” (52% contre 48%), et cela en dépit d’un taux de participation de 72%. À l’adresse de ceux qui misent sur un temps de répit avant que la nouvelle donne ne se mette en place, le leader de l’opposition ne manque pas de souligner que des dirigeants de l’UE ont vite fait d’appeler la Grande-Bretagne à se retirer de l’Union le plus rapidement possible. Il note dans le même ordre d’idées le ton sévère employé par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour qui la décision de la Grande-Bretagne de se retirer de l’UE “n’est pas un divorce à l’amiable”.
Paul Bérenger parle de décision susceptible d’être “dramatique” pour l’Europe avec des risques, souligne-t-il, que le départ de la Grande-Bretagne n’entraîne un effet domino sur d’autres États membres de l’UE. D’où, pense-t-il, le ton dur qu’adoptent désormais des dirigeants de l’Union à l’encontre des Britanniques, “à qui il ne feront aucun cadeau”, dans un souci évident d’éviter tout effet boule-de-neige. Le chef de l’opposition évoque la possibilité que ce vote des Britanniques n’active globalement en Europe les “pires forces réactionnaires d’extrême droite”. Il ne manque pas, à cet égard, de rappeler la douloureuse histoire qui a conduit l’Europe à la Seconde Guerre mondiale.
Paul Bérenger évoque à ce propos le “réveil des vieux démons” durant toute la campagne pour le référendum sur le Brexit en Grande-Bretagne. Pour lui, le vote a été largement influencé par la question de l’immigration dans une perspective d’argumentation “carrément raciste”. Ce qui, trouve-t-il, est “dramatique et dangereux”. Au-delà du coup porté à la cohésion de l’UE dans son ensemble, le leader de l’opposition prévoit de même que le vote britannique sur le Brexit va ébranler l’intégrité territoriale du Royaume Uni lui-même. Il rappelle à cet égard que l’Irlande du Nord et l’Écosse ont voté pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE et que des velléités d’indépendance ont vite fait de se manifester en Écosse dès la proclamation des résultats vendredi matin.

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