BUDGET CIRCULAR : Les Finances évoquent les défis pour 2016/2017 et après

Le ministère des Finances et du Développement économique évoque, dans le « Budget Circular 2016/2017 » qu’il vient de rendre public, les défis auxquels le pays est confronté et qu’il faudra impérativement relever pour pouvoir réaliser la Vision 2030 d’une économie à revenus élevés. La nécessité d’atteindre au moins un taux de croissance annuel de 5 %, de maintenir l’équilibre budgétaire, de réduire la dette publique ainsi que le besoin d’investir dans l’infrastructure publique, est soulignée. « La marge de manoeuvre au niveau du budget courant est très limitée, une situation qui sera davantage exacerbée avec la mise à exécution du rapport du Pay Research Bureau », écrit Dev Manraj, Secrétaire financier.
Le ministère des Finances soutient dans cette lettre circulaire adressée aux Supervising Officers-in-charge des ministères et départements publics que la préparation du budget 2016/2017 démarre dans des conditions difficiles, l’environnement économique international étant marqué par un ralentissement général en particulier dans les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), la chute des prix des produits pétroliers, et la faible croissance des échanges commerciaux mondiaux. Les risques d’une baisse des perspectives économiques aux États-Unis et en Europe ont augmenté de manière significative depuis quelque temps. « Against this backdrop, the challenge is to steer our economy rapidly towards a growth path of at least 5 % annually to realise the Vision 2030 and attain the high income country status », écrit le secrétaire financier. Pour cela, il faudra élaborer des politiques et mesures appropriées et les mettre à exécution afin de pouvoir diversifier davantage l’économie mauricienne, stimuler l’investissement privé, créer des emplois, augmenter la productivité et la compétitivité de notre économie tout en incorporant la technologie dans notre stratégie de développement.
Sur un plan purement budgétaire, poursuit Dev Manraj, « we are facing with a delicate balancing act ». D’une part, la dette publique a atteint un niveau trop élevé et il faudra impérativement la réduire conformément aux engagements pris par le gouvernement sous la Public Debt Management Act. Il y a aussi les besoins budgétaires croissants à tenir en compte. Il faut, entre autres, investir massivement dans les infrastructures publiques et cela, souligne le Secrétaire financier, pourrait entraîner une hausse des emprunts publics. Parallèlement, il y a nécessité de répondre correctement aux besoins immédiats des groupes vulnérables de la société.
Dev Manraj estime que la marge de manoeuvre pour le budget de fonctionnement est très limitée et la situation pourrait, selon lui, se compliquer avec l’application des recommandations salariales du PRB. De plus, les projets infrastructurels pour soutenir la croissance économique vont absorber plus de ressources au cours des prochaines années. Le secteur public aura, par ailleurs, à trouver des ressources additionnelles dans le cadre de la restructuration des entreprises publiques.
Le ministère des Finances, annonce le Secrétaire financier, a tenu compte de toutes ces contraintes, défis et objectifs à atteindre et a défini les plafonds des dépenses applicables à chaque ministère et secteur. Ceux-ci seront communiqués aux responsables de chaque ministère et département qui devront les respecter. Dev Manraj exhorte ces responsables à « give priority to projects and schemes that would have high impact on growth » et à utiliser les outils de la technologie de l’information et de la communication pour gagner en efficience. Il leur demande également de rationaliser les règles et processus internes en vue d’améliorer la facilitation des affaires, de « phase out low-impact programmes/schemes with high cost » et de renforcer la planification des projets de développement tout en assurant la solidité financière des corps parapublics.
Les responsables des ministères et départements doivent soumettre leurs propositions budgétaires au plus tard le 7 avril 2016, après quoi le ministère des Finances engagera avec eux des réunions au sein d’un comité technique.
Par ailleurs, le ministère des Finances sollicite des organisations du secteur privé, des corps professionnels, syndicats et autres organisations non gouvernementales, leurs propositions en prévision du budget 2016/2017. Le ministère souligne que le prochain budget mettra l’accent sur la création d’emplois, une croissance économique plus élevée, la mise en chantier d’un Plan Marshall contre la pauvreté, le rehaussement de la qualité de vie des Mauriciens.
Les documents et suggestions de ces différentes organisations devront parvenir au Secrétaire financier au plus tard le 8 avril 2016.

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