Business Mauritius : « Budget à forte composante sociale et encourageant dans l’ensemble »

Business Mauritius, organisation regroupant les institutions sectorielles du privé, trouve que le budget 2018/2019 a une forte composante sociale et est encourageant dans l’ensemble. « C’est un budget qui consolide la politique d’ouverture de l’économie ainsi que l’intégration des jeunes et des femmes. Une mise en œuvre coordonnée et en partenariat des mesures contenues dans ce budget reste clé », a résumé Cédric de Spéville, président de Business Mauritius, lors d’un point de presse hier soir à Port-Louis.

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Selon Cédric de Spéville, le secteur apprécie l’effort démontré par le gouvernement pour consolider les secteurs économiques traditionnels, dont l’industrie manufacturière et les services financiers. Pour ce qui est des indicateurs macroéconomiques, le président de Business Mauritius note que le déficit budgétaire pour 2018/2019 sera contenu à 3,2% du Produit Intérieur Brut, soit le même niveau anticipé pour l’exercice financier qui se termine le 30 juin prochain. Concernant la dette publique, il observe que le niveau en pourcentage du PIB passerait de 64,8% fin juin 2017 à 63,4% fin juin 2018, et que, selon le ministre des Finances, le taux pourrait se replier davantage à 63,1% en juin 2019 avec l’exécution des propositions et politiques contenues dans le budget 2018/19. Business Mauritius relève également que de l’inflation sera sous contrôle.

Cédric de Spéville et Kevin Ramkalaon, qui présentait pour la première fois ses réactions post-budgétaires en tant que chief executive officer de Business Mauritius, ont fait un survol des mesures contenues dans le budget 2018/2019. Entourés des représentants de diverses organisations sectorielles, les dirigeants de Business Mauritius ont fait ressortir que pour ce qui concerne le secteur sucrier, « le travail continue » au niveau du comité conjoint secteur public-secteur privé et insistent que toutes les parties concernées doivent travailler de concert pour trouver des solutions au problème de cette industrie. Interrogée par Le Mauricien, Jacqueline Sauzier, secrétaire général de la Chambre d’agriculture, déclare que la décision de relever les droits de douane sur le sucre importé est l’une des mesures préconisées par le comité conjoint. Cette mesure est la bienvenue mais le gros des problèmes de l’industrie reste à être résolu. « Il ne faut pas laisser perdurer la situation », souligne-t-on dans les milieux de la Chambre d’agriculture.
La direction de Business Mauritius estime que les mesures portant sur l’ouverture de l’économie aux talents étrangers vont dans la bonne direction et que le budget 2018/19 démontre une volonté de professionnaliser le secteur des petites et moyennes entreprises et d’aider ce secteur à monter dans la chaîne des valeurs. Les propositions en faveur du « gender mainstreaming » vont, selon le secteur privé, dans la direction d’une participation accrue des femmes dans la vie économique du pays. « L’impact d’une participation plus poussée des femmes sur le PIB pourrait être substantiel », a fait ressortir Cédric de Spéville.

Le CEO de Business Mauritius a relevé pour sa part quelques points saillants du budget 2018/19 : 1) l’estimation d’un taux de croissance de 4,1% pour l’année 2018/19, soit un taux plus élevé que celui prévu pour 2017/18 (3,9%); 2) les propositions visant à consolider le capital social dont le remboursement des dépenses de formation professionnelle, l’introduction du Youth Service Programme; 3) la création d’un Mauritius Artificial Intelligence Council pour explorer et mettre à exécution une stratégie axée sur l’innovation; 4) l’élaboration et la mise en application des recommandations élaborées dans le “blueprint” sur le secteur des services financiers; 5) les réformes proposées pour le secteur du Global Business (Kevin Ramkalaon est d’avis qu’il y a encore un travail de fond à effectuer dans ce secteur d’activités); 6) l’introduction et surtout la mise en opération d’un mécanisme appelé Regulatory Sandbox Licence pour les projets technologiques innovants; 7) le développement des activités de “Fintech” et de “blockchain”; 8) les grands projets de construction; 9) les mesures pour encourager les femmes à être plus active dont le “teleworking” et les investissements dans la création de garderies; 10) les propositions touchant le secteur manufacturier, le secteur portuaire, dont ceux concernant l’amélioration des infrastructures; 11) les mesures “anti-dumping” et la participation des entreprises privées dans le développement des Special Economic Zones en Afrique; et 12) le développement touristique de Mahébourg.

À une question portant sur le rejet des propositions de Business Mauritius concernant la réduction à 3% (sur une période huit ans) de la “Corporate Tax” pour les entreprises domestiques ainsi que l’introduction d’un “Investment Tax Credit” de 5% (sur trois ans) pour ce même secteur, la direction de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) a déclaré que « le combat continue ». À une autre question concernant la reconduction pour une nouvelle année du “special levy” sur les profits des banques commerciales, le nouveau CEO de la Mauritius Bankers Association, Daniel Essoo, a déclaré qu’il y a une réflexion à faire concernant cette mesure et que du côté de la MBA, on attend des détails par rapport à la réforme fiscale proposée pour le secteur du Global Business en général.

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