Carburants : « On nous prend pour des imbéciles » selon Chellum

  • Selon le secrétaire de l’ACIM, le gouvernement n’a accordé qu’une baisse de 50% et a conservé 50% en augmentant les taxes

Alors qu’il avait réclamé une baisse du prix du carburant vendredi, Jayen Chellum n’est guère satisfait de la réduction accordée quelques heures plus tard. La raison : la « dégringolade » du prix du pétrole sur le marché mondial aurait dû résulter en une baisse de Rs 4,25. Or, le Petroleum Pricing Committee (PPC) n’a accordé que Rs 2,65 et Rs 2 de baisse respectivement, augmentant par la même occasion la taxe pour certains items, dont les subsides sur le gaz ménager, le riz et la farine.

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Pour Jayen Chellum, secrétaire de l’ACIM et porte-parole de la Platform pou fer bes pri lesans ek diesel, la baisse accordée sur le carburant vendredi dernier ne reflète pas la réalité du prix sur le marché mondial. Depuis la dernière révision en octobre dernier, dit-il, la tendance est à la baisse. « On peut même parler de dégringolade, entre septembre de l’année dernière et janvier de cette année. Le baril de pétrole est en effet passé de USD 80 à USD 42. Cela a repris légèrement et avoisinerait les USD 50. Mais nous sommes toujours à moins de USD 30. »

Partant de ce constat, Jayen Chellum est d’avis qu’une baisse de Rs 4,35 aurait dû être appliquée sur l’essence et le diesel, comme prévu par la loi. « Au lieu de faire passer cette baisse enregistrée sur le marché mondial aux consommateurs, la STC a préféré en garder une partie pour le gouvernement, en augmentant la taxe qui était déjà à 165%. On a baissé le prix par Rs 2,65 et, de l’autre côté, on a augmenté la subvention sur le riz, la farine et le gaz ménager par Rs 1,25. »

Jayen Chellum fait ressortir que l’augmentation de la subvention pour le gaz ménager est inadaptée, car le prix du butane et du propane a aussi dégringolé sur le marché mondial. Il cite à titre d’exemple : « Le propane et le butane, combinés pour obtenir le LPG, qui constitue le gaz ménager, sont aussi en baisse sur le marché mondial. Le propane a connu une chute de USD 580 à USD 445 de septembre à décembre 2018. Et le butane est passé de USD 595 à USD 415. Selon les prévisions, cela va encore baisser. »

Selon lui, il y a un manque de transparence autour du gaz ménager. « Il semble que la STC était plus intéressée à transférer l’argent économisé au gouvernement, à travers les taxes, au lieu de le faire bénéficier aux consommateurs. On est en train de nous prendre pour des imbéciles. »

De même, ajoute-t-il, le gouvernement doit venir s’expliquer sur les fonds nécessaires pour la construction d’un bunker pour le stockage de produits pétroliers. « Nous avons toujours dit que, vu que c’est un projet, il faut dire combien cela va coûter et jusqu’à quand on prévoit d’appliquer la taxe sur le carburant pour son financement. Tout projet a un coût. Or, aujourd’hui, la STC a choisi d’augmenter cette taxe à 35 sous, sans même nous dire combien le projet va coûter. Cela veut-il dire qu’ils ont mal fait leur calcul ? »

Jayen Chellum prévient que la Plateform pou fer bes pri lesans ek diesel ne compte pas tolérer une telle situation. « Nous allons réunir nos membres dans le courant de la semaine et nous déciderons de la marche à suivre. Ce qui est sûr, c’est que nous ne resterons pas les bras croisés. »

Par ailleurs, du côté des gérants de stations-service, c’est l’incompréhension également. « Suite à notre rencontre avec le Premier ministre récemment, il était question que le ministre du Commerce nous appelle pour une réunion afin de revoir nos marges de profit. Or, je vois que dans le dernier exercice, il y a eu des ajustements sur plusieurs items, mais rien pour nous. Nous comptons écrire au ministre pour réclamer une rencontre à ce sujet », dit Bhim Sunassee, président de la Petrole Retailers Association.

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