CARTE D’IDENTITÉ NATIONALE : Bérenger fait confiance à la Cour suprême

Paul Bérenger a fait comprendre ce matin lors d’une conférence de presse à la municipalité de Port-Louis que la ligne à suivre concernant la carte d’identité nationale fait l’objet de discussions au sein du Remake. « Nous déciderons ultérieurement. Il y a une affaire en Cour suprême. Pravind Jugnauth entrera son “main case” le plus vite possible », a dit le leader du MMM. Il a souhaité que la population réalise les dangers et se renseigne sur ce qui s’est passé en Grande Bretagne et ce que la loi prévoit en Allemagne, « que nous ne pouvons ignorer ».
En réponse à des questions de la presse, Paul Bérenger a fait comprendre que le MMM ne demande pas à la population de ne pas retirer la carte d’identité. « Franchement, est-ce que vous voyez la Cour suprême ou le Privy Council accepter que des gens soient emprisonnés pour avoir refusé de donner leurs empreintes digitales alors qu’en Allemagne c’est volontaire et que dans la plupart des pays on ne réclame pas l’empreinte digitale pour la carte d’identité ? » a-t-il lancé.
Pour le leader de l’Opposition, le problème de la carte d’identité remonte à décembre 2009, par la faute du gouvernement. Il a expliqué que ce jour-là le ministre des Finances d’alors Rama Sithanen avait présenté le Finance Bill dont le but est de donner force de loi aux mesures budgétaires. Or, a-t-il dit, le gouvernement avait pris la mauvaise habitude de faire de ce texte de loi un Omnibus Bill en y incluant des items qui n’ont rien à faire avec le budget. Ce jour-là, le Finance Bill prévoyait l’introduction de la Carte d’identité nationale avec les empreintes digitales ainsi que la question de médiation à la Cour suprême. Paul Bérenger a affirmé qu’il avait objecté contre cette façon de faire et avait soutenu que des items nécessitaient des “standalone bills” mais le Speaker lui avait donné tort. En conséquence, le texte de loi avait été adopté sans débats.
Le leader de l’Opposition a déploré qu’« une personne familière de ce qui se passe à Londres » comme Navin Ramgoolam n’ait pas suivi ce qui s’est passé en Grande Bretagne. Une législation adoptée en 2006 prévoyait la création d’une National Data Bank, ce qui avait provoqué une objection générale. Certains parlementaires britanniques avaient soutenu que ces mesures n’étaient pas compatibles aux provisions de la Cour européenne des droits de l’homme. Le gouvernement travailliste avait fait la sourde oreille et avait mis le projet en marche. Or en 2010 à l’arrivée du gouvernement conservateur, sous la pression des libéraux démocrates, le projet a été abandonné malgré le fait qu’il avait nécessité des dépenses de l’ordre de 257 millions de livres sterling, soit Rs 10 milliards. « Or Navin Ramgoolam a non seulement ignoré tout cela en introduisant des éléments touchant à la vie privée des gens comme les empreintes digitales mais a également confié le projet à une firme singapourienne sans appels d’offres ». Il a rappelé que le projet estimé initialement à Rs 300 M a finalement coûté Rs 1,5 milliard.
En matière de sécurité, Paul Bérenger a observé que malgré toute la sécurité existante aux États-Unis, les données concernant entre autres Michelle Obama, l’épouse du Président Obama, ont été “hacked”. Ce qui explique les craintes concernant la création d’une banque nationale des données.
Il a aussi rappelé qu’en Allemagne il n’y a pas de National Data Bank et que l’enregistrement des empreintes digitales se fait sur une base volontaire. De plus, aussitôt que les empreintes ont été enregistrées pour les besoins de la carte d’identité, les données sont détruites. Paul Bérenger a estimé que le gouvernement devrait prendre tout cela en considération et qu’il n’est pas trop tard pour le revoir.
Paul Bérenger en a profité pour évoquer plusieurs dossier. Ainsi, il a condamné la façon de faire de la police dans l’affaire Varma où les victimes et les témoins sont devenus des accusés. Il a aussi condamné la façon dont le dossier de l’université EIILM est traité.
Par ailleurs, il a estimé qu’en ce qui concerne l’électricité et l’eau, c’est l’heure de tous les dangers. Il a cité le cas des moteur Sultzer « qui courent le risque d’explosion et qui fonctionnent à 50% de capacité ». Entretemps, le CEB a commandé quatre turbines de 15 MW chacune au coût de Rs 3 milliards. « Ce sont les consommateurs qui seront appelés à payer tout cela ». Par ailleurs, dit-il, les turbines à gaz sont utilisées à plein rendement à un coût très élevé. Alors que le coût moyen de l’électricité produite par le CEB (gaz exclu) est de Rs 4,66 le Kwh et que le coût moyen de production des IPP est de Rs 3,47 le Kwh, l’utilisation des turbines à gaz coûte Rs 22,31 le Kwh, a-t-il observé.
Au chapitre de l’eau, Paul Bérenger a relevé que les recommandations des consultants concernant le Bagatelle Dam ont été ignorées. « On constate aujourd’hui que le réservoir risque d’avoir des fuites et que pour empêcher cela il faut investir à nouveau Rs 3 milliards alors que la construction a déjà coûté Rs 3 milliard. Il semblerait que les autorités chinoises soient d’accord pour avancer le financement nécessaire mais réclament en contrepartie le contrat sans appel d’offres pour le “treatment plant” du réservoir ».
Le leader du MMM aussi parlé du treatment plant de Pailles. La CWA a eu recours aux “emergency procedures” pour ce projet de construction qui nécessitera un budget de Rs 725 millions. Il estime que dans tout cela la responsabilité de Rashid Beebeejaun, DPM et ministre des Services publics, est engagée.
Au sujet des procédures d’appel d’offres, Paul Bérenger a observé que les soumissionnaires malheureux ont la possibilité de faire appel auprès de l’Independent Review Panel. Or, il semble que le gouvernement ait décidé d’ignorer les décisions de cette institution, dit-il.

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