SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : Nous voulons relancer l’apiculture, a déclaré Mahen Seeruttun

Le ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire Mahen Seeruttun a déclaré hier, lors d’un atelier de travail sur l’apiculture à Bras-d’Eau, que le gouvernement offre « tous les moyens nécessaires » pour la relance de ce secteur, qui a été grandement affecté par un parasite, nommé Varroa, l’année dernière. Ce qui a, selon lui, fait chuter drastiquement la production de miel dans le pays.
Mahen Seeruttun a estimé que ce parasite est entré à Maurice « parce que quelqu’un, quelque part, a importé une abeille de l’étranger », avec pour résultat que Maurice « est maintenant entièrement affectée », précisant que tous les apiculteurs, de même que les consommateurs, sont pénalisés. « Nous devons réaliser à quel point, par une simple négligence, ce secteur a été affecté complètement. Donc, les mesures que nous prenons au ministère ont leur raison d’être et leur importance. Nous devons en être conscients», a-t-il ajouté. Selon lui, il faut toujours prendre conseil auprès des experts, seuls capables, selon le ministre, « de former les apiculteurs sur les bonnes pratiques apicoles ».
Pour renforcer davantage ce secteur et augmenter la production de miel, Mahen Seeruttun a indiqué que son ministère compte lancer une campagne de reboisement des forêts, soit 10 hectares à Bras-d’Eau, 19 hectares au Morne, 7 hectares à La Ferme, 15 hectares dans l’ex-tea belt, 5 hectares à Bell-Village et 3 hectares à Cap-Malheureux. Environ 10 000 arbres seront mis en terre d’ici 2018. « Nous allons accorder tout le soutien voulu aux apiculteurs pour que nous puissions relancer ce secteur et augmenter ainsi la production de miel tout en améliorant la qualité de ce produit », a-t-il fait ressortir.
Pour sa part, l’expert kenyan Elliud Muli, représentant de l’International Centre of Insect Physiology and Ecology (ICIPE), a estimé que « dans le village global qu’est devenu le monde, la transmission des parasites et des agents pathogènes d’une frontière à une autre représente un défi énorme ». Il poursuit : « En outre, les pesticides représentent un grand risque pour les abeilles. Ce qui a mené à la disparition de colonies d’abeilles aux Etats-Unis et en partie en Europe. » Ce dernier a de fait invité les apiculteurs mauriciens « à apprendre de l’histoire afin de ne pas commettre les mêmes erreurs ». Selon lui, « la prospérité de la présente génération et de celles à venir dépend de nous ». D’où son insistance pour que les apiculteurs adoptent les bonnes pratiques apicoles et, « plus important, qu’ils résistent à la tentation d’importer des abeilles et d’équipements usés, afin d’éviter des problèmes ». Il leur a ainsi demandé de « travailler avec les ressources locales pour une apiculture durable ».
C’est dans les années 70’ que les Agricultural Youth Clubs (AYC) étaient créés à Maurice dans le but de former les jeunes à l’apiculture dans leurs arrière-cours afin de produire du miel pour la population. La première unité apicole a été mise en place en 1980 à la division de l’entomologie, à Réduit. Il y a encore quelques années, Maurice produisait environ 40 tonnes de miel annuellement, et autant à Rodrigues. Mais la production a énormément chuté l’année dernière en raison du Varroa.

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