À PLAINES-DES-ROCHES : Le Nord-Est connecté cette semaine à l’énergie éolienne

Depuis le mois de janvier, les 11 éoliennes de 65 mètres de hauteur qui surplombent le village de Roche-Noires ont déjà fourni plus de 1 million de KW/h gratuitement au réseau du Central Electricity Board (CEB). Une phase concluante pour la Eole Plaine des Roches Ltd, regroupant la société Aerowatt Mauritius associée à 55,000 petits actionnaires de la SIT, qui attend désormais le certificat de complétion de l’entreprise consultante, GAMESA, et l’aval de l’ingénieur indépendant, le Bureau 3E, attestant de la qualité de l’énergie fournie pour produire l’électricité contractuellement sur le réseau du CEB pendant 20 ans. Ce qui devrait être une réalité d’ici la semaine prochaine, avec quelque 12,000 foyers connectés à l’énergie éolienne.
Depuis l’année dernière, le village de Roches-Noires a connu une transformation, plus particulièrement au niveau de l’entrée du Parc National de Bras-d’Eau. Désormais, ce n’est pas uniquement la réserve naturelle qui abrite de remarquables trésors qui interpellent les passants et automobilistes, Mauriciens aussi bien que touristes. C’est aussi et surtout, les géants de fer, à la conquête du vent, qui attirent l’attention. Et les habitants du village en sont fiers. « Nous sommes le premier village à produire ce type d’énergie. Quand on parle de Roches-Noires désormais, il ne s’agit plus uniquement de caves, mais encore d’éoliennes ; nous en sommes fiers, car cela démontre à quel point la nature est au coeur du développement dans notre village », disent quelques planteurs.
Raccordées au réseau du CEB depuis le 15 janvier, les éoliennes, avec leurs pales de 29 mètres de long pesant 40 tonnes chacune, reliées à la nacelle (où se trouvent la boîte de vitesse et la génératrice d’énergie) au haut des mâts, brassent le vent pour produire une électricité « verte ». Eole Plaine des Roches Ltd, en mode de rodage depuis trois mois, a déjà contribuer à alimenter, selon Cyril Oudin, directeur de la compagnie, plus d’un million de KW/h d’énergie le réseau du CEB. La phase de « commissionning » reste à être validée.
D’où les vérifications qui ont été effectuées ces derniers mois sur le système. En effet, avec le concours du constructeur des éoliennes, la firme espagnole GAMESA, des tests ont été faits pour vérifier le bon fonctionnement des éoliennes. Il s’agit de vérifications essentielles pour attester qu’elles sont conformes à l’utilisation, et qu’il n’existe aucun problème, notamment avec les freins, les pales, ou de bruitage. Si cet exercice a été effectué à distance par GAMESA — tout le système, basé sur fibre optique, étant contrôlé par un ordinateur central opéré par un SCADA, c’est-à-dire via l’intelligence informatique qui gère tout le parc — a démontré qu’il n’y avait jusqu’ici aucune faille, selon Cyril Oudin, il y a également eu une contre-vérification effectués par Quadran France et sur le site, à Plaine-des-Roches, par les ingénieurs de Quadran Mauritius. Cyril Oudin a fait le déplacement cette semaine pour récupérer le certificat de complétion que lui délivrera GAMESA attestant du bon fonctionnement de tous les équipements.
Aucun encombre détecté
Parallèlement, depuis le depuis de l’année, d’autres vérifications ont été effectuées par un ingénieur indépendant, le Bureau 3E. Les services de cette entreprise belge ont été retenus pour s’assurer de la qualité du courant fourni par les éoliennes sur le réseau du CEB. « Dans le contrat avec le CEB, il est stipulé que nous avons à faire faire des tests pour nous conformer aux normes du CEB, c’est-à-dire la fourniture d’une qualité de courant bien spécifique, soit la production d’un courant stabilisé », explique Cyril Oudin. Et selon lui, à ce stade, soit à 99% des tests effectués, il n’y a eu aucun encombre. Il reste à ce stade le dernier test, celui de pleine puissance, qui sera effectué cette semaine par les ingénieurs belges actuellement à Maurice. Cette dernière étape consiste en la vérification que toutes les éoliennes tournent au même rythme. « Pour cela, il nous faut une moyenne de vent de 11m/seconde — rythme auquel les pales commencent à produire l’électricité — pendant une heure », explique le directeur d’Eole Plaine des Roches Ltd, précisant que cela se vérifie par ailleurs à distance, via l’informatique.
Si des critiques ont été émises quant à l’éventualité de pollution, une étude entreprise à l’aide d’un sonomètre la semaine dernière par le ministère de l’Environnement démontre que le bruit émis par les éoliennes de Plaines-des-Roches oscille entre 48/49 décibels.
Fierté du village
Avec la finalisation des tests cette semaine, à la fin de mars, Eole Plaine des Roches Ltd produira sur le réseau du CEB contractuellement. La ressource énergétique éolienne exploitable de la société est estimée à 850kw/h avec une production de 9,35MW/h, soit annuellement 1,4GW/h pour quelques 10 000-12 000 foyers. Suivront ensuite, à la satisfaction du CEB — qui souhaite une période d’évaluation de 3 à 6 mois afin de voir comment fonctionnent les éoliennes sur son réseau — les négociations pour la 2e phase du projet d’Eole Plaine des Roches : l’installation de 10 autres éoliennes à quelque 500m plus loin dans la région, au coût d’environ Rs 700 M. Eole Plaine des Roches Ltd reste confiante de l’aboutissement de son projet. « La première phase démontre que nous pouvons produire de l’énergie verte à Maurice. Nous avons les connaissances et l’expertises. C’est aux autorités de trancher. Mais il est un fait qu’il est essentiel que Maurice bascule sur ce type d’énergie par rapport à l’énergie fossile », dit Cyril Oudin. Selon lui, qu’il s’agisse d’éoliennes, de solaire ou de biomas, ce sont des types d’énergies qui sont injectés sur le réseau à des prix fixes pour 20 ans pour le CEB. « Aujourd’hui, les énergies renouvelables sont des énergies compétitives », dit-il. Et de faire ressortir sa fierté d’opérer la première ferme éolienne à Maurice. « Ce qui est encore plus satisfaisant, c’est l’engouement des gens dans le village pour ce projet. Plaine-des-Roches a aujourd’hui un symbole tourné vers l’avenir », dit-il.

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