CAVERNE DU PONT-BON-DIEU : Un environnement apaisant

Il y a de ces endroits qui dégagent une énergie particulière et qui donnent une sensation de bien-être. La Caverne de Pont-Bon-Dieu est de ceux-là. Dans un cadre verdoyant, le visiteur est saisi par la beauté du lieu. Mais l’attraction principale, c’est une grotte qui se révèle dans toute sa splendeur. Cette excavation naturelle et profonde, se situant dans la région de Belvédère, entre les districts Moka et Flacq, offre un silence propice à la méditation. Cette caverne que Surya Ramdhonee a acquise il y a une dizaine d’années sera bientôt transformée pour accueillir des groupes pour des séances de méditation et de « bain de nature ».
Les cavités ont, depuis les origines du bouddhisme, attiré les moines et les ermites. Mais une chose est sûre, Surya Ramdhonee ne s’enfermera pas dans cette grotte pour atteindre l’éveil, comme le Bouddha. L’homéopathe et thérapeute neuromusculaire a fait de la Caverne du Pont-Bon-Dieu « son fief, son havre de paix ». Et c’est dans le but de faire profiter aux autres ce petit coin de paradis qu’il a déjà entamé les travaux de nettoyage et d’aménagement afin d’accueillir tous ceux qui désirent de prendre un « bain de nature », de s’imprégner de l’atmosphère des environs verdoyants ou de méditer à leur guise. Le concept s’apparente au « shinrin-yoku », nom donné à l’art japonais du « bain de forêt » et est reconnu comme un moyen d’améliorer la qualité de vie. Les Japonais ont depuis longtemps perçu les vertus de la balade dans les bois et en ont fait une activité, le « bain de forêt » le Shinrin-Yoku, qui amène à porter attention à la fraîcheur de l’air, aux couleurs et aux sons. Il constitue une forme de méditation qui consiste à être sensible à l’environnement. Promenade contemplative au coeur de la nature, la pratique du bain de forêt est un moyen naturel de lutter contre la pression du stress et de l’anxiété. Il reconnecte l’individu avec la nature en lui apportant une diminution de stress et une élévation de l’humeur naturelle.
Cette thérapie nippone qui n’a rien d’ésotérique prend de l’ampleur dans des pays industrialisés où bon nombre de personnes ont du mal à gérer leur stress. L’ouverture d’un centre de méditation à ciel ouvert dans la Caverne de Pont-Bon-Dieu vise le même objectif: écouter le bruissement des feuilles, les chants des oiseaux, respirer le souffle du vent, la fraîcheur et l’odeur des bois, admirer les couleurs de la végétation, bref être en totale communion avec la nature. « Il est nécessaire de se déconnecter de temps en temps de nos préoccupations, du rythme trépidant de la vie quotidienne pour s’immerger dans la nature, mettre tous les sens en éveil, en prêtant attention à tout ce qui nous entoure. Cela apporte un regain d’énergie et de nombreux bienfaits à notre organisme, un apaisement de l’esprit », nous dit Surya Ramdhonee.
De surprise en surprise
Selon l’homéopathe, d’ici à l’année prochaine, ce petit paradis accueillera des séances de méditation et des retraites, en contrepartie d’une donation libre. Ce lieu appelé, Caverne de Pont-Bon-Dieu — nom donné à cause de sa proximité avec le pont Bon-Dieu — offre quatre arpents d’air pur dans une nature magnifique qui incite au calme et à la contemplation. Les premiers pas sur le sentier plongent le visiteur dans une végétation luxuriante. Le sentier qui permet d’explorer les lieux est bordé de palmistes multipliants, de palmistes Royal, des cocotiers ainsi que d’énormes rochers. Nul ne soupçonnerait un pareil havre en pleine campagne rurale entre Nouvelle-Découverte et le réservoir La-Nicolière, entre des routes bordées de champs de culture et de nature sauvage. Dans cette caverne, on y va de surprise en surprise. En premier lieu, de la flore qu’elle abrite. On y découvre les multiples arbres fruitiers qui ornent le lieu comme le Jacquier, une bananeraie, des papayers, des mandariniers, des citronniers et goyaviers, des cerisiers et letchiers. Ici, tous les sens sont en éveil. Après quelques minutes passées ici, on devient sensible au moindre souffle de vent, à la moindre variation des odeurs.
« La nature est le lieu où l’homme est face à lui-même »
Si l’on suit le sentier qui descend plus en profondeur, il nous conduit à l’entrée d’une grotte où poussent des fougères arborescentes et où grimpent des lianes. L’entrée de la grotte est monumentale. Elle est entourée de grands rochers qui peuvent être glissants à cause de l’humidité. Selon les conclusions de Prem Saddul, qui a effectué des recherches en géomorphologie, la formation des caves et cavernes à Maurice remonterait à environ 25 000 ans. Ainsi la nature patiemment se développe pour le bien-être de l’Homme.
À la quiétude ambiante s’ajoute le chant de quelques oiseaux cachés dans la végétation. Se retirer du monde pour y trouver le silence et écouter le chant de la nature, tel est le voeu que forme Surya Ramdhonee. « La nature, par son silence et sa simplicité, fait taire rapidement le mental, libère des doutes et des emprises psychiques générées par nos diverses obligations quotidiennes, et permet à la conscience de se révéler. La nature est aussi le lieu où l’homme est face à lui-même », explique notre interlocuteur rousseauiste.
Dans cet environnement apaisant, Surya Ramdhonee souhaite accueillir des groupes pour des retraites. « J’ai acquis ce terrain par un ami il y a dix ans. Il me disait qu’il ne savait pas quoi en faire et que sa famille lui a légué un « trou ». Il me l’a offert, mais je lui ai proposé de me le vendre ». C’est alors que cet homme adepte de la méditation a l’idée d’aménager ce lieu pour accueillir des séances de méditation. Si le lieu regorgeait déjà d’arbres et de plantes comme la Chandelle ou les palmistes multipliant, Surya Ramdhonee a commencé à embellir cette cavité d’autres plantes. « J’ai planté de nombreux palmistes, fleurs, plantes indigènes. Je compte aussi mettre en terre des plantes médicinales comme la citronnelle pour faire fuir les moustiques, le tulsi, etc. À ce jour, nous possédons une centaine de cocotiers, et 160 variétés de fougères », dit Surya Ramdhonee, qui sans contexte à la fibre écologique dans les veines.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -