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Cédric Sookahet : À la conquête du neuvième art

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Cédric Sookahet : À la conquête du neuvième art

Il s’appelle Cédric Sookahet et est connu sous le pseudo Cisco Studio sur les réseaux sociaux. Ces dessins en disent long sur sa personnalité. Il est indéniablement passionné de comics et de mangas. Feutre en main, le mangaka nous raconte son histoire.

Texte et photos : R.V.

“J’ai fait la rencontre d’Iban Coello, le dessinateur de Deadpool, en 2015, durant le Lyon BD Festival en France. J’ai pu le voir dessiner en live et il m’a dédicacé une esquisse de Spider-Gwen. J’ai eu la chance de partager avec d’autres personnes qui ont la même passion que moi. C’était très inspirant”, confie Cédric Sookahet, assis au milieu de ses crayons de couleur, ses feutres et sa feuille aquarelle. Ce festival a été le déclic qui lui a fait se tourner vers le comic art.

Deux heures pour les traits.

Cherchant un personnage populaire et hilarant de Marvel à dessiner, il nous fait le portrait de Deadpool. Dans un mouvement de va-et-vient sur son dessin, le mangaka frotte sa gomme sur les traits effectués au crayon. Il utilise ensuite un feutre à l’encre de Chine pour accentuer les traits, puis un marker. Le travail est complexe et consiste en de nombreuses étapes avant de parvenir à donner vie au dessin. “Cela peut prendre environ deux heures pour faire les traits et le finir”, explique le Web designer de 25 ans, qui poste régulièrement ses esquisses sur les réseaux sociaux pour augmenter sa visibilité. “Les commentaires sont positifs. Les gens m’encouragent.” Il a créé une page Facebook pour un travail d’université. “Je dessine depuis tout le temps. Pour le besoin d’un travail d’université, j’ai lancé ma page Facebook. Depuis, je publie mes dessins et cela m’aide à me faire connaître.”

Il nous montre le processus pour réaliser un bon dessin. Il commence par la recherche, les caractéristiques physiques, la personnalité. “Par exemple, pour Deadpool, le je-m’en-foutisme prévaut. J’essaie de m’adapter aux différentes poses. Tout dépend de la personnalité des personnages. Il est l’un des personnages qui a été le mieux représenté au cinéma.” Cédric Sookahet visite des sites comme Pinterest ou DeviantArt pour avoir une idée claire sur le personnage qu’il veut reproduire. “Sur ces sites, il y a des vraies personnes qui posent. Elles peuvent être utilisées par des artistes. Quand il s’agit de manga ou de comics, les proportions sont parfois exagérées. Il est toujours bien de commencer par une base réelle”, précise cet habitant de Roches Brunes, détenteur d’une licence en graphisme.

Cover art et fan art.

Avide de neuvième art, Cédric Sookahet se définit comme un geek qui façonne son univers en faisant du cover art. “C’est davantage du fan art car je reproduis des œuvres existantes. Pour ce qui est du cover art, j’ai voulu faire des couvertures dès le début.” Il nous sort deux posters imprimés de son portfolio : une affiche de Boba Fett de Star Wars et Predator, une série de science-fiction, et une de Venom, un personnage de Marvel qu’il a réalisé avec sa tablette graphique. “Je préfère peindre à la main qu’utiliser une tablette graphique. Toutes les techniques, je les ai apprises par moi-même”, dit le fan de Spiderman. “Je dessine toujours tout ce qui est à la mode. D’une part, parce que c’est plus simple pour moi et, d’autre part, pour avoir plus de vues sur les réseaux sociaux.”

Les premières couleurs font leur apparition sur la feuille, où glissent ses crayons de couleurs. Cédric Sookahet utilise différentes nuances de rouge pour peaufiner Deadpool, ne laissant apparaître aucune trace de crayonnage. “Mon entourage me soutient beaucoup. Mes amis sont la plupart très fans de mangas et de BD. Ceux qui ne le sont pas respectent mon art.” Ajoutant un peu plus de rouge au dessin, le mangaka nous confie qu’il veut vivre de sa passion et pourquoi pas atterrir un jour au studio Marvel. “En participant à AnimeNext cette année, j’ai compris que la demande y est. Les gens n’hésitaient pas à mettre des sous pour mes dessins. C’était mon premier contact avec le public.” Pour l’heure, l’artiste se consacre à son gagne-pain, sans négliger sa passion.