CENTENAIRE DE LA FACULTÉ D’AGRICULTURE : Ramgoolam, « Poursuivre sa vision avec ténacité malgré les oppositions »

Le centenaire de l’école d’agriculture en 1914, devenue faculté d’agriculture en 1993, a été célébré mardi à l’auditorium Octave Wiehe en présence du Premier ministre. Navin Ramgoolam a ainsi rendu hommage à tous ceux qui, à travers le temps et l’espace, ont contribué au succès de cette institution. Il a rappelé que l’école d’agriculture, mondialement connue aujourd’hui, a été le noyau autour duquel l’Université a été construite. Le Premier ministre a rappelé que l’Université a été créée en 1965 à l’initiative de sir Seewoosagur Ramgoolam, et ce en dépit de nombreuses protestations à cette époque, l’amenant à dire que « les leaders doivent non seulement avoir une vision, mais ils doivent également la poursuivre avec ténacité malgré l’opposition vociférante ».
Navin Ramgoolam a rendu hommage aux pionniers de l’éducation et de la formation dans le domaine de science agricole à Maurice, et le rôle joué par l’école d’agriculture, qui est devenue par la suite collège d’agriculture puis faculté d’agriculture, afin de contribuer au développement agricole qui, pendant des décennies, a été le principal piller de l’économie mauricienne. Il a rappelé le travail abattu par Octave Wiehe, lauréat du collège d’agriculture en 1930 et premier vice-chancelier mauricien de l’Université de Maurice (UoM), et a rendu un hommage spécial à plusieurs personnalités ayant contribué au développement de l’UoM et à l’éducation tertiaire en général. Il a cité notamment Dutt Burrenchobay, Edouard Lim Fat, Robert Antoine, Marc David, Rajsoomer Lallah, le professeur Jagdish Manrakhan, René Noel, Goolam Mohamedbhai et le professeur Soodursun Jugessur. La réputation de la faculté d’agriculture de Maurice va « bien au-delà des rives mauriciennes » et est connue en Inde, au Pakistan, au Zimbabwe, au Sri Lanka et à La Réunion. Elle a notamment reçu des étudiants venant du Brésil. Ses étudiants ont trouvé de l’emploi à Madagascar, en Malaisie, en Guyane britannique, en Afrique du Sud, au Zimbabwe et en Australie.
Faisant un survol historique de l’UoM, Navin Ramgoolam a rappelé que l’idée de la création d’une université à Maurice avait été évoquée par Adrien d’Epinay en 1830, Rémy Ollier s’y étant opposé à l’époque. À travers les décennies, ce projet est revenu à plusieurs reprises sur la table, mais a été rejeté à chaque fois. Navin Ramgoolam a évoqué une anecdote qui lui avait été rapportée par son professeur de chimie Serge Fanchette. Ce dernier faisait partie d’un comité institué par SSR pour réfléchir sur l’opportunité de la création d’une université. Un rapport avait alors été produit, mais lorsqu’il a été soumis à SSR, celui-ci le déchira devant les membres du comité, qui avaient été convoqués à son bureau. Le comité avait estimé qu’il n’y avait pas une masse critique d’étudiants et pas suffisamment d’argent pour démarrer une université. Or, SSR, très en colère, a reproché aux experts de tout examiner en termes d’argent, sans aucune vision. Il leur a dit qu’il voulait non seulement aller de l’avant avec le projet, mais qu’il avait besoin d’un morceau de terrain plus large que prévu pour les extensions futures. L’université a ainsi été créée en 1965.
« There is a lesson to be drawn here. Leadership means long term vision and not see everything in terms of rupees and cents. Leaders must not only have vision but they must doggedly pursue that vision in spite of vociferous opposition so that the vision becomes reality. It took 135 years to translate the idea of setting up the university to reality. And yet, in 2014, we still have people who think that Rome was built in a day », a dit Navin Ramgoolam.
Le Premier ministre a aussi fait l’éloge du système d’éducation, dont la première mission est « to grow and nurture a collaborative, cultivated, intellectually-agile and responsible citizenry », soutenant que les pays ayant investi le mieux dans l’éducation supérieure ont fait des progrès et ont connu une croissance rapide. « We are committed to provide equal opportunity to every citizen to have access to higher education, to create an education hub in Mauritius, and to make our economy knowledge-driven », a-t-il dit.
Le Premier ministre a affirmé que 200 hectares sur les 2 000 mis à la disposition du gouvernement par la MSPA ont été utilisés pour la construction des infrastructures pour l’éducation tertiaire. « The transformational agenda of Government seeks to take our country to a new phase of development when we will attain the status of a high-income economy with greater prosperity for all our citizens. » Et d’évoquer ensuite la création d’une faculté des études océaniques à l’UoM, qui sera appelée à travailler avec l’Institut océanographique de Maurice. « I do hope that this faculty and the Mauritius Oceanography Institute will play the same critical role in supporting the ocean economy in the same way that the Faculty of Agriculture and the Mauritius Sugar Industry Research Institute propped up the sugar industry. »
C’est le chancelier de l’Université, sir Ramesh Jeewoolall, qui a procédé à l’ouverture de la cérémonie. Plusieurs personnalités sont ensuite intervenues, notamment Romeela Mohee, vice-chancelier de l’Université, Jean Claude Autrey, président du comité organisateur, ainsi que Soodursun Jugessur, pro-chancellor et président du conseil de l’Université.

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