CEPCA: Maurice sollicite un « extra mile » de Delhi

Vibrant plaidoyer en faveur de l’accès des sucres spéciaux mauriciens sur le marché indien

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Le nouveau haut-commissaire indien, Tanmaya Lal, qui a pris officiellement ses fonctions cette semaine en présentant ses lettres de créance au président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, a déjà rencontré le Premier ministre mercredi. Hier, il a eu une séance de travail avec une délégation du ministère des Affaires étrangères, dirigée par Vishnu Lutchmeenaraidoo. L’un des dossiers prioritaires a été les derniers détail du Comprehensive Economic Cooperation Partnership Agreement avec Port-Louis sollicitant un Extra Mile de New-Delhi pour que l’accord bilatéral soit signé lors du prochain déplacement du Premier ministre, Pravind Jugnauth, en Inde, soit signé.

Le Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement a été un des points forts des échanges entre la partie mauricienne et le nouveau chef de mission de l’Inde d’hier matin. « CECPA is an urgent matter », a fait comprendre le ministre des Affaires étrangères. Le directeur de l’International Trade Division du ministère des Affaires étrangères, Narainduth Boodhoo, a expliqué que l’Inde et Maurice sont arrivés à un accord sur pratiquement tous les chapitres du CECPA, que ce soit sur la coopération dans le domaine économique ou en matière de commerce des services, entre autres. Toutefois, le Premier ministre mauricien a souhaité que les deux parties arrivent à un accord concernant l’accès d’une série de produits mauriciens sur le marché indien. Les négociations ont jusqu’ici butté sur le quantum de ces produits. Une session de travail est prévue entre les autorités mauriciennes et indiennes aujourd’hui à ce sujet et Narainduth Boodhoo a demandé au haut-commissaire indien d’intervenir auprès du gouvernement indien dans l’éventualité où les deux parties n’arrivaient pas à un accord.

Le ministre des Affaires étrangères a rebondi sur le sujet pour expliquer la situation dans laquelle se trouve l’industrie sucrière mauricienne, qui est importante, selon lui, pour l’économie mauricienne. Il a ainsi affirmé que Maurice souhaite exporter, non pas le sucre roux, déjà produit en Inde, mais les sucres spéciaux. Ce qui permettra à l’Inde de contribuer à la viabilité de l’industrie sucrière mauricienne à long terme. « Le sucre fait partie de tous les accords concernant les “preferential trade agreement” ou “free trade agreement”. C’est pourquoi nous souhaitons qu’il fasse également partie du CECPA, qui est un accord de libre-échange entre nos deux pays », a dit Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Pour Narainduth Boodhoo, le CECPA n’est pas uniquement un accord bilatéral, « mais un accord de partenariat », qui doit permettre aux opérateurs indiens de travailler ensemble, non seulement à Maurice et en Inde, mais également sur le continent africain. « Le CECPA est pour nous un concept beaucoup plus large qu’un simple accord bilatéral », a-t-il insisté, estimant que cette dimension de l’accord « n’est pas nécessairement bien comprise par la partie indienne ».

Le ministre des Affaires étrangères s’est également appesanti sur la vision du gouvernement de la diplomatie. En premier lieu, depuis 2015, Maurice se projette comme un “Etat Océan” plus qu’un petit État insulaire. « Si notre territoire fait moins de 2 000 kms carrés, nous disposons d’une zone économique maritime de plus de 2 millions de kms carrés. Maurice qui fait partie du continent africain et accorde beaucoup d’importance à l’Afrique. Nous avons signé l’accord portant sur la création d’une zone de libre-échanges africaine. Nous faisons partie de l’Union africaine, du Comesa et de la SADC. Nous avons créé des commissions mixtes avec plusieurs pays africains, dont le Ghana, le Kenya et la Côte d’Ivoire, afin de faciliter des relations de gouvernement à gouvernement. Des “Special Porpose Vehicles” ont été institués dans le but de faciliter des investissements dans ces pays. L’Inde et la Chine peuvent investir en Afrique en partenariat avec Maurice à travers ces instruments financiers. »

Il a aussi souligné l’importance que Maurice accorde à la sécurité maritime. Maurice a d’ailleurs récemment conclu un accord de la coopération avec l’Union européenne dans ce domaine. De fait, il a souhaité qu’un accord similaire soit conclu entre Maurice et l’Inde. Le ministre a finalement fait mention de l’institution d’un “joint working group” entre l’Inde et Maurice, lequel permettrait de faire le suivi des projets bilatéraux.

Le haut-commissaire de l’Inde, Tanmaya Lal, a souligné pour sa part l’importance des relations avec Maurice. « It is a big priviledge to be assigned the responsability to work on the very special relationship that we have », a-t-il dit. « Our relationship is very strong and we are in the phase of expanding in many new areas that will make it even more substantive », a-t-il ajouté. Invité à commenter son affectation à Maurice, le haut-commissaire indien a affirmé que, durant sa carrière, il a été appelé à travailler sur des dossiers multilatéraux, bilatéraux et régionaux. « I am now back on bilateral context. » Interrogé concernant Agalega, le haut-commissaire a fait comprendre que les projets en cours sont connus de tous.

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