CERCLE DE GÉNÉALOGIE MAURICE-RODRIGUES : Racines venues d’ailleurs…

À Maurice, la généalogie est un domaine qui compte peu d’adeptes alors que dans certains pays, à l’instar des États-Unis ou de la France, elle est une pratique très répandue. Le Cercle de Généalogie Maurice-Rodrigues (CGMR), fondé en septembre 2010, regroupe plusieurs dizaines d’adhérents, avec pour devise « Racines venues d’ailleurs ». Henri Medan et Jean- Claude Dantier en sont respectivement président et vice-président.  
La généalogie est l’art de faire des recherches sur son ascendance paternelle et maternelle dans le but d’établir avec certitude son arbre généalogique. Ces recherches sont conduites en consultant des documents authentiques que sont les actes de naissance, de mariage et de décès. À Maurice, deux centres spécifiques se chargent de la conservation de ces documents, à savoir le bureau de l’État civil, à Port-Louis, et les Archives nationales de Maurice, à Coromandel. Les documents d’archives des immigrants venus du continent asiatique sont quant à eux conservés au Mahatma Gandhi Institute (MGI). Les recherches en question peuvent également être conduites en s’adressant aux services disponibles au sein des diocèses chrétiens, les registres tenus par les paroisses faisant état des faits importants dans le cheminement des fidèles, c’est-à-dire les baptêmes, mariages et cérémonies funéraires. Dans certains pays, des généalogistes professionnels aident les amateurs de généalogie dans leurs recherches. Les grandsparents encore en vie sont également des sources de renseignements. « Actuellement, le diocèse catholique est très sollicité par des amateurs de généalogie au sujet des chrétiens dont les noms figurent dans les registres des paroisses. Ces amateurs de généalogie sont surtout des descendants de Mauriciens établis dans d’autres pays depuis fort longtemps », font ressortir le président et le vice-président du CGMR.
Les origines de la formation du CGMR remontent à 2005. Cette année-là, Henri Maurel, un Mauricien vivant en France, et une douzaine de généalogistes amateurs se sont réunis au restaurant La Mivoie pour s’organiser en une association et, en 2007, le Groupe Dynarobin s‘est formé avec quelques généalogistes amateurs. Ce cercle de généalogistes a obtenu l’accès aux registres paroissiaux des Archives nationales et de l’État civil de la période française (de 1722 à 1810) et, avec la permission de cette autorité de tutelle, la plupart de ces registres ont été transcrits et numérisés par des adhérents, notamment Henri Maurel, Yves Heeraman, Jérôme Giblot-Ducray, Philippe Chaperon et Guillaume Devienne. En 2008, le Groupe Dynarobin s’est renouvelé en une autre association avec pour nom l’Association Maurice-Archives (AMA), qui a mis en place une antenne en Australie où l’on dénombre plusieurs adeptes de la généalogie parmi la diaspora mauricienne. De fil en aiguille, les membres fondateurs et les nouveaux adhérents ont structuré l’association qui, en septembre 2010, a pris le nom de Cercle de Généalogie Maurice- Rodrigues. « Suite à des accords conclus avec les diocèses catholiques, anglican et presbytérien, le CGMR a numérisé leurs archives de baptêmes, mariages et sépultures et les transcriptions issues de ces données numériques sont publiées au fur et à mesure par des bénévoles sur le site web de notre association. Les chercheurs et les historiens peuvent en prendre connaissance selon leur gré », nous déclarent nos interlocuteurs. À ce jour, le site www.genealogie. mu a été visité plus d’un million de fois.
Le tourisme généalogique est une activité qui se pratique couramment à travers le monde. Il n’est pas rare que les petitsenfants d’un Mauricien parti pour l’Australie pendant la période pré et postindépendance profitent de leurs vacances à Maurice pour découvrir leur pays d’origine et faire des recherches sur leur généalogie. Il n’est toutefois pas facile de faire des recherches aux Archives nationales de par les règles très strictes qui y sont imposées. Selon nos interlocuteurs, la pertinence d’établir un arbre généalogique se résume à une quête d’identité, car « quand on connaît son identité, on sait d’où l’on vient et aussi quelle résolution prendre pour se donner un avenir meilleur… »

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