Chagos – Keith Allan (GB) : «Aucune négociation bilatérale envisagée»

  • Le haut-commissaire brutannique: “Londres s’était déjà excusé « sur la façon dont la communauté chagossienne a été déplacée à Maurice à fin des années 60’ et au début des années 70’ »

Aucune négociation concernant les Chagos n’est envisagée entre Maurice et la Grande-Bretagne, a déclaré le haut-commissaire britannique à Maurice, Keith Allan, alors que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’apprêtait à rencontrer son homologue britannique Theresa May en marge du sommet du Commonwealth, qui s’est ouvert à Londres.
« There are no plans for any bilateral discussions on the issue », a fait comprendre le haut-commissaire britannique. Il a souligné que la question des Chagos avait été abordée aux Nations unies et serait entendue par la Cour internationale de justice bientôt. « Ce qui fait que pour le moment il n’y a pas de place pour des négociations. C’est le choix de Maurice », a-t-il précisé.

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Keith Allan a reconnu l’existence d’un contentieux entre Maurice et la Grande-Bretagne au sujet des Chagos, ajoutant qu’il se poursuivrait. « Nous étions déçus que Maurice ait pris la décision de mettre un terme aux négociations en juin dernier pour porter l’affaire devant les Nations unies, qui ont référé l’affaire devant la CIJ pour une “advisory opinion” », a-t-il expliqué. « We were disappointed that has happened and it must take its course », a insisté le diplomate. Il a par ailleurs fait comprendre que le gouvernement s’était déjà excusé « sur la façon dont la communauté chagossienne a été déplacée à Maurice à fin des années 60’ et au début des années 70’ ».

En dehors de ce contentieux, a dit le haut-commissaire britannique, les relations entre Maurice et la Grande-Bretagne sont prospères. Il a ainsi fait mention des relations commerciales entre nos deux pays, « qui continuent à se développer ». Des universités britanniques, à l’instar de la Middlesex University, sont intéressées à ouvrir des antennes dans l’île. Et de rappeler que quelque 130 000 touristes britanniques visitent le pays annuellement. Un bon nombre d’investisseurs britanniques sont aussi présents dans le centre financier mauricien. De plus, Maurice et la Grande-Bretagne sont concernés par la question de la sécurité maritime. La Grande-Bretagne sera d’ailleurs présente à la conférence sur la sécurité maritime dans l’océan Indien; qui aura lieu à Maurice à la fin du mois.

Le commissaire britannique a affirmé avoir évoqué avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, la question de la main-d’œuvre étrangère, notamment le recrutement de Bangladeshis. « Ces travailleurs sont souvent exploités par des recruteurs qui prennent tout leur argent », a dit Keith Allan. Il a invité Maurice à adhérer au « Call for action to end forced labour », qui vise a éradiquer le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et le travail des enfants de nos économies (formelles et informelles). Il a aussi exhorté le pays à élaborer des cadres de réglementation ou de politique et, le cas échéant, à travailler avec des entreprises, à éliminer les pratiques des chaînes d’approvisionnement mondial, à instaurer une culture de sensibilisation des consommateurs qui peuvent soutenir une telle action et à promouvoir le travail décent.

D’autre part, Keith Allan a dit souhaiter que Maurice joue un rôle actif dans le cadre de la revitalisation du Commonwealth. « The UK is committed to a Commonwealth with a strong and vibrant future built on deep partnerships and values that embrace its unique and diverse membership. The Commonwealth Summit in London is an opportunity to revitalise the organisation and demonstrate its reluctance to its citizens, especially the young people. We look forward to seeing Mauritius play a full part in helping to shape the future of the Commonwealth », a-t-il déclaré. Il a souhaité enfin que Maurice participe activement à la « Blue Charter », qui « vise à protéger nos océans contre toutes les formes de pollution ».

Le sommet du Commonwealth, qui a pour thème principal “Towards a Common Future”, s’est fixé cette année quatre objectifs principaux, à savoir : 1) un avenir plus prospère en stimulant le commerce et l’investissement intra-Commonwealth et en maximisant les opportunités offertes par le “Commonwealth Advantage”; 2) un avenir plus sûr : en augmentant la coopération sur des défis de sécurité tels le terrorisme mondial, le crime organisé, les cyberattaques et les formes modernes de l’esclavage; 3) un avenir plus juste en défendant le système international fondé sur des règles qui sont basées sur notre approche commune de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l’égalité et de la règle de la loi; et 4) un avenir plus durable en renforçant la résilience des petits États vulnérables face aux effets du changement climatique et d’autres crises mondiales.

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